Eau Courante
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 10/11/2014 à 16h48
210 vues
Question d'origine :
Est-ce Strasbourg la 1ere ville qui a bénéficié de l'eau courante en France ?
En quelle année ?
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 13/11/2014 à 09h54
Bonjour,
Dans le site du Syndicat des Eaux et de l’Assainissement Alsace-Moselle on peut lire que Sous l’empire romain, Strasbourg bénéficiait déjà partiellement de l’eau courante. Amenée au cœur de la ville par des conduites en terre, elle provenait notamment de sources captées à une vingtaine de kilomètres. Plus tard, l’alimentation s’est faite à partir de puits creusés dans la nappe phréatique et ce n’est qu’au XIXe siècle que le nouveau réseau d’eau potable a vu le jour, à Strasbourg, puis progressivement au XXe siècle dans les communes bas-rhinoises.
D’après l’ouvrage de Benoît Jordan, Histoire de Strasbourg, c’est à partir de 1878 que s’étend un réseau d’eau courante à l’ensemble de la ville :
Le réseau d’eau courante est progressivement étendu à toute la ville à partir de 1878 (date des premiers captages et de la construction d’une usine élévatoire).
A Paris, c’est à la même période qu’Haussman et Belgrand modernisent les réseaux d’eau :
Bien avant les découvertes de Pasteur, nombre de scientifiques soupçonnaient la mauvaise qualité des eaux d'être à l'origine de grandes épidémies. Ainsi, 20000 parisiens meurent du choléra en 1832.
En 1850, la distribution d'eau à domicile à Paris est encore inexistante et dans les grandes villes jusqu'en 1880.
Des fontaines publiques à poussoir apparaissent à cette date, ainsi que des robinets d'eau dans certaines cours d'immeubles.
En 1854, le Baron Haussmann, préfet de la Seine, se prononce pour le recours à des eaux de sources captées à des dizaines de kilomètres de Paris : la ville manque d'eau, Hausmann se montre très dubitatif quant à la fiabilité de l'eau de la Seine (qui constitue alors la principale source d'alimentation en eau) et les techniques detraitement des eaux de surface ne donnent pas encore vraiment satisfaction. Surtout, on part à l'époque du principe que les eaux souterraines sont, par définition, d'une pureté irréprochable. Avec l'aide de l'ingénieur Belgrand, Hausmann recherche des sources souterraines, parfois lointaines.
C'est le signal de départ des grands travaux de dérivation de la Dhuis (1865), de la Vanne (1875), de l'Avre (1898), etc, la conquête de nouvelles ressources souterraines étant régulièrement rendue indispensable par le développement de la population parisienne et des activités humaines (industrielles, notamment). Ce recours aux ressources souterraines devient le dogme français jusqu'à la fin du siècle et les premières villes françaises qui se dotent de réseaux d'adduction d'eau s'approvisionnent en eaux "de sources".
Parallèlement, Haussmann et Belgrand modernisent les réseaux d'eau de Paris, afin de permettre les dessertes particulières. L'assainissement des eaux usées est également une préoccupation importante d'Haussmann et Belgrand : les réseaux d'égouts sont développés et les travaux de Belgrand permettent d'évacuer les eaux sales des parisiens dans la Seine, loin des points de captage d'eau, au nord-ouest de Paris. Face aux protestations des riverains situés en aval, on créa des champs d'épandage qui permirent de filtrer ces eaux sales.
Mais la mise en oeuvre de systèmes d'adduction d'eau est très coûteuse et pas forcément à la portée de toutes les communes. Les pouvoirs publics de l'époque décident donc d'instituer le système des concessions à des sociétés privées. C'est à cette époque que naît l'industrie française de l'eau, différentes sociétés privées étant créées pour développer la distribution d'eau sur le territoire : la Compagnie Générale des Eaux en 1853, la Société Lyonnaise des Eaux et de l'Eclairage en 1880.
Source : Petite histoire de l'eau courante du Moyen Age à nos jours, BTS de travaux publics, Lycée Régional du Bâtiment et des Travaux Publics « Saint-Lambert ».
N’ayant pas trouvé de renseignements plus précis, nous vous conseillons de poser votre question au Centre d’information sur l’eau.
Pour aller plus loin :
- Des tuyaux et des hommes : les réseaux d'eau en France, sous la direction de Gabrielle Bouleau et Laeticia Guérin-Schneider; préface de Bernard Barraqué
- L'eau dans la ville au Moyen Âge, Jean-Pierre Leguay
Bonne journée.
