Question d'origine :
Bonjour,
Quelles sont les Villas blanches réalisées par Le Corbusier, et quelle est celle qui attire Mme Savoye pour demander à Le Corbusier de réaliser sa fameuse villa à Poissy ?
Je vous remercie.
Cordialement
Réponse du Guichet
gds_se
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 05/11/2014 à 16h32
Bonjour
Le blog De paysage en paysage nous présente la série des « villas blanches » :
La villa Savoye est une maison emblématique construite en France de 1929 à 1931 par l’architecte d’origine Suisse Le Corbusier (de son vrai nom Charles-Edouard Jeanneret-Gris), sur la commune de Poissy, dans le département des Yvelines. Elle a contribué à jeter les bases d’une nouvelle architecture domestique et a exercé une influence considérable dans l’histoire de l’architecture. Cette villa apparait comme l’aboutissement des recherches formelles de Le Corbusier et la mise en œuvre systématique de sa théorie des cinq points de l’architecture nouvelle réalisées lors de l’étude et la réalisation des villas qui l’ont précédées qui sont rassemblées sous le vocable des « Villas blanches ».
Les villas de Le Corbusier qui ont précédé la villa Savoye, dites « villas blanches »
• Villa Jeanneret-Perret (plan de 1912), dite « Maison Blanche » réalisée pour ses parents à La Chaux-de-Fond (Suisse).
• Villa Ker-Ka-Ré aussi appelée Villa Besnus, à Vaucresson, sa première réalisation française livrée en 1923 à un couple de rentiers retraités.
• Maison-atelier Ozenfant pour son ami peintre, à Paris, également livré en 1923.
• Six maisons ouvrières réalisées à Lège à l’invitation de l’industriel bordelais Henri Frugès.
• Villa Le Lac à Corseaux au bord du lac Léman, commandée par ses parents, construite en 1924.
• Cité Frugès à Pessac est composé de 50 logements dans le quartier moderne de Pessac, commandés en 1924 par le promoteur Henri Frugès et construits en 1926.
• Villa La Roche (1923-1925), pour le collectionneur et banquier Raoul La Roche.
• Villa Cook à Boulogne sur Seine en 1927.
• Villa Stein, « villa les terrasses », livrée vers 1929 à Garches.
La Fondation Le Corbusier nous renseigne un peu plus sur ces villas blanches :
Le cycle des villas « puristes » :
Entre 1920 et 1930, Le Corbusier se consacre à la construction d’une douzaine de demeures particulières dites villas « puristes », à Paris et dans ses environs. Les clients se répartissent entre des artistes (le peintre Ozenfant, les Stein) et des bourgeois éclairés de l’époque (Church, Savoye). Ces maisons évoluent en fonction de leur réalisation. En 1922, la Maison Besnus à Vaucresson et l’atelier Ozenfnat à Paris posent les bases des « Cinq points d’une architecture nouvelle ». La Maison La Roche en 1923 introduit le thème de la « promenade architecturale » qui trouvera son aboutissement formel dans la construction de la Villa Savoye en 1928.
Les Maisons La Roche et Jeanneret sont représentatives des idées développées par Le Corbusier dans les années vingt. Dépourvues de tout ornement et constituées de formes géométriques simples, elles sont le fruit d’un nouveau langage architectural. Rompant avec des conceptions académiques esthétisantes, elles s’inscrivent pleinement dans le Mouvement Moderne. Ces deux maisons ont contribué à établir la renommée de l’architecte. A la fin de la décennie, Le Corbusier reçoit alors ses premières grandes commandes telles que le Centrosoyus à Moscou, la Cité de Refuge de l’Armée du Salut et le Pavillon Suisse de la Coté internationale universitaire à Paris, l’immeuble Clarté à Genève …
Les Cinq points d’une architecture nouvelle sont les suivants :
1. Les pilotis . Des recherches assidues ont enfin abouti à des résultats qui ouvrent des perspectives neuves à l’architecture et à l’urbanisme qui peuvent y trouver des moyens d’apporter la solution à la grande maladie des villes actuelles. […] Jusqu’à présent, la maison s’enfonçait dans le sol, et les locaux étaient souvent obscurs et humides. Le ciment armé nous donne les pilotis. La maison est en l’air, loin du sol ; le jardin passe sous la maison, le jardin est aussi sur la maison, sur le toit.
