Allumer une allumette comme dans les films
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 30/10/2014 à 11h39
2483 vues
Question d'origine :
Bonjour,
Pourquoi quand je craque une allumette sur ma semelle ça s'allume pas ?
Merci !
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 03/11/2014 à 10h05
Bonjour,
Depuis l’invention des allumettes de sûreté, dites « allumettes suédoises », il est en effet nécessaire d’utiliser un frottoir pour enflammer les allumettes. Les premières allumettes par friction, qui avaient la particularité de pouvoir s’enflammer au contact de toute surface rugueuse, présentaient aussi l’inconvénient d’être dangereusement instables :
L'allumette moderne a été inventée en 1805 par Jean-Joseph-Louis Chancel, assistant du professeur Louis Jacques Thénard à Paris. Le mélange inflammable contenait du chlorate de potassium, du soufre, du sucre et du caoutchouc. Il s'enflammait lorsqu'il était plongé dans un petit flacon d'amiante rempli d'acide sulfurique. Cette sorte d'allumette, aussi onéreuse que dangereuse, ne rencontra pas un grand succès.
La première allumette inflammable par friction est l'invention du chimiste anglais John Walker en 1827. Il reprit des travaux infructueux menés par Robert Boyle, en 1680, sur l'utilisation du phosphore et du soufre. Walker mit au point un mélange de sulfure d'antimoine (III), de chlorate de potassium, gomme et d'amidon, qui pouvait s'enflammer en frottant sur une surface rugueuse. Les premières allumettes, brevetées par Samuel Jones, furent commercialisées sous le nom de lucifers. Elles présentaient d'importants défauts, la flamme étant instable et la réaction trop violente. De plus, l'odeur qu'elles produisaient était désagréable. Malgré ces difficultés d'utilisation, on considère que ces premières allumettes contribuèrent à l'augmentation du nombre de fumeurs.
En 1831, le Français Charles Sauria ajouta du phosphore blanc afin d'atténuer l'odeur. Ces nouvelles allumettes, qui devaient être conservées dans une boîte hermétique, gagnèrent en popularité. L'Allemand Jakob Friedrich Kammerer fut à l'origine de leur production industrielle en 1832. Malheureusement, ceux qui travaillaient à leur fabrication furent atteints par des maladies osseuses, en particulier au niveau des mâchoires, liées à l'exposition au phosphore blanc. Après une campagne dénonçant ces pratiques, qui menaient à des infirmités graves, défigurantes et parfois mortelles, des actions législatives contraignirent l'industrie à changer de méthode et à protéger les ouvriers.
L'allumette de sûreté
L'allumette de sûreté, encore appelée « allumette suédoise » en raison de la nationalité suédoise de son inventeur Gustaf Erik Pasch, date de 1844. La « sûreté » provient du fait qu'elle nécessite un grattoir spécial, dont les éléments chimiques interagissent avec ceux de l'extrémité de l'allumette pour s'enflammer. Le grattoir est composé de poudre de verre et de phosphore rouge, tandis que l'extrémité de l'allumette est enduite de sulfure d’antimoine, de dioxyde de manganèse et de chlorate de potassium. La chaleur engendrée par le frottement transforme le phosphore rouge en phosphore blanc, qui à son tour contribue à l'inflammation de l'allumette. Une société américaine développa un procédé similaire et le breveta en 1910.
Source : Wikipedia
Si malgré tout vous souhaitez imiter les cow-boys de vos westerns préférés et « briller » en société, il est encore possible de vous procurer des allumettes cow-boy à gratter sur tout support.
Omnilogie.fr propose en outre une « recette » pour fabriquer vos propres allumettes de friction (attention tout de même à ne pas vous transformer en torche humaine ! ) :
Ah, le Far West… ce poor lonesome cow-boy perdu dans le désert, frottant une allumette sur la selle de son cheval pour enflammer le tabac… ça, c'était la classe !
C'est vrai ça, pourquoi on ne peut plus enflammer nos allumettes par un simple frottement sur le front dégarni de notre pire ennemi ? Une courte recherche nous apprend que ce sont les Suédois qui nous ont dépossédés de ce bonheur simple en inventant l'allumette de sûreté, qui impose d'utiliser le grattoir.