Dans le site du Syndicat des Eaux et de l’Assainissement Alsace-Moselle on peut lire que Sous l’empire romain, Strasbourg bénéficiait déjà partiellement de l’eau courante. Amenée au cœur de la ville par des conduites en terre, elle provenait notamment de sources captées à une vingtaine de kilomètres. Plus tard, l’alimentation s’est faite à partir de puits creusés dans la nappe phréatique et ce n’est qu’au XIXe siècle que le nouveau réseau d’eau potable a vu le jour, à Strasbourg, puis progressivement au XXe siècle dans les communes bas-rhinoises.
D’après l’ouvrage de Benoît Jordan, Histoire de Strasbourg, c’est à partir de 1878 que s’étend un réseau d’eau courante à l’ensemble de la ville :
Le réseau d’eau courante est progressivement étendu à toute la ville à partir de 1878 (date des premiers captages et de la construction d’une usine élévatoire).
A Paris, c’est à la même période qu’Haussman et Belgrand modernisent les réseaux d’eau :
Bien avant les découvertes de Pasteur, nombre de scientifiques soupçonnaient la mauvaise qualité des eaux d'être à l'origine de grandes épidémies. Ainsi, 20000 parisiens meurent du choléra en 1832.
En 1850, la distribution d'eau à domicile à Paris est encore inexistante et dans les grandes villes jusqu'en 1880.
Des fontaines publiques à poussoir apparaissent à cette date, ainsi que des robinets d'eau dans certaines cours d'immeubles.
En 1854, le Baron Haussmann, préfet de la Seine, se prononce pour le recours à des eaux de sources captées à des dizaines de kilomètres de Paris : la ville manque d'eau, Hausmann se montre très dubitatif quant à la fiabilité de l'eau de la Seine (qui constitue alors la principale source d'alimentation en eau) et les techniques detraitement des eaux de surface ne donnent pas encore vraiment satisfaction. Surtout, on part à l'époque du principe que les eaux souterraines sont, par définition, d'une pureté irréprochable. Avec l'aide de l'ingénieur Belgrand, Hausmann recherche des sources souterraines, parfois lointaines.
C'est le signal de départ des grands travaux de dérivation de la Dhuis (1865), de la Vanne (1875), de l'Avre (1898), etc, la conquête de nouvelles ressources souterraines étant régulièrement rendue indispensable par le développement de la population parisienne et des activités humaines (industrielles, notamment). Ce recours aux ressources souterraines devient le dogme français jusqu'à la fin du siècle et les premières villes françaises qui se dotent de réseaux d'adduction d'eau s'approvisionnent en eaux "de sources".
Parallèlement, Haussmann et Belgrand modernisent les réseaux d'eau de Paris, afin de permettre les dessertes particulières. L'assainissement des eaux usées est également une préoccupation importante d'Haussmann et Belgrand : les réseaux d'égouts sont développés et les travaux de Belgrand permettent d'évacuer les eaux sales des parisiens dans la Seine, loin des points de captage d'eau, au nord-ouest de Paris. Face aux protestations des riverains situés en aval, on créa des champs d'épandage qui permirent de filtrer ces eaux sales.
Mais la mise en oeuvre de systèmes d'adduction d'eau est très coûteuse et pas forcément à la portée de toutes les communes. Les pouvoirs publics de l'époque décident donc d'instituer le système des concessions à des sociétés privées. C'est à cette époque que naît l'industrie française de l'eau, différentes sociétés privées étant créées pour développer la distribution d'eau sur le territoire : la Compagnie Générale des Eaux en 1853, la Société Lyonnaise des Eaux et de l'Eclairage en 1880.
Source : Petite histoire de l'eau courante du Moyen Age à nos jours, BTS de travaux publics, Lycée Régional du Bâtiment et des Travaux Publics « Saint-Lambert ».
N’ayant pas trouvé de renseignements plus précis, nous vous conseillons de poser votre question au Centre d’information sur l’eau.
- Des tuyaux et des hommes : les réseaux d'eau en France, sous la direction de Gabrielle Bouleau et Laeticia Guérin-Schneider; préface de Bernard Barraqué
- L'eau dans la ville au Moyen Âge, Jean-Pierre Leguay
Bonne journée.
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