Question d'origine :
bonjour,
dans la phrase je suis arrivé ??vélo, dit -on "à vélo" ou "en vélo" ? et, si il existe une raison, pourquoi?
merci
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 08/04/2005 à 15h36
Sur le modèle de "en voiture", "en auto", "en charette", etc., on emploie "en" à propos de moyens de transport pour lesquels cette préposition n'est pas logiquement justifiée (comme le prouve, quand il y a un déterminant, le recours à la préposition "sur" et non à "dans") :
- en traîneau, en luge ne semblent contestés par personne.
- en revanche, en bicyclette, en vélo, en moto, etc. ont suscité une vive opposition, qui a contribué à introduire et à maintenir dans l'usage les tours avec "à", mais qui n'a pas empêché les tours avec "en" d'être tout à fait courants dans la langue parlée et de venir sous la plume d'écrivains réputés : "à pieds, en voiture, en omnibus, en vélocipède [...], une centaine de mille hommes accouraient" (Barrès, Appel au soldat)...
Si bicyclette, vélo, etc. sont construits avec un déterminant, ils s'introduisent par "sur" : Si [...] vous avez appris à monter SUR une bicyclette (Hermant, Savoir parler, p.52).
Source : Le bon usage de Maurice Grévisse
D'après la Grammaire raisonnée de la langue française d'Albert Dauzat :
Du sens primitif « dans » […] « en » a gardé son emploi devant les noms de véhicules dans lesquels on monte : aller (être…) en voiture, en auto, en bateau, en avion, … par extension « en chemin de fer » ; « en bicyclette » se justifie (p. 353). Au figuré : « être en train ».
p.357
Certains emplois [de la préposition « à »] se rapportent à la fois au lieu et à la manière : la série « à tâtons », « à reculons », « à pieds », et avec un nom de monture, « à cheval », « à âne ».
Quand la bicyclette est apparue, à la fin du XIXe siècle, les puristes ont condamné l’usage naissant « en bicyclette » pour imposer « à bicyclette », sous prétexte qu’on enfourche une bicyclette comme un cheval. Or la bicyclette n’est pas une monture, mais un véhicule, et « en » se justifie d’autant plus que dans un véhicule voisin, mû par des pédales, le triporteur, on est dans un véhicule et qu’il est illogique d’opposer « en triporteur » à « à bicyclette ». « A skis » qu’on a aussi voulu imposer, est franchement fautif, car le ski est une chaussure et l’on doit dire « aller en skis » comme « en pantoufles », « en sabots » et « en patins ».
p.353
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