Question d'origine :
Bonjour, mon arrière grand-père était voiturier par eau originaire de St Marcel en Dombes. Il transportait donc les poissons des étangs vers la ville de Lyon où par la suite il s'est installé avec mon arrière grand-mère et où ma grand-mère est née. Existe t'il des archives spécifiques à ce métier ? où chercher ? Merci.
Réponse du Guichet
gds_se
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 19/11/2014 à 15h17
Bonjour,
Le Dictionnaire des métiers oubliés de la ville et de la campagne d’Albine Novarino nous donne une première explication de ce en quoi consiste le métier de voiturier :
Voiturier
Homme dont le métier est de voiturer, de transporter d’une façon quelconque des denrées, des marchandises
Le voiturier, sans distinction, transportait ses marchandises au moyen de chevaux et de charrettes. Il y avait aussi des voituriers par eau, conducteurs de barques, de bateaux ou de trains de bois.
Le code civil précise que « les voituriers par terre et par eau sont assujettis, pour le gazole et la conservation des choses qui leur sont confiées, aux mêmes obligations que les aubergistes. »
Néanmoins, une formule populaire enseignait la plus haute méfiance à l’égard des deux professions : « A batelier et voiturier, ne s’y faut jamais fier. »
Les racines de Nadia et Damien en Sologne
Toutefois, l’ouvrage Les métiers de nos ancêtres revient plus en détail sur le métier de voiturier par eau :
Le voiturier d’eau douce
Marin d’eau douce est sans nul doute la meilleure définition du métier de voiturier par eau. Loin de ressentir cette appellation comme une insulte, les mariniers en sont fiers. Depuis des siècles, ils parcourent la vieille Europe en remontant inlassablement fleuves, rivières et canaux … […]
Le marinier est chargé d’acheminer, par voie fluviale, des marchandises. Sur sa péniche, il peut en transporter jusqu’à cent tonnes. Ces marchandises sont de natures différentes selon la saison. On distingue la saison du colza, celle de l’ail, des betteraves, des oignons, des charbonnettes et même des pierres. […]
Voyager sans sortir de chez soi …
Les bateliers, souvent salariés de grandes sociétés, habitent des maisonnettes posées à même la marchandise ou à fond de cale si la barge est vide. Ces baraques les suivent de bateau en bateau et même, en cas d’inactivité passagère, de port en port. […]
Le code d’honneur des mariniers
Le métier de marinier, comme tant d’autres, a des usages qui lui sont propres. Certains principes ou superstitions guident les mariniers de la naissance à la mort :
• le tabou à propos des risques du métier. Les noyades pourtant fréquentes sont généralement niées ou occultées. On ne parle que très rarement de ces accidents ;
• tout marinier se doit de saluer un collègue qu’il croise. Souvent, par manque de temps, ces rencontres se traduisent par des hurlements d’une péniche à l’autre pour se transmettre un maximum d’informations […] ;
• sa condition de nomade fait souvent du marinier un paria. En réaction, les mariniers se méfient généralement de ceux qu’ils appellent les « gens d’à terre » […].
Fleuves, rivières et canaux
Au XVIIème siècle, les fleuves et les rivières constituent l’essentiel des voies de communication. Ils offrent 8000 kilomètres de voies navigables, palliant ainsi l’absence d’un réseau routier satisfaisant.
La France remplit les critères nécessaires à une bonne circulation fluviale, ses cours d’eau rejoignent l’Atlantique et la Méditerranée ; de plus, ils s’enfoncent profondément à l’intérieur des terres. Enfin, le tracé en éventail de leurs affluents permet d’irriguer les provinces intérieures et de briser leur isolement.
De plus, les auteurs vous donnent plusieurs conseils afin de trouver plus d’éléments sur ces anciens métiers ainsi que sur ses ancêtres :
Informations générales sur les métiers
Vous voulez en savoir plus sur tel ou tel métier ?
