Question d'origine :
Une personne anonyme m'a posez une question sur Ask me demandant si je suis lesbienne comment lui répondre inelligement en laissant le doute planer sur cette question ?
Réponse du Guichet
gds_se
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 03/11/2014 à 15h39
Bonjour
Tout d’abord, nous vous rappelons que vos préférences sexuelles, qu'elles soient hétérosexuelles ou homosexuelles, font partie de vos libertés individuelles et que vous n’avez pas à les dévoiler si vous ne le souhaitez pas.
La protection de la vie privée a été affirmée en 1948 par la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations unies (art. 12) et, en France, l’article 9 du Code civil protège ce droit depuis la loi du 17 juillet 1970.
Cette protection contre toute intervention arbitraire revêt plusieurs aspects :
• la protection du domicile : par exemple, la police ne peut y pénétrer que dans certains cas fixés par la loi ;
• le secret professionnel et médical : un médecin ne peut révéler les éléments du dossier médical d’une personne sans son consentement ;
• la protection de l’image : il est interdit de reproduire l’image d’une personne sans son autorisation. Cette règle concerne tout le monde et pas seulement les "personnes publiques". Il existe néanmoins des limites tenant au cadre dans lequel une image a été réalisée. La protection n’est pas la même pour une photographie prise lors d’une réunion publique (ex : réunion politique) ;
• la protection de l’intimité : des éléments concernant les relations amoureuses ou les préférences sexuelles d’une personne ne peuvent être révélés.
(Source : Chaque citoyen a-t-il le droit au respect de sa vie privée ? / Vie publique)
Vecteur de la liberté d’expression, d’accès à l’information, à la connaissance et à la culture et, en ce sens, au service des droits de l’individu, l’Internet renouvelle aussi les questions sur la protection de la vie privée (utilisation des données personnelles, réseaux sociaux, "droit à l’oubli"…). La régulation de l’Internet cherche ainsi un équilibre entre le respect de la liberté d’expression et les impératifs de sécurité et de protection des droits de la personne. […]
Un cadre juridique protecteur des libertés individuelles
[…] S’il est facile de publier des informations sur Internet, il est en revanche difficile de les effacer. Dans son rapport d’activité 2011, la CNIL souligne l’intérêt de plus en plus marqué des personnes pour la protection de leurs données personnelles. Les questions liées au "droit à l’oubli sur internet" (demander la suppression de contenus – textes, photographies, vidéos – qui apparaissent sur des sites ou des blogs) ont nettement progressé. Selon les conclusions d’une consultation publique lancée au printemps 2010 par la secrétaire d’Etat en charge du développement numérique, 74% des internautes qui ont participé à la consultation réclament un droit à l’oubli sur Internet et 69% estiment prioritaire de pouvoir effacer leur profil publicitaire. Cependant, un rapport du Sénat de 2011 conteste cette notion de droit à l’oubli et considère qu’il vaudrait mieux, en amont, améliorer l’information et la formation de l’internaute plutôt que de consacrer un droit général et absolu à l’oubli numérique.
(Source : La protection des libertés individuelles / Vie publique)
Il convient donc de faire extrêmement attention aux informations, relevant de votre vie privée, que vous dévoilez sur Internet.
Quelle conduite tenir pour utiliser les réseaux sociaux en se protégeant et en préservant ses libertés individuelles ?
[…] Pour le bon usage des réseaux sociaux, 10 recommandations sont ainsi proposées :
[…]
2. Préalablement, avant toute inscription à un réseau social, lire la charte d’utilisation du réseau social, la propriété des données publiées (textes, photos, vidéos) et les éventuelles sessions à des tiers, etc. Paramétrer son profil pour décider quelles informations personnelles vous souhaitez afficher (auprès de vos amis, des amis de vos amis, des autres utilisateurs du réseau social).
[…]
5. Renseigner son profil en étant vigilant en ce qui concerne les informations sensibles qu’il convient de communiquer en connaissance de cause.
[…]
7. Veiller aux informations communiquées, en particulier celles relatives à la vie privée.
(Source : Les réseaux sociaux menacent-ils nos libertés individuelles ? / David Fayon)
De plus, le réseau social Ask.fm est au cœur de nombreuses controverses, notamment des accusations de cyber harcèlement.
