Question d'origine :
Bonjour,
J'aimerais connaître la politique d'achat de nouveaux documents dans les bibliothèques de la Part Dieu et des arrondissements.
Est-ce qu'il est possible de faire des suggestions et si oui, combien de personnes faut-il mobiliser pour espérer qu'un titre fasse son apparition dans les catalogues ? Peut-on s'adresser directement au personnel des bibliothèques ?
Par ailleurs, est-ce que certains livres sont automatiquement ajoutés à la liste des achats, par exemple les livres primés type Goncourt, ou ceux mentionnés dans l'émission "La Grande Librairie" ?
Merci !
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 16/03/2015 à 09h27
Bonjour,
Les politiques d’acquisition en bibliothèques reposent sur un certain nombre de prescriptions générales et la bibliothèque municipale de Lyon ne déroge pas à la règle.
Ces points sont présentés par l’Association des bibliothécaires de France :
« La politique d'acquisition en 12 points
Mieux vaut prévenir que guérir : affirmer une politique d’acquisition n’est pas un acte circonstanciel, mais participe d’une exigence de professionnalisation. Sans perdre leur subjectivité, les bibliothécaires doivent démontrer que les achats qu’ils effectuent sont issus d’une réflexion collective qui ne se limite pas à leur conviction personnelle ou à la pression des utilisateurs ; leurs sélections ne sont pas un acte de censure (décision délibérée d’écarter des documents) mais un choix (décision positive d’inclure dans les collections des documents en conciliant qualité, diversité, adéquation aux besoins des publics et cohérence des fonds). Ces choix ne sont pas intuitifs, et relèvent de règles bibliothéconomiques, constituées et à construire dans tous les types de bibliothèques ; en outre, ils sont étroitement liés aux priorités de la collectivité d’exercice de la bibliothèque, dans le respect de ses missions de service public. Ils sont appelés à être validés par les tutelles de cette bibliothèque. Il n’existe pas de politique d’acquisition idéale, mais chacune devrait comporter les 12 éléments suivants :
1. Disposer d’un responsable de la politique documentaire
2. Mettre en commun les réflexions Acquérir n’est pas un acte solitaire.
3. Réfléchir aux publics
4. Associer des partenaires à la réflexion
5. Évaluer les collections existantes
6. Établir des indicateurs de gestion des acquisitions
7. Formaliser les procédures de désherbage
8. Penser "réseaux"
9. Utiliser les répartitions budgétaires
10. Choisir sans subir
11. Développer les compétences en acquisition
12. Produire un document de politique générale
Conclusion
Ajoutons un impératif procédural : il est très important que chaque bibliothèque porte par écrit ses réflexions, ses arbitrages, mais aussi ses commandes, et il faut aussi soigneusement garder la trace de tous ces éléments.
Les 12 points évoqués ci-dessus constituent la trame de toute politique d’acquisition. Leur mise en oeuvre nécessite du temps, temps de discussion, temps de maturation : la politique qui s’ensuivra n’en sera que plus cohérente.
Il est toujours nécessaire d’expliquer aux usagers les critères et objectifs de la politique d’acquisition, mais seule la tutelle peut apporter une réponse aux courriers et aux attaques publiques. »
Ces grands principes permettent aux bibliothèques et aux bibliothécaires d’avoir une trame pour établir leur politique d’acquisition.
Les choix d’acquisition se font en fonction d’une politique globale, il n’y a pas de systématisme dans les achats. Une réflexion est menée sur les titres pour proposer une offre cohérente et riche aux lecteurs. Mais les bibliothécaires réalisent aussi des achats en fonction des attentes des lecteurs. Les bibliothécaires proposent des ouvrages mais ils répondent aussi aux demandes des lecteurs. Il faut que l’offre documentaire d’une bibliothèque corresponde aux besoins et aux requêtes de son public.
C’est ainsi que les bibliothèques municipales de Lyon proposent dans leurs salles des cahiers de suggestions pour que les lecteurs puissent proposer des titres à acheter. Les bibliothécaires consultent les cahiers et répondent régulièrement à ces suggestions.
Pour faciliter cette démarche, il est désormais possible d’effectuer ces suggestions en ligne depuis la page de chaque bibliothèque, par exemple : les pages de la Bibliothèque de la Part Dieu ou de la Bibliothèque du 5e Saint-Jean. Une fois sur leur page, il vous suffit de cliquer sur « Suggestions d’achat » dans la colonne de gauche et de remplir le formulaire. Votre demande est ensuite traitée par le service concerné et vous obtenez une réponse par mail.
La décision prise autour d’une suggestion d’achat est prise par un ou plusieurs bibliothécaires en fonction de l’offre documentaire de la bibliothèque. Le document doit être cohérent par rapport à la collection. Ainsi un ouvrage de niveau universitaire ne sera pas forcément acheté en bibliothèque municipale car le public pourrait ne pas être intéressé par ce type de document. C’est cette réflexion qui sera portée sur toutes les suggestions d’achat, est-ce que ce livre correspond à nos collections ?, Est-ce que le public de ma bibliothèque ou de ma salle pourra être intéressé par ce type d’ouvrage ?, Quel est le niveau de lecture ?, Est-ce que ce livre est déjà présent dans l’une des bibliothèques du réseau ?, etc…
Concernant les ouvrages ayant reçu un prix ou ayant une certaine médiatisation, ils pourront effectivement être achetés plus facilement par les bibliothèques néanmoins il y aura la même réflexion de la part des bibliothécaires que pour tout autre achat.
Pour en savoir plus sur les politiques d’acquisition :
- Pratiques et politiques d’acquisition dans le Bulletin des bibliothèques de France.
