Question d'origine :
Bonjour,
A deux reprises, j'ai fait refaire par un photographe une photo à partir de la photo elle-même et non pas à partir du négatif. La première fois, le photographe m'a donné, en plus de l'original et de la copie, un négatif de ma photo, pour d'éventuels retirages ultérieurs. Comment ce négatif est-il obtenu?
La deuxième fois, le photographe ne m'a pas donné de négatif. A-t-il quand même utilisé le même procédé et simplement jeté le négatif, ou bien existe-t-il plusieurs méthodes? Et dans ce cas, le choix est-il dû à la photo originale ou aux goûts et au savoir-faire du photographe?
Merci!
Réponse du Guichet
bml_art
- Département : Arts et Loisirs
Le 14/04/2005 à 15h01
Vous avez exposé très clairement votre question, mais nous aurions pu apporter une réponse spécifique à votre cas, si vous nous aviez communiqué les dates de vos retirages, ainsi que le nom du magasin auquel vous vous êtes adressé. Voici donc quelques éléments généraux sur le tirage photographique, ainsi que sur la reproduction d’une photographie.
Traditionnellement la photographie se déroule en argentique. C’est-à-dire que les photons de la lumière, repris par un objectif qui forme une image, font réagir les sels d’argent de la pellicule ou du papier photo. Ces derniers subissent ensuite un développement chimique afin de restituer l’image que vous avez en main.
Depuis quelques années, le numérique prend une place grandissante et incontournable dans le domaine de la photographie. L’image numérique est le résultat d’une conversion de l’image "analogique" par un capteur électronique : la couleur, la densité des valeurs de chaque point de l'image (
Le traitement d’une photographie, de la prise de vue à l’image finale, peut être réalisé totalement en argentique ou en numérique, mais peut aussi marier les deux techniques dans un va-et-vient permanent, possible à chaque étape.
Tout d’abord il est bon de mentionner que la durée de vie d’une image produite par le procédé argentique est limitée dans le temps. Les supports et les procédés utilisés subissent des altérations physiques et chimiques qui dégradent l’image de départ au fil du temps. Pour conserver votre photo, il faudra lui éviter la lumière, la chaleur, l’humidité, certains polluants, la ranger dans une pochette, une boîte de pH neutre. Le négatif, en plus de tout cela, sera sensible aux rayures et aux traces de doigt.
Dans le cas de la photographie argentique, la reproduction d’une photographie (papier, négatif ou diapositive) s’effectue par l’intermédiaire d’un banc de reproduction -avec aux deux extrémités l’appareil photo et l’image à reproduire- qui permet de fixer certains paramètres : qualité de la lumière éclairant l’image (répartition, constance, température de couleur, etc.), qualité de l’image (parallélisme, rapport de reproduction, fixité, objectif macro, etc.). Le résultat du passage au banc de reproduction est un négatif, à partir duquel se font les tirages offerts au client. Ce négatif, propriété du photographe, est livré ou non au client.
Dans l’éventualité d’un traitement numérique, votre photographie originale sera systématiquement passée au
Au niveau de la retouche, le numérique apporte une sécurité, un gain de temps, une diversité d’opérations sans commune mesure avec ce que l’on fait en argentique. Les logiciels de retouche, tant pour l’amateur que le professionnel, se sont développés et présentent la qualité, maintenant indispensable, de la réversibilité. De nombreuses interventions employées pour améliorer l’image de départ se trouvent automatisées ou accélérées :
disparition des accidents de l’image (poussières, déchirures, rayures, etc.), correction des paramètres de l’image (contraste, couleurs qui ont dérivé avec le temps, netteté, etc.), modification de la prise de vue (déséquilibre de l’éclairage, éléments disgracieux à supprimer, lignes de fuite à redresser, etc.).
Au niveau de la sauvegarde, le numérique permet de conserver dans le temps toutes les données enregistrées, d’opérer des copies successives sans dégradation.
Sur le plan de l’impression ou du tirage, outre les sorties d’imprimante à jet d’encre ou à sublimation que l’amateur peut lui-même réaliser sur des supports rappelant ceux des photos traditionnelles, les laboratoires professionnels réalisent à la demande de véritables tirages photo ou négatifs grâce à une machine qu’on appelle un
Selon le point de vente auquel vous vous présentez pour déposer votre photo, vous aurez, selon vos exigences et son propre équipement numérique ou celui de son réseau, des résultats et des tarifs différents. Il existe deux grands circuits pour exécuter vos travaux photographiques : le circuit professionnel et le circuit amateur. Dans le circuit professionnel, s’il vous accepte (dans certains cas le refus est catégorique), les opérations que vous pouvaient demander sont extrêmement variées, en nombre et en qualité, et chacune est facturée séparément.
Dans le circuit amateur, les demandes particulières ne sont pas mises en avant, elles sont aléatoires et sont effectuées soit sur place (selon leur propre équipement en stations informatisées), soit par des laboratoires extérieurs, à l’échelon régional. Deux enseignes grand public interrogées par nos soins sur le travail de reproduction d'une photo ont conduit à deux prestations divergentes : l’une proposait le tirage 10 x 15 cm à 0,70 € accompagné d’un négatif à 4,57 €, l’autre le tirage 10 x 15 cm à 1 € (résolution 1536x1024) ou à 2 € (résolution 3072x2024) accompagné d’un CD photo à 3 €.
Pour avoir une idée de la conservation des photographies anciennes et de leur reproduction, vous aurez un bon aperçu dans le livre Guide de la photographie ancienne / Thierry Dehan, Sandrine Sénéchal, éd. Eyrolles, 2003.
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