2. Les toits-jardins . Depuis des siècles, un comble traditionnel supporte normalement l’hiver avec sa couche de neige, tant que la maison est chauffée avec des poêles. Dès l’instant où le chauffage central est installé, le comble traditionnel ne convient plus. Le toit peut désormais être plat plutôt qu’incliné et, au lieu de faire ruisseler les eaux sur les murs extérieurs, il les évacue au centre du bâtiment, écartant ainsi le risque de gel sous les climats froids.
Le ciment armé permet de réaliser la toiture structurellement homogène. […] Des raisons technique, des raisons d’économie, des raisons de confort et, dans une certaine mesure, des raisons sentimentales conduisent à adopter le toit-terrasse et le toit-jardin.
3. Le plan libre . Le plan était par le passé esclave des murs porteurs qui partaient du sous-sol et se superposaient pour constituer le rez-de-chaussée et les étages, jusqu’aux combles. Le béton armé apporte de l’innovation du plan libre, dans lequel les étages ne sont plus rigidement déterminés par les murs porteurs. Ils deviennent libres.
4. La fenêtre en longueur . La fenêtre est l’une des caractéristiques essentielles de la maison, et ici aussi, le progrès apport une libération. Le ciment armé révolutionne la fenêtre. Il devient désormais possible de faire courir les fenêtres tout le long de la façade. La fenêtre est « l’élément mécanique-type » de la maison, pout tous les hôtels particuliers, les villas, les maisons ouvrières et les immeubles locatifs.
5. La façade libre . Les poteaux sont en retrait des façades, à l’intérieur de la maison. […] Les façades ne sont plus que des membranes légères de murs isolants ou de fenêtres. La façade est maintenant libre ; les fenêtres, sans être interrompues, peuvent courir d’un bord à l’autre de la façade.
(Source : Le Corbusier : une synthèse / Stanislaus von Moos)
Il ne semble pas que Mme Savoye ait été influencée par une « villa blanche » en particulier, lorsqu’elle a passé commande de sa villa auprès de Le Corbusier :
Une commande banale
C’est par une lettre de commande banale que Le Corbusier se voit confier dans le courant de l’année 1928 l’édification « d’une maison de campagne » à Poissy près de Paris. Ses clients Pierre et Emilie Savoye, domiciliés 105 rue de Courcelles dans le 8ème arrondissement de Paris, sont apparentés à la famille Gras-Savoye, propriétaire d’une grande compagnie d’assurance, dont Pierre est d’ailleurs un des administrateurs. […] A noter également que ce courrier, qui se conclut sur la nécessité pour les architectes de se conformer au prix de la série de base du forfait en cas de travaux supplémentaires, indique que ce programme n’est pas définitivement arrêté et laisse entendre que les Savoye n’ont qu’une idée relative de l’architecture à venir, de leur maison.
(Source : Le Corbusier : la villa Savoye / Jacques Sbriglio)
Bonne journée
Le blog De paysage en paysage nous présente la série des « villas blanches » :
La villa Savoye est une maison emblématique construite en France de 1929 à 1931 par l’architecte d’origine Suisse Le Corbusier (de son vrai nom Charles-Edouard Jeanneret-Gris), sur la commune de Poissy, dans le département des Yvelines. Elle a contribué à jeter les bases d’une nouvelle architecture domestique et a exercé une influence considérable dans l’histoire de l’architecture. Cette villa apparait comme l’aboutissement des recherches formelles de Le Corbusier et la mise en œuvre systématique de sa théorie des cinq points de l’architecture nouvelle réalisées lors de l’étude et la réalisation des villas qui l’ont précédées qui sont rassemblées sous le vocable des « Villas blanches ».
