Question d'origine :
qu'est-ce que l'alcoolisme ?
Réponse du Guichet
bml_san
- Département : Médiathèque du Bachut Santé
Le 05/04/2005 à 11h30
Définition
Le terme alcoolisme a été utilisé pour la première fois en 1848 par le médecin suédois Magnus Huss dans une description clinique et nosographique de l’intoxication éthylique.
"
(Dictionnaire de Médecine Flammarion, 7ème édition, 2001)
L'Organisation mondiale de la santé distingue, sur la base de la classification internationale des maladies et le Diagnostical and Statistical Manual (DSM IV) de l’American Psychiatric Association :
- l’intoxication aiguë : elle dépend de la quantité d'alcool absorbée et la tolérance du sujet,
- l’usage : consommation répétée du produit,
- l’abus ou utilisation nocive : utilisation du produit qui peut avoir des conséquences néfastes,
- la dépendance, qui peut prendre plusieurs aspects :
> dépendance physique, ou syndrome de sevrage,
> tolérance : c’est la nécessité d’augmenter la dose pour maintenir un effet ou le fait de ne ressentir aucun effet pour une dose donnée,
> dépendance psychique : impossibilité de se passer de la substance en dépit des problèmes que provoque sa consommation.
Epidémiologie
(La majorité des informations sont issues du rapport de la Direction Générale de la Santé "Stratégies d'action alcool - Intensifier la prévention et le traitement des problèmes de santé liés à la consommation d'alcool", novembre 2001. )
Le Haut Comité de Santé Publique a classé la lutte contre la consommation excessive d'alcool comme une priorité de santé publique.
On estime à 5 millions le nombre de personnes ayant des difficultés médicales, psychologiques ou sociales en relation avec l'alcool.
- En France, la consommation excessive d'alcool est la 2ème cause de décès évitables.
- L'alcool est responsable de 45 000 décès par an :
> 16 000 sont dus à des cancers,
> 8 200 à des affections digestives,
> 7 600 à des maladies cardiovasculaires,
> 7 700 à des accidents et traumatismes.
- Au total, 14% des décès masculins et 3% de décès féminins sont dus à l'alcool.
- Depuis 50 ans, la mortalité a baissé régulièrement car il y a eu une baisse continue de la consommation d'alcool en France.
- La mortalité prématurée attribuable à l'alcool (hors accidents et traumatismes) est particulièrement importante chez les hommes entre 35 et 64 ans (12 à 18% selon les groupes d'âge), elle est moindre chez les femmes mais peut représenter 7 à 10% selon les groupes d'âge.
- Les contrastes de mortalité particulièrement la mortalité masculine sont forts sur le territoire national selon un axe Nord-Est / Sud-Ouest avec des régions comme la Bretagne, le Nord-Pas-De-Calais, la Picardie qui connaissent de forts excès de mortalité liés à la fois à l'alcool et au tabac.
Une analyse de la DREES (Etudes et Résultats N°153 de janvier 2002) souligne que la France occupe la première place au sein des Quinze pour la surmortalité masculine liée à l'imprégnation éthylique chronique, évaluée à 30 %.
- Toutes les classes d'âge sont concernées par la consommation d'alcool mais les usages se différencient selon les générations et les temps de la vie :
> la consommation quotidienne d'alcool devient majoritaire chez les hommes après 45 ans,
> chez les femmes, elle s'élève régulièrement avec l'âge pour atteindre 33% entre 65 et 75 ans,
> entre 20 et 45 ans, le rythme de consommation est majoritairement hebdomadaire,
> la consommation durant le week-end est particulièrement élevée chez les jeunes (de moins de 25 ans).
- Selon l'OMS, une consommation d'alcool hebdomadaire supérieure à 28 verres chez les hommes (14 verres chez la femme) définit le seuil de consommation excessive. En France,
> les hommes déclarent en moyenne 3,3 verres et les femmes 1,8,
> quant aux consommations occasionnelles, les consommations décalées durant les week-ends se situent
en moyenne à 5,1% chez les 20-25 ans et dépassent 3 % dans les autres groupes d'âge.
- D'après les résultats du Baromètre Santé 2000 :
> 45% des adolescents de 15 à 19 ans ont été ivres au moins une fois dans l'année,
> 55% pour les 20-25 ans,
> 38 % pour les 26-34 ans.
- Aujourd'hui, les experts s'accordent sur des seuils de consommation pour une minimisation des risques. Ces recommandations codifiées par l'OMS sont exprimées en unités d'alcool :
(1 unité = un verre standard, 10 g d'alcool par unité ou par verre)
Dans ce dossier, vous trouverez également des informations concernant les complications liées à l'alcool, la prise en charge du malade alcoolique et une liste de sites internet pour approfondir le sujet.
L'ouvrage L'alcoolisme d' Alain Cerclé apporte un éclairage historique à la notion d'alcoolisme et s'attache auxs différentes théories de l'alcoolisme-maladie (théories neurochimiques, psychologiques, anthropologiques ou sociologiques).
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