L'ADN et la vie*
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 01/04/2005 à 17h12
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Question d'origine :
L'ADN semble être présent dans tout ce qui est vivant sur Terre.
Est-ce que cela signifie que c'est la seule voie de transmission de l'hérédité ?
Peut-on imaginer qu'il y a eu au début du vivant sur notre planète une autre forme de transmission et qui aurait disparu (peut-être supplantée par les formes de vie utilisant l'ADN) ?
Doit-on généraliser et penser que si d'autres formes de vie existent dans l'Univers (ce que je crois probable), elles utilisent aussi l'ADN (je pense à certaines traces de composés chimiques détectés dans l'espace) ?
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 02/04/2005 à 19h51
Votre question est au coeur d'un débat très actuel qui bouleverse les lois de l'hérédité génétique. Le quotidien Libération, dans un article en date du 23 mars, Une plante mutante défie les lois de la génétique commente les travaux de scientifiques publiés dans la revue Nature :
Le mutant s'appelle Hothead, «tête chaude». Il appartient à l'espèce Arabidopsis thaliana, cousine de la plante dont on fait la moutarde. (...) Les observations de l'équipe de chercheurs de l'université Purdue (Indiana, Etats-Unis) conduite par le généticien Robert Pruitt sont des plus étonnantes. Ce groupe de biologistes travaille de longue date sur la plante Arabidopsis thaliana, équivalent chlorophyllien de la souris de laboratoire. Depuis quelques années, Pruitt et ses collègues s'intéressent à Hothead, l'un des innombrables mutants isolés dans cette espèce végétale, dont l'ADN a été entièrement séquencé. Travaillant à élucider la formation des organes sexuels chez la plante, les chercheurs avaient jeté leur dévolu sur ce mutant fertile qui présente diverses altérations d'un gène (qu'ils ont nommé Hothead), altérations dont le résultat le plus visible est une configuration bizarroïde des organes floraux.
Ces scientifiques ont alors fait une découverte étonnante : environ 10% des plantes issues de la génération génétiquement modifiée étaient... normales :
L'examen de l'ADN de ces rejetons devait révéler qu'ils ont perdu toute trace de mutation dans le gène Hothead : ils possèdent la version normale du gène, celle présente chez leur ancêtre «non mutant». Leurs parents ne possédaient pourtant pas ce gène «normal», les chercheurs s'en étaient assurés. Comment un caractère génétique absent de l'ADN des parents mais présent dans l'ADN ancestral peut-il figurer à nouveau dans celui des enfants ? L'énigme défie deux piliers fondateurs de la génétique moderne. D'une part, les lois de l'hérédité découvertes en 1866 par Gregor Mendel, selon lesquelles le patrimoine génétique des enfants est constitué d'une partie des gènes du père et d'une partie des gènes de la mère. D'autre part, un second dogme, éclairé par la découverte de la structure de l'ADN en 1953, selon lequel les caractères génétiques sont transmis par l'ADN contenu dans le noyau des spermatozoïdes et des ovules.
La conclusion des ces chercheurs est qu'il s'était produit une transmission génétique de façon "épigénétique", c'est-à-dire en dehors du support ADN...
Si ces résultats devaient se confirmer, on peut tout imaginer... même que la vérité est ailleurs
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