Question d'origine :
bonjour,
je voudrais savoir pourquoi certaines personnes se souviennent plus de leurs rêves que d'autres ?
merci,
bien à vous,
Ugla.
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 13/04/2005 à 14h36
Pourquoi ne se souvient-on pas toujours de nos rêves ?
La plupart des gens ne prêtent guère d'attention à leurs rêves, mais dès qu'ils commencent à s'y intéresser, ils s'en souviennent plus régulièrement.
Il est vrai qu'il n'est pas toujours possible de se souvenir d'un rêve à cause du temps qui s'écoule entre le rêve et le moment du réveil.
Généralement, si nous nous réveillons 20 minutes après le rêve, nous n'en avons plus aucun souvenirs. Si le réveil survient 15 minutes après, nous nous souvenons de quelques bribes et 5 minutes après, nous nous en souvenons très bien.
Si nous nous réveillons pendant le rêve, nous n'avons alors aucune difficulté de restitution.
Source : Psychologie.org
"Bien que l’histoire du rêve soit stockée dans une banque de données facilement accessible, elle n’y reste inscrite que pour un laps de temps très bref", explique Peretz Lavie. Quand on s’éveille progressivement ou qu’on tarde à se raconter son rêve, l’attention peut partir à la dérive et l’histoire du rêve s’évanouit rapidement… Résultat, on se souvient d’avoir rêvé, mais impossible de savoir de quoi ! Dans tous les cas, si l’on se souvient d’un rêve, c’est généralement du dernier qu’on a fait dans la nuit. Car on en fait plusieurs. Selon les spécialistes, les événements "du jour" figurent en général dans les tous premiers rêves de la nuit, ceux que nous oublions. Par contre, les derniers rêves, ceux qui restent parfois présents au réveil, concernent des événements plus éloignés."
Source : Doctissimo.fr
Vous trouverez d'autres informations sur le site suivant : Cybersciences-junior.org.
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 14/04/2005 à 15h21
Pour vous donner quelques pistes de réflexion d’ordre psychanalytique, nous aimerions vous orienter vers la lecture du chapitre 7 Psychologie des processus du rêve de L’interprétation des rêves de Sigmund Freud.
En effet, dans un paragraphe intitulé L’oubli des rêves p.440-442 on peut lire : « Tout comme le doute, l’oubli des rêves ne s’explique que par l’action de la censure. Le sentiment d’avoir beaucoup rêvé pendant une nuit et de n’en avoir retenu que peu de chose peut bien signifier dans de nombreux cas que le travail du rêve a bien fonctionné pendant toute la nuit mais n’a laissé passer en fin de compte qu’un très court rêve. On ne peut douter qu’on oublie progressivement le rêve après le réveil. On l’oublie souvent en dépit de toute la peine que l’on se donne pour le retenir. Mais je pense que, de même qu’on surestime en général l’étendue de cet oubli, on s’exagère la difficulté à connaître le rêve lié à ces lacunes. On peut souvent retrouver par l’analyse tout ce que l’oubli a perdu ; dans toute une série de cas, du moins, quelques bribes permettent de retrouver non point le rêve même, ce qui est accessoire, mais les pensées qui sont à sa base. Il faut beaucoup d’attention et de maîtrise de soi pour ces sortes d’analyses, et cela montre que l’oubli du rêve est intentionnel en quelque sorte. La nature tendancieuse de l’oubli du rêve, profitable à la résistance, apparaît nettement, lors de l’analyse, à l’examen d’une première étape de l’oubli. Il est assez fréquent que, pendant l’interprétation, une partie du rêve que l’on avait considérée comme oubliée, surgisse brusquement. Ce fragment de rêve arraché à l’oubli se trouve être toujours le plus important : il mène directement à la solution, et a donc été plus fortement exposé à la résistance. (…)
"Je peux montrer que l’oubli du rêve est en grande partie le fait de la résistance sur un exemple particulièrement probant . Un malade me raconte qu’il a eu un rêve, mais qui a disparu sans laisser de traces ; c’est donc comme s’il n’y avait rien eu. Nous nous mettons à l’œuvre, je rencontre une résistance, je donne une explication, à force d’encouragement et d’insistance j’arrive à réconcilier le malade avec une idée désagréable, et, à peine y ai-je réussi, qu’il s’écrie : « Maintenant je sais ce que j’ai rêvé ! » la résistance que j’avais dû vaincre était celle-là même qui lui avait fait oublier le rêve. En la surmontant j’avais permis au rêve de reparaître. » (…)
« Revenons à l’oubli du rêve. Nous avons négligé d’en tirer une conclusion importante. S’il est évident que la veille veut oublier le rêve, soit d’un seul coup au réveil, soit par fragments pendant la journée, et que le principal agent de cet oubli est la résistance psychique qui a déjà, pendant la nuit, fait tout ce qu’elle pouvait contre le rêve, comment expliquer que le rêve ait pu se former malgré la résistance ? (…) Il faut bien dire que, si la résistance avait été la nuit ce qu’elle est le jour, le rêve ne se serait pas produit. Concluons donc que, la nuit, la résistance s’affaiblit ; nous savons qu’elle n’est pas abolie, puisque nous avons pu montrer son rôle au cours de la formation du rêve dans la déformation. Sa diminution permettrait au rêve de se former, mais au réveil elle retrouverait ses forces, et écarterait alors ce qu’elle a dû supporter auparavant. La psychologie descriptive nous a appris que la condition essentielle de la formation des rêves est le sommeil de l’esprit ; à quoi nous pouvons ajouter : le sommeil permet la formation des rêves parce qu’il diminue la censure endopsychique. » (p. 446-447)
Ce texte de Freud, qui présuppose l’existence d’un inconscient, a été fort contesté et renvoyé à une sorte de mythologie ou de préhistoire de la pensée depuis le développement des neurosciences, qui, elles, tendent à expliciter notre fonctionnement psychique en termes d’échanges chimiques ou électriques au niveau des neurones. Cependant très récemment, certains spécialistes des neurosciences, ayant pris la mesure de l’importance de nos fonctionnements « inconscients » et l’énigme de notre « conscience », ont amorcé un rapprochement avec les psychanalystes.
Sur ces questions vous pouvez lire :
-un recueil de textes de base Du rêve au sommeil paradoxal
-deux ouvrages récents plus pointus sur les relations entre psychanalyse et neurosciences : Comment les neurosciences démontrent la psychanalyse de Gérard Pommier et A chacun son cerveau de François Ansermet et Pierre Magistretti.
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