Trois pistes sont à privilégier : les musées, les écomusées et les bibliothèques.
Fréquenter les musées
Premiers endroits où vous devez vous rendre : les musées. Mais pas n’importe lesquels. Si vous cherchez des informations sur un métier précis, vous trouverez sans doute des musées spécialisés. […]
Enfin, si vous souhaitez une approche plus large de l’artisanat des villages d’hier ou des métiers ruraux, les musées régionaux des arts et traditions populaires sont à visiter absolument ; ils sont souvent remarquables.
Courir les reconstitutions
Fréquentez aussi les écomusées. Ce ne sont pas des musées classiques mais des reconstitutions des villages d’hier avec tout leur artisanat à la fin du XIXe siècle ou au début du XXe siècle. […]
Informations précises sur un ancêtre
[…]
Un outil universel : l’inventaire après décès ou la succession
Votre ancêtre est paysan ? Il est un artisan ou un commerçant ayant boutique ? Alors l’inventaire après décès est fait pour vous.
Il était établi par un notaire dès qu’un conjoint mourrait en laissant des enfants encore mineurs – ce qui était fréquent autrefois, les couples étant prolifiques et ayant une espérance de vie courte, surtout en ville. Si vous souhaitez replacer votre aïeul dans son milieu professionnel, ce document est d’autant plus passionnant que le notaire décrit tout en détail : la maison ou la ferme, le mobilier et le matériel tant personnel que professionnel (par exemple le détail du fournil et des outils d’un boulanger), les stocks (grains, viandes, farines, cheptel …), les gages encore dus s’il y a des employés (ce qui donne une indication de leur nombre), etc.
Enfin, les auteurs de l’ouvrage Les métiers de nos ancêtres nous renseignent sur les archives dont ils ont connaissance sur certains métiers ainsi que sur leur bibliographie :
Batelier (renvoi fait depuis l’entrée voiturier à eau)
Difficile de retrouver des éléments professionnels sur un métier par essence mobile …
Il existe une Association des Anciens et Amis de la Batellerie (rue de Provence, 27740 Poses), que vous pouvez utilement contacter. Par ailleurs, certaines associations généalogiques ont réalisé des études importantes sur les bateliers et leurs familles, comme le Cercle généalogique de Touraine (Maison des associations, place Gaston-Pailhou, 37000 Tours) sur « Les bateliers de la Loire ».
Renseignez-vous auprès des archives ou de l’association du département où vivait votre aïeul.
Voir aussi :
• Musée de la Batellerie, rue Notre-Dame, 33220 Port-Sainte-Foy-et-Ponchapt
• Musée de la Batellerie, rue de la Libération, 42720 Briennon
• Musée d’intérêt national de la Batellerie, place Jules-Gévelot, 78700 Conflans-Sainte-Honorine
Bibliographie
• J. COLIN, La vie des mariniers, Plon, 1990
• G. de VERICOURT, B. LE SUEUR et D. GERRITSEN, Les bateliers, seigneurs du fleuve ou galériens ?, Syros, 1995
• P. ROBERT, Titres, métiers et professions dans l’ancienne province de Touraine , Centre généalogique de Touraine, 1980
L’Association des Anciens et Amis de la Batellerie a également monté son propre musée à Poses
Pour finir, voici quelques ressources disponibles à la bibliothèque municipale de Lyon :
• Histoires de mariniers : conférence du 27 mars 2012 / Bibliothèque Municipale de Lyon
• Frédéric Mistral, les mariniers du Rhône et le sacré / Alain Girard, Aleth Jourdan et Roland Pécout
• Mariniers : histoire et mémoire de la batellerie artisanale – Tome 1 / Bernard Le Sueur
• Mariniers : histoire et mémoire de la batellerie artisanale – Tome 2 / Bernard Le Sueur
• Croyances et coutumes des gens de rivières et de canaux : histoire et dictionnaire / Annette Pinchedez
• La vie marinière du Rhône / Louis Menitrieux
• Bateliers contrebandiers du sel : la Loire au temps de la gabelle / Françoise de Person
• Bateaux de Saône, mariniers d’hier et d’aujourd’hui / Société d’histoire et d’archéologie de Chalon-sur-Saône
• Recherche sur les mariniers du Rhône et leurs équipages, d’après les documents de justice et de justice de paix de Condrieu, de justice de paix de Pélussin / Claude Bonnard
• Points d’actu ! : la batellerie sur le Rhône à travers les siècles / Bibliothèque Municipal de Lyon
Et n’oubliez pas les archives départementales du Rhône et celles de la Loire !