• Villa Jeanneret-Perret (plan de 1912), dite « Maison Blanche » réalisée pour ses parents à La Chaux-de-Fond (Suisse).
• Villa Ker-Ka-Ré aussi appelée Villa Besnus, à Vaucresson, sa première réalisation française livrée en 1923 à un couple de rentiers retraités.
• Maison-atelier Ozenfant pour son ami peintre, à Paris, également livré en 1923.
• Six maisons ouvrières réalisées à Lège à l’invitation de l’industriel bordelais Henri Frugès.
• Villa Le Lac à Corseaux au bord du lac Léman, commandée par ses parents, construite en 1924.
• Cité Frugès à Pessac est composé de 50 logements dans le quartier moderne de Pessac, commandés en 1924 par le promoteur Henri Frugès et construits en 1926.
• Villa La Roche (1923-1925), pour le collectionneur et banquier Raoul La Roche.
• Villa Cook à Boulogne sur Seine en 1927.
• Villa Stein, « villa les terrasses », livrée vers 1929 à Garches.
La Fondation Le Corbusier nous renseigne un peu plus sur ces villas blanches :
Entre 1920 et 1930, Le Corbusier se consacre à la construction d’une douzaine de demeures particulières dites villas « puristes », à Paris et dans ses environs. Les clients se répartissent entre des artistes (le peintre Ozenfant, les Stein) et des bourgeois éclairés de l’époque (Church, Savoye). Ces maisons évoluent en fonction de leur réalisation. En 1922, la Maison Besnus à Vaucresson et l’atelier Ozenfnat à Paris posent les bases des « Cinq points d’une architecture nouvelle ». La Maison La Roche en 1923 introduit le thème de la « promenade architecturale » qui trouvera son aboutissement formel dans la construction de la Villa Savoye en 1928.
Les Maisons La Roche et Jeanneret sont représentatives des idées développées par Le Corbusier dans les années vingt. Dépourvues de tout ornement et constituées de formes géométriques simples, elles sont le fruit d’un nouveau langage architectural. Rompant avec des conceptions académiques esthétisantes, elles s’inscrivent pleinement dans le Mouvement Moderne. Ces deux maisons ont contribué à établir la renommée de l’architecte. A la fin de la décennie, Le Corbusier reçoit alors ses premières grandes commandes telles que le Centrosoyus à Moscou, la Cité de Refuge de l’Armée du Salut et le Pavillon Suisse de la Coté internationale universitaire à Paris, l’immeuble Clarté à Genève …
Les Cinq points d’une architecture nouvelle sont les suivants :
1.
2.
Le ciment armé permet de réaliser la toiture structurellement homogène. […] Des raisons technique, des raisons d’économie, des raisons de confort et, dans une certaine mesure, des raisons sentimentales conduisent à adopter le toit-terrasse et le toit-jardin.
3.
4.
5.
(Source : Le Corbusier : une synthèse / Stanislaus von Moos)
Il ne semble pas que Mme Savoye ait été influencée par une « villa blanche » en particulier, lorsqu’elle a passé commande de sa villa auprès de Le Corbusier :
C’est par une lettre de commande banale que Le Corbusier se voit confier dans le courant de l’année 1928 l’édification « d’une maison de campagne » à Poissy près de Paris. Ses clients Pierre et Emilie Savoye, domiciliés 105 rue de Courcelles dans le 8ème arrondissement de Paris, sont apparentés à la famille Gras-Savoye, propriétaire d’une grande compagnie d’assurance, dont Pierre est d’ailleurs un des administrateurs. […] A noter également que ce courrier, qui se conclut sur la nécessité pour les architectes de se conformer au prix de la série de base du forfait en cas de travaux supplémentaires, indique que ce programme n’est pas définitivement arrêté et laisse entendre que les Savoye n’ont qu’une idée relative de l’architecture à venir, de leur maison.
(Source : Le Corbusier : la villa Savoye / Jacques Sbriglio)
Bonne journée
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