Encore un coup de ces vils capitalistes qui ne cherchent qu'à vendre plus, me direz-vous ! Détrompez-vous. En fait, c'est plutôt pour vous éviter de mourir auto-enflammé, un accident « courant » à l'époque : un simple frottement dans une poche (ou les vibrations d'une voiture) et pouf ! Quand on vous disait que fumer tue.
Et encore, vous n'avez pas connu la toute première génération, les allumettes oxygénées qui avaient une chance sur deux de vous arracher le doigt en s'embrasant.
L'allumette « de friction » (celle des cow-boys) avait un autre inconvénient, et pas des moindres : composée de phosphore blanc, les ouvriers les fabriquant avaient une fâcheuse tendance à subir des nécroses osseuses. L'opinion publique n'appréciant que très moyennement de voir la mâchoire de la personne avec qui elle discute tomber (ou son nez disparu), elles furent interdites pour être remplacées par les allumettes suédoises, apportant en plus la sécurité qui manquait.
Cela dit, si vous vous sentez l'âme d'un homme du XIXe, vous pouvez fabriquer vous même votre allumette de friction.
C'est très simple : on gratte la tête rouge d'une quinzaine d'allumettes, puis le marron de deux grattoirs. On humidifie d'une goutte et on mélange les deux poudres pour obtenir une pâte que l'on applique sur les allumettes dénudées précédemment (vu l'artisanat de la chose, vous ne pourrez probablement pas garnir les quinze allumettes de départ : soyez généreux sur celles que vous sélectionnez).
On laisse sécher et hop ! Il ne reste plus qu'à trouver une surface rugueuse pour provoquer l'échauffement servant de catalyseur.
Et retenez la leçon des anciens : pas dans la poche ! (et aussi, ne mangez pas la poudre obtenue et lavez-vous les mains, ça reste du phosphore (rouge et pas blanc, mais on n'est jamais trop prudent)).
Source : Courte histoire de l'allumette : Pourquoi a-t-on abandonné les allumettes « de friction » ?, omnilogie.fr
Pour terminer, nous vous laissons revivre quelques moments cinématographiques mémorables dans l’article de la Superette : Il était une fois l’allumette du cowboy.
source : la-superette.fr
Bonne journée.
Depuis l’invention des allumettes de sûreté, dites « allumettes suédoises », il est en effet nécessaire d’utiliser un frottoir pour enflammer les allumettes. Les premières allumettes par friction, qui avaient la particularité de pouvoir s’enflammer au contact de toute surface rugueuse, présentaient aussi l’inconvénient d’être dangereusement instables :
L'allumette moderne a été inventée en 1805 par Jean-Joseph-Louis Chancel, assistant du professeur Louis Jacques Thénard à Paris. Le mélange inflammable contenait du chlorate de potassium, du soufre, du sucre et du caoutchouc. Il s'enflammait lorsqu'il était plongé dans un petit flacon d'amiante rempli d'acide sulfurique. Cette sorte d'allumette, aussi onéreuse que dangereuse, ne rencontra pas un grand succès.
La première allumette inflammable par friction est l'invention du chimiste anglais John Walker en 1827. Il reprit des travaux infructueux menés par Robert Boyle, en 1680, sur l'utilisation du phosphore et du soufre. Walker mit au point un mélange de sulfure d'antimoine (III), de chlorate de potassium, gomme et d'amidon, qui pouvait s'enflammer en frottant sur une surface rugueuse. Les premières allumettes, brevetées par Samuel Jones, furent commercialisées sous le nom de lucifers. Elles présentaient d'importants défauts, la flamme étant instable et la réaction trop violente. De plus, l'odeur qu'elles produisaient était désagréable. Malgré ces difficultés d'utilisation, on considère que ces premières allumettes contribuèrent à l'augmentation du nombre de fumeurs.
En 1831, le Français Charles Sauria ajouta du phosphore blanc afin d'atténuer l'odeur. Ces nouvelles allumettes, qui devaient être conservées dans une boîte hermétique, gagnèrent en popularité. L'Allemand Jakob Friedrich Kammerer fut à l'origine de leur production industrielle en 1832. Malheureusement, ceux qui travaillaient à leur fabrication furent atteints par des maladies osseuses, en particulier au niveau des mâchoires, liées à l'exposition au phosphore blanc. Après une campagne dénonçant ces pratiques, qui menaient à des infirmités graves, défigurantes et parfois mortelles, des actions législatives contraignirent l'industrie à changer de méthode et à protéger les ouvriers.