Bonne lecture
Le Dictionnaire des métiers oubliés de la ville et de la campagne d’Albine Novarino nous donne une première explication de ce en quoi consiste le métier de voiturier :
Le voiturier, sans distinction, transportait ses marchandises au moyen de chevaux et de charrettes. Il y avait aussi des voituriers par eau, conducteurs de barques, de bateaux ou de trains de bois.
Le code civil précise que « les voituriers par terre et par eau sont assujettis, pour le gazole et la conservation des choses qui leur sont confiées, aux mêmes obligations que les aubergistes. »
Néanmoins, une formule populaire enseignait la plus haute méfiance à l’égard des deux professions : « A batelier et voiturier, ne s’y faut jamais fier. »
Les racines de Nadia et Damien en Sologne
Toutefois, l’ouvrage Les métiers de nos ancêtres revient plus en détail sur le métier de voiturier par eau :
Le marinier est chargé d’acheminer, par voie fluviale, des marchandises. Sur sa péniche, il peut en transporter jusqu’à cent tonnes. Ces marchandises sont de natures différentes selon la saison. On distingue la saison du colza, celle de l’ail, des betteraves, des oignons, des charbonnettes et même des pierres. […]
Les bateliers, souvent salariés de grandes sociétés, habitent des maisonnettes posées à même la marchandise ou à fond de cale si la barge est vide. Ces baraques les suivent de bateau en bateau et même, en cas d’inactivité passagère, de port en port. […]
Le métier de marinier, comme tant d’autres, a des usages qui lui sont propres. Certains principes ou superstitions guident les mariniers de la naissance à la mort :
• le tabou à propos des risques du métier. Les noyades pourtant fréquentes sont généralement niées ou occultées. On ne parle que très rarement de ces accidents ;
• tout marinier se doit de saluer un collègue qu’il croise. Souvent, par manque de temps, ces rencontres se traduisent par des hurlements d’une péniche à l’autre pour se transmettre un maximum d’informations […] ;
• sa condition de nomade fait souvent du marinier un paria. En réaction, les mariniers se méfient généralement de ceux qu’ils appellent les « gens d’à terre » […].
Au XVIIème siècle, les fleuves et les rivières constituent l’essentiel des voies de communication. Ils offrent 8000 kilomètres de voies navigables, palliant ainsi l’absence d’un réseau routier satisfaisant.
La France remplit les critères nécessaires à une bonne circulation fluviale, ses cours d’eau rejoignent l’Atlantique et la Méditerranée ; de plus, ils s’enfoncent profondément à l’intérieur des terres. Enfin, le tracé en éventail de leurs affluents permet d’irriguer les provinces intérieures et de briser leur isolement.
De plus, les auteurs vous donnent plusieurs conseils afin de trouver plus d’éléments sur ces anciens métiers ainsi que sur ses ancêtres :
Vous voulez en savoir plus sur tel ou tel métier ?
Trois pistes sont à privilégier : les musées, les écomusées et les bibliothèques.
Premiers endroits où vous devez vous rendre : les musées. Mais pas n’importe lesquels. Si vous cherchez des informations sur un métier précis, vous trouverez sans doute des musées spécialisés. […]
Enfin, si vous souhaitez une approche plus large de l’artisanat des villages d’hier ou des métiers ruraux, les musées régionaux des arts et traditions populaires sont à visiter absolument ; ils sont souvent remarquables.