- Pour un fonds raisonné : la politique d’acquisition, formation des documentalistes de l’Académie de Poitiers.
- Charte documentaire des acquisitions de la Bibliothèque nationale de France.
- Les 10 commandements d’une politique d’acquisition sur le site Savoirs CDI.
Bonne journée.
Les politiques d’acquisition en bibliothèques reposent sur un certain nombre de prescriptions générales et la bibliothèque municipale de Lyon ne déroge pas à la règle.
Ces points sont présentés par l’Association des bibliothécaires de France :
« La politique d'acquisition en 12 points
Mieux vaut prévenir que guérir : affirmer une politique d’acquisition n’est pas un acte circonstanciel, mais participe d’une exigence de professionnalisation. Sans perdre leur subjectivité, les bibliothécaires doivent démontrer que les achats qu’ils effectuent sont issus d’une réflexion collective qui ne se limite pas à leur conviction personnelle ou à la pression des utilisateurs ; leurs sélections ne sont pas un acte de censure (décision délibérée d’écarter des documents) mais un choix (décision positive d’inclure dans les collections des documents en conciliant qualité, diversité, adéquation aux besoins des publics et cohérence des fonds). Ces choix ne sont pas intuitifs, et relèvent de règles bibliothéconomiques, constituées et à construire dans tous les types de bibliothèques ; en outre, ils sont étroitement liés aux priorités de la collectivité d’exercice de la bibliothèque, dans le respect de ses missions de service public. Ils sont appelés à être validés par les tutelles de cette bibliothèque. Il n’existe pas de politique d’acquisition idéale, mais chacune devrait comporter les 12 éléments suivants :
1. Disposer d’un responsable de la politique documentaire
2. Mettre en commun les réflexions Acquérir n’est pas un acte solitaire.
3. Réfléchir aux publics
4. Associer des partenaires à la réflexion
5. Évaluer les collections existantes
6. Établir des indicateurs de gestion des acquisitions
7. Formaliser les procédures de désherbage
8. Penser "réseaux"
9. Utiliser les répartitions budgétaires
10. Choisir sans subir
11. Développer les compétences en acquisition
12. Produire un document de politique générale
Conclusion
Ajoutons un impératif procédural : il est très important que chaque bibliothèque porte par écrit ses réflexions, ses arbitrages, mais aussi ses commandes, et il faut aussi soigneusement garder la trace de tous ces éléments.
Les 12 points évoqués ci-dessus constituent la trame de toute politique d’acquisition. Leur mise en oeuvre nécessite du temps, temps de discussion, temps de maturation : la politique qui s’ensuivra n’en sera que plus cohérente.
Il est toujours nécessaire d’expliquer aux usagers les critères et objectifs de la politique d’acquisition, mais seule la tutelle peut apporter une réponse aux courriers et aux attaques publiques. »
Ces grands principes permettent aux bibliothèques et aux bibliothécaires d’avoir une trame pour établir leur politique d’acquisition.
Les choix d’acquisition se font en fonction d’une politique globale, il n’y a pas de systématisme dans les achats. Une réflexion est menée sur les titres pour proposer une offre cohérente et riche aux lecteurs. Mais les bibliothécaires réalisent aussi des achats en fonction des attentes des lecteurs. Les bibliothécaires proposent des ouvrages mais ils répondent aussi aux demandes des lecteurs. Il faut que l’offre documentaire d’une bibliothèque corresponde aux besoins et aux requêtes de son public.
C’est ainsi que les bibliothèques municipales de Lyon proposent dans leurs salles des cahiers de suggestions pour que les lecteurs puissent proposer des titres à acheter. Les bibliothécaires consultent les cahiers et répondent régulièrement à ces suggestions.
Pour faciliter cette démarche, il est désormais possible d’effectuer ces suggestions en ligne depuis la page de chaque bibliothèque, par exemple : les pages de la Bibliothèque de la Part Dieu ou de la Bibliothèque du 5e Saint-Jean. Une fois sur leur page, il vous suffit de cliquer sur « Suggestions d’achat » dans la colonne de gauche et de remplir le formulaire. Votre demande est ensuite traitée par le service concerné et vous obtenez une réponse par mail.
La décision prise autour d’une suggestion d’achat est prise par un ou plusieurs bibliothécaires en fonction de l’offre documentaire de la bibliothèque. Le document doit être cohérent par rapport à la collection. Ainsi un ouvrage de niveau universitaire ne sera pas forcément acheté en bibliothèque municipale car le public pourrait ne pas être intéressé par ce type de document. C’est cette réflexion qui sera portée sur toutes les suggestions d’achat, est-ce que ce livre correspond à nos collections ?, Est-ce que le public de ma bibliothèque ou de ma salle pourra être intéressé par ce type d’ouvrage ?, Quel est le niveau de lecture ?, Est-ce que ce livre est déjà présent dans l’une des bibliothèques du réseau ?, etc…
Concernant les ouvrages ayant reçu un prix ou ayant une certaine médiatisation, ils pourront effectivement être achetés plus facilement par les bibliothèques néanmoins il y aura la même réflexion de la part des bibliothécaires que pour tout autre achat.
Pour en savoir plus sur les politiques d’acquisition :
- Pratiques et politiques d’acquisition dans le Bulletin des bibliothèques de France.
- Pour un fonds raisonné : la politique d’acquisition, formation des documentalistes de l’Académie de Poitiers.
- Charte documentaire des acquisitions de la Bibliothèque nationale de France.
- Les 10 commandements d’une politique d’acquisition sur le site Savoirs CDI.
Bonne journée.
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