Ce réseau social [ask.fm ndlr], le plus underground du moment, connaît un succès fulgurant : 1,3 million de Français, dont la moitié sont âgés de moins de 17 ans selon Médiamétrie, sont allés y faire un tour en mars, soit quatre fois plus qu'en octobre 2012. C'est déjà le troisième réseau social en temps passé (trois quarts d'heure par mois) en France, derrière Twitter (1 heure) et Facebook (5 heures).
"ON PEUT VOIR CE QUE LES GENS PENSENT DE SOI"
Lancé à Riga (Lettonie) en juin 2010, Ask.fm affiche un principe simple : "Les personnes communiquent entre elles principalement en posant et en répondant à des questions", explique le cofondateur Mark Terebin. Même si l'âge minimal requis est 13 ans, nombre d'écoliers et collégiens, petits frères et soeurs de la génération Facebook, mentent pour faire partie du club.
(Source : Ask.fm affole les ados en quête de cyber-frissons / Le Monde)
Le réseau fait l’objet de nombreuses controverses, dont les élèves prennent conscience en explorant les pages en ligne qui lui sont consacrées : cyber-harcèlement, messages haineux anonymes, absence de système efficace de rapport de messages offensants, absence de tracement de leurs auteurs, absence de contrôle parental… Selon l’article qu’ils parcourent sur l’encyclopédie Wikipédia, aucun commentaire n'a jamais été supprimé du site, y compris les « menaces explicites », contrairement à ce que laisse supposer le prétendu système de modération… Des articles relaient de tragiques faits divers, notamment des suicides d’adolescents victimes de cyber-harcèlement, même si certains sont sans doute plus complexes qu’il n’y paraît : une adolescente de 14 ans, s’est donné la mort en Angleterre en août 2013, l’enquête de police a montré qu’elle s'était envoyée à elle-même les messages d'insultes. Les campagnes d’opinion menées contre le site sont aussi mises en lumière : des annonceurs et sponsors comme eBay ou McDonald’s ont retiré tout partenariat avec Ask.fm, le Premier Ministre britannique David Cameron a appelé au boycott des sites favorisant le cyber-harcèlement. […]
L’activité a permis de faire émerger les dérives potentielles, notamment l’exhibition de sa vie privée et le cyber-harcèlement. Elle a éclairé le fonctionnement du site en permettant à chacun de comprendre que tout ce qu’on y écrit est public et peut être lu par n’importe quel internaute, pas seulement par ceux qui y ont un compte. Elle a débouché sur une invitation à la prudence (en utilisant par exemple certaines précautions techniques qui permettent de ne pas recevoir des questions d’anonymes ou de bloquer un utilisateur indélicat) et à la réflexion (dans toute activité scolaire de publication en ligne, il s’agit de faire prendre conscience aux élèves que tout ce qu’ils publient a un destinataire, connu ou inconnu, et doit être pensé en tant que tel). Le site Ask peut devenir un terrible jeu de massacre ? C’est ce qu’éclaire à sa façon un élève, lucide : sous l’avatar Prévan, personnage du roman, il se venge de la marquise de Merteuil en publiant une « photo » d’elle « affreusement défigurée » par « sa petite vérole »…
(Source : Eduquer aux réseaux sociaux : le cas Ask / Le Café pédagogique)
L'intimité est une conquête
En ce sens, la communauté des utilisateurs d'ask.fm relève de ces "contre-public" décrits par la philosophe Nancy Fraser : elle a vocation à défier l'autorité et les normes du monde des adultes, mais aussi à inventer ses propres normes. L'intimité est par excellence une norme que les jeunes ont à inventer à leur mesure dans une vie numérique, qui est, bon an mal an, "publique par défaut", selon la thèse de danah boyd.
Délaisser facebook pour des échanges par SMS, par Skype, pour des communications à 3 ou 4 sur kik, pour twitter où l'on est en relation avec une dizaine d'amis seulement, ou encore pour ask.fm où aucun parent ne pointera son nez, est un premier mouvement de conquête d'une forme d'intimité qu'est l'intimité relationnelle, entre proches ou entre pairs.
Mais les pages d'ask.fm portent aussi les traces d'un travail actif de délimitation de sa "vie privée personnelle". À y regarder de près, l'on observe que les révélations se doublent d'une réaffirmation des limites de ce que l'on veut garder pour soi. C'est sous les regards des autres que les adolescents définissent, chemin faisant, "ce qui ne les regarde pas".