Fréquentez aussi les écomusées. Ce ne sont pas des musées classiques mais des reconstitutions des villages d’hier avec tout leur artisanat à la fin du XIXe siècle ou au début du XXe siècle. […]
[…]
Votre ancêtre est paysan ? Il est un artisan ou un commerçant ayant boutique ? Alors l’inventaire après décès est fait pour vous.
Il était établi par un notaire dès qu’un conjoint mourrait en laissant des enfants encore mineurs – ce qui était fréquent autrefois, les couples étant prolifiques et ayant une espérance de vie courte, surtout en ville. Si vous souhaitez replacer votre aïeul dans son milieu professionnel, ce document est d’autant plus passionnant que le notaire décrit tout en détail : la maison ou la ferme, le mobilier et le matériel tant personnel que professionnel (par exemple le détail du fournil et des outils d’un boulanger), les stocks (grains, viandes, farines, cheptel …), les gages encore dus s’il y a des employés (ce qui donne une indication de leur nombre), etc.
Enfin, les auteurs de l’ouvrage Les métiers de nos ancêtres nous renseignent sur les archives dont ils ont connaissance sur certains métiers ainsi que sur leur bibliographie :
Difficile de retrouver des éléments professionnels sur un métier par essence mobile …
Il existe une Association des Anciens et Amis de la Batellerie (rue de Provence, 27740 Poses), que vous pouvez utilement contacter. Par ailleurs, certaines associations généalogiques ont réalisé des études importantes sur les bateliers et leurs familles, comme le Cercle généalogique de Touraine (Maison des associations, place Gaston-Pailhou, 37000 Tours) sur « Les bateliers de la Loire ».
Renseignez-vous auprès des archives ou de l’association du département où vivait votre aïeul.
Voir aussi :
• Musée de la Batellerie, rue Notre-Dame, 33220 Port-Sainte-Foy-et-Ponchapt
• Musée de la Batellerie, rue de la Libération, 42720 Briennon
• Musée d’intérêt national de la Batellerie, place Jules-Gévelot, 78700 Conflans-Sainte-Honorine
• J. COLIN, La vie des mariniers, Plon, 1990
• G. de VERICOURT, B. LE SUEUR et D. GERRITSEN, Les bateliers, seigneurs du fleuve ou galériens ?, Syros, 1995
• P. ROBERT, Titres, métiers et professions dans l’ancienne province de Touraine , Centre généalogique de Touraine, 1980
L’Association des Anciens et Amis de la Batellerie a également monté son propre musée à Poses
Pour finir, voici quelques ressources disponibles à la bibliothèque municipale de Lyon :
• Histoires de mariniers : conférence du 27 mars 2012 / Bibliothèque Municipale de Lyon
• Frédéric Mistral, les mariniers du Rhône et le sacré / Alain Girard, Aleth Jourdan et Roland Pécout
• Mariniers : histoire et mémoire de la batellerie artisanale – Tome 1 / Bernard Le Sueur
• Mariniers : histoire et mémoire de la batellerie artisanale – Tome 2 / Bernard Le Sueur
• Croyances et coutumes des gens de rivières et de canaux : histoire et dictionnaire / Annette Pinchedez
• La vie marinière du Rhône / Louis Menitrieux
• Bateliers contrebandiers du sel : la Loire au temps de la gabelle / Françoise de Person
• Bateaux de Saône, mariniers d’hier et d’aujourd’hui / Société d’histoire et d’archéologie de Chalon-sur-Saône
• Recherche sur les mariniers du Rhône et leurs équipages, d’après les documents de justice et de justice de paix de Condrieu, de justice de paix de Pélussin / Claude Bonnard
• Points d’actu ! : la batellerie sur le Rhône à travers les siècles / Bibliothèque Municipal de Lyon
Et n’oubliez pas les archives départementales du Rhône et celles de la Loire !
Bonne lecture
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