Question d'origine :
Dans un dictionnaire, j'ai trouvé la définition d'un antipape comme étant un pape non reconnu par l'Eglise. Mais comment cela est-il possible, puisqu'un pape est élu par l'Eglise qui ensuite a l'obligation de le reconnaître comme son chef?
En d'autres termes, comment en vient-on à désigner quelqu'un comme un antipape?
Réponse du Guichet
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- Département : Fonds Ancien
Le 11/04/2005 à 08h24
L’Annuario pontificio dresse la liste de 39 antipapes, d’Hippolyte (217-235) à Félix V (1439-1449). Huit autres papes font l’objet de contestations. Vous en trouverez une liste détaillée dans le Dictionnaire historique de la papauté sous la dir. de Philippe Levillain aux pages 118-120, à l’article antipape, rédigé par Olivier Guyotjeannin qui explique à quoi correspond la notion d’antipape (le terme même s’est diffusé officiellement à la fin du XIVe siècle) :
on appelle antipape toute personne qui a pris le nom de pape et en a exercé, ou prétendu exercer, les fonctions sans fondement canonique. L’antipape peut donc être :
- soit un pape élu de façon non canonique, après la mort ou la déposition d’un pape régulier (…) ;
- soit un compétiteur désigné dans des conditions douteuses face à un pape régulièrement élu (d’où le problème de l’appréciation de l’origine du schisme) ;
- soit encore un intrus s’affirmant par la force en cours de pontificat.
La définition est simple, mais son application, on l’imagine, très ardue, surtout pour les autres époques, quand n’étaient pas encore dégagées des normes claires sur l’élection pontificale. (…)
Malgré la difficulté de l’entreprise, canonistes et historiens ont tenté de dégager quelques critères objectifs pour juger du caractère « antipontifical » de certains règnes : irrégularité de la vacance au moment de l’élection (résignation forcée ou déposition violente du prédécesseur), irrégularité des procédures électorales (trouble de la réunion, pressions extérieures, etc.), indignité ou absence des conditions requises dans la personne de l’élu. Mais les normes varient, les sources sont rares et partiales. Tous les antipapes ont été convaincus de leur bon droit, beaucoup ont été de bonne foi, certains même n’ont pas été contestés par leurs contemporains.
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