(Source : Les adolescents et ask.fm: "N'ont-ils vraiment aucune pudeur?" / HuffPost C’est la vie)
Bonne journée
Tout d’abord, nous vous rappelons que vos préférences sexuelles, qu'elles soient hétérosexuelles ou homosexuelles, font partie de vos libertés individuelles et que vous n’avez pas à les dévoiler si vous ne le souhaitez pas.
La protection de la vie privée a été affirmée en 1948 par la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations unies (art. 12) et, en France, l’article 9 du Code civil protège ce droit depuis la loi du 17 juillet 1970.
Cette protection contre toute intervention arbitraire revêt plusieurs aspects :
• la protection du domicile : par exemple, la police ne peut y pénétrer que dans certains cas fixés par la loi ;
• le secret professionnel et médical : un médecin ne peut révéler les éléments du dossier médical d’une personne sans son consentement ;
• la protection de l’image : il est interdit de reproduire l’image d’une personne sans son autorisation. Cette règle concerne tout le monde et pas seulement les "personnes publiques". Il existe néanmoins des limites tenant au cadre dans lequel une image a été réalisée. La protection n’est pas la même pour une photographie prise lors d’une réunion publique (ex : réunion politique) ;
• la protection de l’intimité : des éléments concernant les relations amoureuses ou les préférences sexuelles d’une personne ne peuvent être révélés.
(Source : Chaque citoyen a-t-il le droit au respect de sa vie privée ? / Vie publique)
Vecteur de la liberté d’expression, d’accès à l’information, à la connaissance et à la culture et, en ce sens, au service des droits de l’individu, l’Internet renouvelle aussi les questions sur la protection de la vie privée (utilisation des données personnelles, réseaux sociaux, "droit à l’oubli"…). La régulation de l’Internet cherche ainsi un équilibre entre le respect de la liberté d’expression et les impératifs de sécurité et de protection des droits de la personne. […]
[…] S’il est facile de publier des informations sur Internet, il est en revanche difficile de les effacer. Dans son rapport d’activité 2011, la CNIL souligne l’intérêt de plus en plus marqué des personnes pour la protection de leurs données personnelles. Les questions liées au "droit à l’oubli sur internet" (demander la suppression de contenus – textes, photographies, vidéos – qui apparaissent sur des sites ou des blogs) ont nettement progressé. Selon les conclusions d’une consultation publique lancée au printemps 2010 par la secrétaire d’Etat en charge du développement numérique, 74% des internautes qui ont participé à la consultation réclament un droit à l’oubli sur Internet et 69% estiment prioritaire de pouvoir effacer leur profil publicitaire. Cependant, un rapport du Sénat de 2011 conteste cette notion de droit à l’oubli et considère qu’il vaudrait mieux, en amont, améliorer l’information et la formation de l’internaute plutôt que de consacrer un droit général et absolu à l’oubli numérique.
(Source : La protection des libertés individuelles / Vie publique)
Il convient donc de faire extrêmement attention aux informations, relevant de votre vie privée, que vous dévoilez sur Internet.
[…] Pour le bon usage des réseaux sociaux, 10 recommandations sont ainsi proposées :
[…]
2. Préalablement, avant toute inscription à un réseau social, lire la charte d’utilisation du réseau social, la propriété des données publiées (textes, photos, vidéos) et les éventuelles sessions à des tiers, etc. Paramétrer son profil pour décider quelles informations personnelles vous souhaitez afficher (auprès de vos amis, des amis de vos amis, des autres utilisateurs du réseau social).
[…]
5. Renseigner son profil en étant vigilant en ce qui concerne les informations sensibles qu’il convient de communiquer en connaissance de cause.
[…]
7. Veiller aux informations communiquées, en particulier celles relatives à la vie privée.
(Source : Les réseaux sociaux menacent-ils nos libertés individuelles ? / David Fayon)
De plus, le réseau social Ask.fm est au cœur de nombreuses controverses, notamment des accusations de cyber harcèlement.
