Question d'origine :
Bonjour
J'ai un document avec l'inscription "Téléphone 306 à Levallois". Est-ce que je peux dater ce document avec cette indication téléphonique ?
Merci
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 02/02/2015 à 13h48
Bonjour,
Il est complexe de dater précisément un numéro de téléphone d’après sa conception. Le site L2L1 Téléphones anciens donne l’historique du téléphone :
« Des chiffres, et des lettres...
Les premières applications du téléphone sont vouées aux communications essentiellement locales, ou dans un groupe restreint d'utilisateurs. Un opérateur, ce sont alors des hommes, établit les connexions manuellement entre les divers abonnés. Et comme ceux-ci ne sont pas nombreux, il les connaît tous. Lorsque l'état décide d'implanter les premiers réseaux à vocation "grand public", il devient nécessaire de codifier les utilisateurs, c'est à dire de leur attribuer une "adresse" téléphonique.La plus simple codification est de donner un numéro par l'ordre chronologique de demande d'abonnement. Et c'est la méthode qui sera adoptée. En outre, comme le nombre d'abonnés croit, on installe de nouveaux centraux. Les abonnés sont alors reconnus par un numéro au sein d'un central. Par exemple, si M. Dupont est le 273ème abonné du central Opéra à Paris, on le joint en demandant " Opéra 273 ".
L'automatique arrive en France en 1912. Le problème est alors d'établir une transition entre l'existant et le futur : comment conserver un codage qui fait appel à des chiffres et des lettres, en ayant à sa disposition un cadran qui ne connaît que 10 combinaisons ?
La solution adoptée est d'attribuer à ces dix combinaisons les dix chiffres, et les 26 lettres par recouvrement. Ainsi, la deuxième position du cadran correspond au chiffre 2 et aux lettres A-B-C, la troisième au chiffre 3 et aux lettres D-E-F, et ainsi de suite. Les lettres O et Q sont associées au chiffre 0 en raison de leur ressemblance. Désormais, pour joindre M. Dupont, on prend les 3 premières lettres de son central de rattachement (Opéra, O-P-E) auxquelles on ajoute son numéro (273). Et sa nouvelle adresse d'abonné devient O-P-E-2-7-3, c'est à dire 073-273.
Le plan de numérotation sera changé plusieurs fois. De 5 ou 6 chiffres, il passera à 8 en Octobre 1985 à 23h, alors que la France compte 23 millions d'abonnés.»
Votre numéro doit donc correspondre au 306ème abonné de la ville de Levallois.
Pour Levallois, l’indicatif était Pereire comme l’indique l’article Wikipédia Anciens indicatifs téléphoniques à Paris :
« En proche banlieue (dite zone suburbaine), les indicatifs littéraux apparurent dès 1928. Il est frappant de constater qu'à l'origine, le nom des centraux fut celui de lieux parisiens (Alésia, Clignancourt, Flandre, Italie, Maillot, Molitor, Pereire, Villette). Le réseau de banlieue fut donc conçu comme une extension de celui de la capitale.
Plusieurs indicatifs du nord de Paris desservaient aussi la banlieue voisine (Botzaris, Clignancourt, Combat, Montmartre, Nord). Certains lui furent même parfois exclusivement rattachés, sans qu'aucune règle précise ne puisse être définie tant la situation s'avère fluctuante.
L'automatisation du réseau de proche banlieue fut assez lente. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, 40% des centraux de la zone suburbaine (soit 8 sur 20) étaient encore manuels. Il faudra attendre 1944 pour que la circonscription téléphonique de Paris soit entièrement desservie en automatique.
Le tableau suivant recense les centraux téléphoniques construits en banlieue :
- Pereire construit en 1928, commune de Levallois-Perret.
Indicatifs : BROssolette / PEReire
Adresse : 43 rue Pierre Brossolette
L'un des très rares à afficher son nom en façade (avec les centraux Alésia, Charlebourg et Robinson). »
Etant donné que l’indicatif Pereire n’est pas précisé sur votre document, on peut supposer que le central téléphonique de Levallois-Perret n’était pas encore construit. Votre document daterait donc du début du XXème siècle où l’on pouvait demander à l’opératrice le « 306 à Levallois », donc avant 1928.
Pour plus de précisions, nous vous conseillons de contacter la Bibliothèque historique des postes et des télécommunications qui possède une collection d’annuaires de 1880 à nos jours. Ils pourront peut-être vous donner des précisions sur la date de votre document.
Vous pouvez aussi contacter la Cité des télécoms, spécialisé dans l’histoire des télécommunications depuis leur création, ils possèdent de riches collections.