L'allumette de sûreté, encore appelée « allumette suédoise » en raison de la nationalité suédoise de son inventeur Gustaf Erik Pasch, date de 1844. La « sûreté » provient du fait qu'elle nécessite un grattoir spécial, dont les éléments chimiques interagissent avec ceux de l'extrémité de l'allumette pour s'enflammer. Le grattoir est composé de poudre de verre et de phosphore rouge, tandis que l'extrémité de l'allumette est enduite de sulfure d’antimoine, de dioxyde de manganèse et de chlorate de potassium. La chaleur engendrée par le frottement transforme le phosphore rouge en phosphore blanc, qui à son tour contribue à l'inflammation de l'allumette. Une société américaine développa un procédé similaire et le breveta en 1910.
Source : Wikipedia
Si malgré tout vous souhaitez imiter les cow-boys de vos westerns préférés et « briller » en société, il est encore possible de vous procurer des allumettes cow-boy à gratter sur tout support.
Omnilogie.fr propose en outre une « recette » pour fabriquer vos propres allumettes de friction (attention tout de même à ne pas vous transformer en torche humaine ! ) :
Ah, le Far West… ce poor lonesome cow-boy perdu dans le désert, frottant une allumette sur la selle de son cheval pour enflammer le tabac… ça, c'était la classe !
C'est vrai ça, pourquoi on ne peut plus enflammer nos allumettes par un simple frottement sur le front dégarni de notre pire ennemi ? Une courte recherche nous apprend que ce sont les Suédois qui nous ont dépossédés de ce bonheur simple en inventant l'allumette de sûreté, qui impose d'utiliser le grattoir.
Encore un coup de ces vils capitalistes qui ne cherchent qu'à vendre plus, me direz-vous ! Détrompez-vous. En fait, c'est plutôt pour vous éviter de mourir auto-enflammé, un accident « courant » à l'époque : un simple frottement dans une poche (ou les vibrations d'une voiture) et pouf ! Quand on vous disait que fumer tue.
Et encore, vous n'avez pas connu la toute première génération, les allumettes oxygénées qui avaient une chance sur deux de vous arracher le doigt en s'embrasant.
L'allumette « de friction » (celle des cow-boys) avait un autre inconvénient, et pas des moindres : composée de phosphore blanc, les ouvriers les fabriquant avaient une fâcheuse tendance à subir des nécroses osseuses. L'opinion publique n'appréciant que très moyennement de voir la mâchoire de la personne avec qui elle discute tomber (ou son nez disparu), elles furent interdites pour être remplacées par les allumettes suédoises, apportant en plus la sécurité qui manquait.
Cela dit, si vous vous sentez l'âme d'un homme du XIXe, vous pouvez fabriquer vous même votre allumette de friction.
C'est très simple : on gratte la tête rouge d'une quinzaine d'allumettes, puis le marron de deux grattoirs. On humidifie d'une goutte et on mélange les deux poudres pour obtenir une pâte que l'on applique sur les allumettes dénudées précédemment (vu l'artisanat de la chose, vous ne pourrez probablement pas garnir les quinze allumettes de départ : soyez généreux sur celles que vous sélectionnez).
On laisse sécher et hop ! Il ne reste plus qu'à trouver une surface rugueuse pour provoquer l'échauffement servant de catalyseur.
Et retenez la leçon des anciens : pas dans la poche ! (et aussi, ne mangez pas la poudre obtenue et lavez-vous les mains, ça reste du phosphore (rouge et pas blanc, mais on n'est jamais trop prudent)).
Source : Courte histoire de l'allumette : Pourquoi a-t-on abandonné les allumettes « de friction » ?, omnilogie.fr
Pour terminer, nous vous laissons revivre quelques moments cinématographiques mémorables dans l’article de la Superette : Il était une fois l’allumette du cowboy.
source : la-superette.fr
Bonne journée.
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