Ce réseau social [ask.fm ndlr], le plus underground du moment, connaît un succès fulgurant : 1,3 million de Français, dont la moitié sont âgés de moins de 17 ans selon Médiamétrie, sont allés y faire un tour en mars, soit quatre fois plus qu'en octobre 2012. C'est déjà le troisième réseau social en temps passé (trois quarts d'heure par mois) en France, derrière Twitter (1 heure) et Facebook (5 heures).
Lancé à Riga (Lettonie) en juin 2010, Ask.fm affiche un principe simple : "Les personnes communiquent entre elles principalement en posant et en répondant à des questions", explique le cofondateur Mark Terebin. Même si l'âge minimal requis est 13 ans, nombre d'écoliers et collégiens, petits frères et soeurs de la génération Facebook, mentent pour faire partie du club.
(Source : Ask.fm affole les ados en quête de cyber-frissons / Le Monde)
Le réseau fait l’objet de nombreuses controverses, dont les élèves prennent conscience en explorant les pages en ligne qui lui sont consacrées : cyber-harcèlement, messages haineux anonymes, absence de système efficace de rapport de messages offensants, absence de tracement de leurs auteurs, absence de contrôle parental… Selon l’article qu’ils parcourent sur l’encyclopédie Wikipédia, aucun commentaire n'a jamais été supprimé du site, y compris les « menaces explicites », contrairement à ce que laisse supposer le prétendu système de modération… Des articles relaient de tragiques faits divers, notamment des suicides d’adolescents victimes de cyber-harcèlement, même si certains sont sans doute plus complexes qu’il n’y paraît : une adolescente de 14 ans, s’est donné la mort en Angleterre en août 2013, l’enquête de police a montré qu’elle s'était envoyée à elle-même les messages d'insultes. Les campagnes d’opinion menées contre le site sont aussi mises en lumière : des annonceurs et sponsors comme eBay ou McDonald’s ont retiré tout partenariat avec Ask.fm, le Premier Ministre britannique David Cameron a appelé au boycott des sites favorisant le cyber-harcèlement. […]
L’activité a permis de faire émerger les dérives potentielles, notamment l’exhibition de sa vie privée et le cyber-harcèlement. Elle a éclairé le fonctionnement du site en permettant à chacun de comprendre que tout ce qu’on y écrit est public et peut être lu par n’importe quel internaute, pas seulement par ceux qui y ont un compte. Elle a débouché sur une invitation à la prudence (en utilisant par exemple certaines précautions techniques qui permettent de ne pas recevoir des questions d’anonymes ou de bloquer un utilisateur indélicat) et à la réflexion (dans toute activité scolaire de publication en ligne, il s’agit de faire prendre conscience aux élèves que tout ce qu’ils publient a un destinataire, connu ou inconnu, et doit être pensé en tant que tel). Le site Ask peut devenir un terrible jeu de massacre ? C’est ce qu’éclaire à sa façon un élève, lucide : sous l’avatar Prévan, personnage du roman, il se venge de la marquise de Merteuil en publiant une « photo » d’elle « affreusement défigurée » par « sa petite vérole »…
(Source : Eduquer aux réseaux sociaux : le cas Ask / Le Café pédagogique)
En ce sens, la communauté des utilisateurs d'ask.fm relève de ces "contre-public" décrits par la philosophe Nancy Fraser : elle a vocation à défier l'autorité et les normes du monde des adultes, mais aussi à inventer ses propres normes. L'intimité est par excellence une norme que les jeunes ont à inventer à leur mesure dans une vie numérique, qui est, bon an mal an, "publique par défaut", selon la thèse de danah boyd.
Délaisser facebook pour des échanges par SMS, par Skype, pour des communications à 3 ou 4 sur kik, pour twitter où l'on est en relation avec une dizaine d'amis seulement, ou encore pour ask.fm où aucun parent ne pointera son nez, est un premier mouvement de conquête d'une forme d'intimité qu'est l'intimité relationnelle, entre proches ou entre pairs.
Mais les pages d'ask.fm portent aussi les traces d'un travail actif de délimitation de sa "vie privée personnelle". À y regarder de près, l'on observe que les révélations se doublent d'une réaffirmation des limites de ce que l'on veut garder pour soi. C'est sous les regards des autres que les adolescents définissent, chemin faisant, "ce qui ne les regarde pas".
(Source : Les adolescents et ask.fm: "N'ont-ils vraiment aucune pudeur?" / HuffPost C’est la vie)
Bonne journée
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