D’autres internautes font le même type de recherches que vous, le forum Génération nouvelles technologies donne des indications intéressantes pour votre recherche, peut-être que certains internautes pourront vous donner des dates.
Pour en savoir plus sur l’histoire des télécommunications, le livre Postes et télécommunications françaises : une chronologie du xxè siècle sous la direction de Claude Pérardel pourra vous intéresser.
Bonne journée.
Il est complexe de dater précisément un numéro de téléphone d’après sa conception. Le site L2L1 Téléphones anciens donne l’historique du téléphone :
« Des chiffres, et des lettres...
Les premières applications du téléphone sont vouées aux communications essentiellement locales, ou dans un groupe restreint d'utilisateurs. Un opérateur, ce sont alors des hommes, établit les connexions manuellement entre les divers abonnés. Et comme ceux-ci ne sont pas nombreux, il les connaît tous. Lorsque l'état décide d'implanter les premiers réseaux à vocation "grand public", il devient nécessaire de codifier les utilisateurs, c'est à dire de leur attribuer une "adresse" téléphonique.
L'automatique arrive en France en 1912. Le problème est alors d'établir une transition entre l'existant et le futur : comment conserver un codage qui fait appel à des chiffres et des lettres, en ayant à sa disposition un cadran qui ne connaît que 10 combinaisons ?
La solution adoptée est d'attribuer à ces dix combinaisons les dix chiffres, et les 26 lettres par recouvrement. Ainsi, la deuxième position du cadran correspond au chiffre 2 et aux lettres A-B-C, la troisième au chiffre 3 et aux lettres D-E-F, et ainsi de suite. Les lettres O et Q sont associées au chiffre 0 en raison de leur ressemblance. Désormais, pour joindre M. Dupont, on prend les 3 premières lettres de son central de rattachement (Opéra, O-P-E) auxquelles on ajoute son numéro (273). Et sa nouvelle adresse d'abonné devient O-P-E-2-7-3, c'est à dire 073-273.
Le plan de numérotation sera changé plusieurs fois. De 5 ou 6 chiffres, il passera à 8 en Octobre 1985 à 23h, alors que la France compte 23 millions d'abonnés.»
Votre numéro doit donc correspondre au 306ème abonné de la ville de Levallois.
Pour Levallois, l’indicatif était Pereire comme l’indique l’article Wikipédia Anciens indicatifs téléphoniques à Paris :
« En proche banlieue (dite zone suburbaine), les indicatifs littéraux apparurent dès 1928. Il est frappant de constater qu'à l'origine, le nom des centraux fut celui de lieux parisiens (Alésia, Clignancourt, Flandre, Italie, Maillot, Molitor, Pereire, Villette). Le réseau de banlieue fut donc conçu comme une extension de celui de la capitale.
Plusieurs indicatifs du nord de Paris desservaient aussi la banlieue voisine (Botzaris, Clignancourt, Combat, Montmartre, Nord). Certains lui furent même parfois exclusivement rattachés, sans qu'aucune règle précise ne puisse être définie tant la situation s'avère fluctuante.
L'automatisation du réseau de proche banlieue fut assez lente. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, 40% des centraux de la zone suburbaine (soit 8 sur 20) étaient encore manuels. Il faudra attendre 1944 pour que la circonscription téléphonique de Paris soit entièrement desservie en automatique.
Le tableau suivant recense les centraux téléphoniques construits en banlieue :
- Pereire construit en 1928, commune de Levallois-Perret.
Indicatifs : BROssolette / PEReire
Adresse : 43 rue Pierre Brossolette
L'un des très rares à afficher son nom en façade (avec les centraux Alésia, Charlebourg et Robinson). »
Etant donné que l’indicatif Pereire n’est pas précisé sur votre document, on peut supposer que le central téléphonique de Levallois-Perret n’était pas encore construit. Votre document daterait donc du début du XXème siècle où l’on pouvait demander à l’opératrice le « 306 à Levallois », donc avant 1928.
Pour plus de précisions, nous vous conseillons de contacter la Bibliothèque historique des postes et des télécommunications qui possède une collection d’annuaires de 1880 à nos jours. Ils pourront peut-être vous donner des précisions sur la date de votre document.
Vous pouvez aussi contacter la Cité des télécoms, spécialisé dans l’histoire des télécommunications depuis leur création, ils possèdent de riches collections.
D’autres internautes font le même type de recherches que vous, le forum Génération nouvelles technologies donne des indications intéressantes pour votre recherche, peut-être que certains internautes pourront vous donner des dates.
Pour en savoir plus sur l’histoire des télécommunications, le livre Postes et télécommunications françaises : une chronologie du xxè siècle sous la direction de Claude Pérardel pourra vous intéresser.
Bonne journée.
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter