Question d'origine :
bonjour, je dois réaliser mon devoir pour l'histoire des arts et j'ai choisi comme oeuvre personnelle "Le contemporain" et donc keith haring. mais voila j'ai un petit soucis je ne trouve pas tellement de choses à dire sur le bébé rayonnant par exemple. j'aimerais donc savoir quelles sont les œuvres les plus complexes ou les plus riches de l'artiste afin d'avoir de quoi débattre avec le jury. merci d'avance
Réponse du Guichet
bml_art
- Département : Arts et Loisirs
Le 13/05/2014 à 13h27
Nous avons déjà traité abondamment de l’œuvre de Keith Haring sur notre site du Guichet du savoir, aussi bien pour rendre compte de la grande rétrospective en 2008 au Musée d’art contemporain de Lyon que pour répondre à des collégiens qui ont à étudier une œuvre précise à présenter à l’épreuve d’histoire des arts du brevet.
Nous vous invitons à lire cette sélection rigoureuse d’articles, y compris les références à d’autres dossiers ou livres qui y figurent (ce qui devrait amplement suffire à réussir votre épreuve) :
Le Point d’actu « Keith Haring à Lyon, un événement !
Le dossier de presse du MAC Lyon « Keith Haring » :
«Le bébé radiant
“L'année de mes 21 ans, j'ai passé l'été à enseigner l'art dans une maternelle à Brooklyn. C'est de loin l'été le plus gratifiant que j'ai passé de ma vie. Il n'y a rien qui me rende plus heureux que de faire sourire un enfant. La raison pour laquelle le bébé est devenu mon logo, ma signature, est que c'est l'expérience la plus positive, la plus pure que contienne l'expérience humaine. Les enfants personnifient la vie dans sa forme la plus joyeuse. Les enfants ne s'arrêtent pas à la couleur de peau, ils sont libres de toutes les complications, de la vénalité et de la haine qu'on leur instillera peu à peu par la suite.” Keith Haring
The “Radiant Baby”, la figure du bébé radiant, devient le signe original d'un univers dont l'onirisme rejoint celui de la nouvelle science-fiction américaine. The “Radiant Baby” est né la même année qu'E.T., l'extra-terrestre conçu par le cinéaste Steven Spielberg. Il est un message médiatique dont la réalité s'incarnera quelques mois plus tard sous les formes les plus diverses : badges, tee-shirts, stickers, poupées…
Keith Haring définit la figure du “Radiant Baby”, silhouette humaine simplifiée à l'extrême, comme incarnant la vie, l'énergie, la joie et l'espoir pour le futur, reconnue aujourd'hui par tous comme la "marque Haring". Times Square à New York célèbre son apothéose en janvier 1982 lorsqu'il apparaît lumineux, de nuit, sur écran géant et clignotant. »
Le dossier pédagogique du MAC Lyon « Keith Haring » :
« Certains de ces motifs sont devenus de véritables icônes. « The radiant baby », le bébé à quatre pattes auréolé de rayons, est certainement le motif le plus célèbre de Keith Haring. A force d’être décliné il devient sa signature. Sa première occurrence date de 1980, dans le métro new-yorkais. Time Square à New York célèbre son apothéose au mois de janvier 1982 lorsque le « radiant baby » apparaît lumineux, sur un écran géant et clignotant. Cette grande visibilité augmentera considérablement la popularité de son travail. »
Les motifs :
« Dans l’ensemble de l’œuvre de Haring, on repère un certain nombre de motifs récurrents tels que : le bébé à quatre pattes, le chien au museau carré, la soucoupe volante, la pyramide, le bâton, le serpent, l’ordinateur et la télévision. Ces motifs constituent un répertoire de signes que l’artiste va combiner de diverses manières. Keith Haring traite ces signes comme des modules dont la signification peut changer selon leur configuration. L’écriture de Haring, qui s’en tient aux silhouettes, lui permet d’aller au-delà des particularités de tel ou tel personnage pour aborder le registre des relations et des interactions entre eux. Haring met l’accent sur les liens, les actions, les situations, plus que sur les personnages qui sont volontairement rendus anonymes. »
« Dès 1980, on voit apparaître dans les dessins de Haring des petits traits qui viennent entourer certaines figures. Une centrale atomique, une pyramide, un ordinateur, un chien ou un homme apparaissent auréolés de rayons. Ces traits semblent manifester une énergie qui émanerait des personnages. Dès lors, les œuvres de Keith Haring vont fourmiller de petits traits, droits, courbes, en zigzag, en vaguelettes ou en croix. Ces signes semblent mettre en mouvement ou mettre en situation les personnages auxquels ils sont associés. Ils ressemblent aux « marqueurs d’émotion » qu’on trouve dans les bandes dessinées où ils sont habituellement employés pour indiquer la peur, la joie, la colère, ou pour signifier le bruit, la vitesse, la violence, etc. Tandis que ces signes sont à peine perceptibles dans les bandes dessinées, Haring, lui, les épaissit, les intensifie et les transforme en peinture. Ils acquièrent alors une dimension plastique. S’ils indiquent souvent un mouvement, ils participent aussi à l’équilibre d’une composition et servent parfois de remplissage en saturant l’espace de la toile. Ces traits, en s’ajoutant aux lignes continues, viennent renforcer l’aspect graphique de l’écriture de Keith Haring. »
Le dossier de presse du Musée d’art moderne de la Ville de Paris « Keith Haring : the Political Line »
Le dossier pédagogique du Musée d’art moderne de la Ville de Paris « Keith Haring : the Political Line »
Dans le livre Haring(1958-1990) : une vie pour l'art / Alexandra Kolossa, l’auteur écrit :
à propos du bébé :
p. 8 : « Ce sont encore les travaux de ses débuts, devenus de véritables icônes, que l'on associe en premier lieu à l'oeuvre de Keith Haring : le bébé à quatre pattes dans une couronne de rayons, le chien au museau carré en train d'aboyer ou ses personnages sans visages face à des situations absurdes.
…Sur le plan iconographique, il puise dans un répertoire qui parle sans ambages d'amour et de bonheur, de joie et de sexe, mais aussi de violence, d'exploitation et d'oppression. »
p. 19 :
« Les bébés à quatre pattes de Haring sont devenus son tag, la couronne à trois dents était celui de Jean-Michel Basquiat. »
« Haring réagit à ces tags en utilisant son iconographie si facilement identifiable. Sa signature personnelle sera un animal qui prendra de plus en plus la forme d'un chien, un chien qui aboie avec une gueule rectangulaire. Il invente aussi un petit enfant à quatre pattes qui deviendra le prototype du bébé qui ne sait pas encore marcher. « C'est pour cette raison que le bébé est devenu mon logo ou ma signature, parce qu'il représente l'expérience la plus pure et la plus positive dans la vie humaine »
à propos du mouvement , p. 56 :
« Deux aspects caractéristiques d'un grand nombre d'œuvres de Keith Haring peuvent être rattachés à deux archétypes de la pensée. Le premier est le « mouvement », dont Haring lui-même soulignait le rôle dans sa peinture : « Le mouvement [peut être perçu] comme peinture et la peinture comme mouvement» (octobre 1978, p. 15). Le mouvement, à son tour, débouche sur le deuxième archétype, à savoir « la quête de l'immortalité », sur lequel je reviendrai plus loin. Le fait que les personnages de Haring soient toujours en mouvement est donc significatif. Ses créatures semblent être en proie à une activité fébrile, elles semblent incarner l'expression artistique de la citation d'Engels évoquée précédemment : « Le mouvement est le mode d'existence de la matière ».
La réponse du Guichet du savoir, en date du 21/05/2013, sur le même sujet.
Pour résumer, l’œuvre de Keith Haring s’origine dans les dessins faits à la sauvette dans le métro de New-York et présente un aspect relevant de l’esthétique de la bande dessinée. D’où l’emploi d’un simple contour pour figurer ses sujets, parfois encadrés dans des cases, une ligne vite tracée, avec la présence de petits traits indices d’émotion, de mouvement ou d’énergie. Keith Haring vivait dans l’urgence et a toujours défendu la vie, mise à mal par la maladie, les oppressions politiques et sociales, le racisme, la guerre, les industries polluantes, le tout pouvoir de l’argent, etc. Le bébé est un être qui rayonne d’énergie, une énergie communicative qui remplit de bonheur tous ceux qui l’aperçoivent.
Nous vous invitons à lire cette sélection rigoureuse d’articles, y compris les références à d’autres dossiers ou livres qui y figurent (ce qui devrait amplement suffire à réussir votre épreuve) :
Le Point d’actu « Keith Haring à Lyon, un événement !
Le dossier de presse du MAC Lyon « Keith Haring » :
«
“L'année de mes 21 ans, j'ai passé l'été à enseigner l'art dans une maternelle à Brooklyn. C'est de loin l'été le plus gratifiant que j'ai passé de ma vie. Il n'y a rien qui me rende plus heureux que de faire sourire un enfant. La raison pour laquelle le bébé est devenu mon logo, ma signature, est que c'est l'expérience la plus positive, la plus pure que contienne l'expérience humaine. Les enfants personnifient la vie dans sa forme la plus joyeuse. Les enfants ne s'arrêtent pas à la couleur de peau, ils sont libres de toutes les complications, de la vénalité et de la haine qu'on leur instillera peu à peu par la suite.” Keith Haring
The “Radiant Baby”, la figure du bébé radiant, devient le signe original d'un univers dont l'onirisme rejoint celui de la nouvelle science-fiction américaine. The “Radiant Baby” est né la même année qu'E.T., l'extra-terrestre conçu par le cinéaste Steven Spielberg. Il est un message médiatique dont la réalité s'incarnera quelques mois plus tard sous les formes les plus diverses : badges, tee-shirts, stickers, poupées…
Keith Haring définit la figure du “Radiant Baby”, silhouette humaine simplifiée à l'extrême, comme incarnant la vie, l'énergie, la joie et l'espoir pour le futur, reconnue aujourd'hui par tous comme la "marque Haring". Times Square à New York célèbre son apothéose en janvier 1982 lorsqu'il apparaît lumineux, de nuit, sur écran géant et clignotant. »
Le dossier pédagogique du MAC Lyon « Keith Haring » :
« Certains de ces motifs sont devenus de véritables icônes. « The radiant baby », le bébé à quatre pattes auréolé de rayons, est certainement le motif le plus célèbre de Keith Haring. A force d’être décliné il devient sa signature. Sa première occurrence date de 1980, dans le métro new-yorkais. Time Square à New York célèbre son apothéose au mois de janvier 1982 lorsque le « radiant baby » apparaît lumineux, sur un écran géant et clignotant. Cette grande visibilité augmentera considérablement la popularité de son travail. »
« Dans l’ensemble de l’œuvre de Haring, on repère un certain nombre de motifs récurrents tels que : le bébé à quatre pattes, le chien au museau carré, la soucoupe volante, la pyramide, le bâton, le serpent, l’ordinateur et la télévision. Ces motifs constituent un répertoire de signes que l’artiste va combiner de diverses manières. Keith Haring traite ces signes comme des modules dont la signification peut changer selon leur configuration. L’écriture de Haring, qui s’en tient aux silhouettes, lui permet d’aller au-delà des particularités de tel ou tel personnage pour aborder le registre des relations et des interactions entre eux. Haring met l’accent sur les liens, les actions, les situations, plus que sur les personnages qui sont volontairement rendus anonymes. »
« Dès 1980, on voit apparaître dans les dessins de Haring des petits traits qui viennent entourer certaines figures. Une centrale atomique, une pyramide, un ordinateur, un chien ou un homme apparaissent auréolés de rayons. Ces traits semblent manifester une énergie qui émanerait des personnages. Dès lors, les œuvres de Keith Haring vont fourmiller de petits traits, droits, courbes, en zigzag, en vaguelettes ou en croix. Ces signes semblent mettre en mouvement ou mettre en situation les personnages auxquels ils sont associés. Ils ressemblent aux « marqueurs d’émotion » qu’on trouve dans les bandes dessinées où ils sont habituellement employés pour indiquer la peur, la joie, la colère, ou pour signifier le bruit, la vitesse, la violence, etc. Tandis que ces signes sont à peine perceptibles dans les bandes dessinées, Haring, lui, les épaissit, les intensifie et les transforme en peinture. Ils acquièrent alors une dimension plastique. S’ils indiquent souvent un mouvement, ils participent aussi à l’équilibre d’une composition et servent parfois de remplissage en saturant l’espace de la toile. Ces traits, en s’ajoutant aux lignes continues, viennent renforcer l’aspect graphique de l’écriture de Keith Haring. »
Le dossier de presse du Musée d’art moderne de la Ville de Paris « Keith Haring : the Political Line »
Le dossier pédagogique du Musée d’art moderne de la Ville de Paris « Keith Haring : the Political Line »
Dans le livre Haring(1958-1990) : une vie pour l'art / Alexandra Kolossa, l’auteur écrit :
p. 8 : « Ce sont encore les travaux de ses débuts, devenus de véritables icônes, que l'on associe en premier lieu à l'oeuvre de Keith Haring : le bébé à quatre pattes dans une couronne de rayons, le chien au museau carré en train d'aboyer ou ses personnages sans visages face à des situations absurdes.
…Sur le plan iconographique, il puise dans un répertoire qui parle sans ambages d'amour et de bonheur, de joie et de sexe, mais aussi de violence, d'exploitation et d'oppression. »
p. 19 :
« Les bébés à quatre pattes de Haring sont devenus son tag, la couronne à trois dents était celui de Jean-Michel Basquiat. »
« Haring réagit à ces tags en utilisant son iconographie si facilement identifiable. Sa signature personnelle sera un animal qui prendra de plus en plus la forme d'un chien, un chien qui aboie avec une gueule rectangulaire. Il invente aussi un petit enfant à quatre pattes qui deviendra le prototype du bébé qui ne sait pas encore marcher. « C'est pour cette raison que le bébé est devenu mon logo ou ma signature, parce qu'il représente l'expérience la plus pure et la plus positive dans la vie humaine »
« Deux aspects caractéristiques d'un grand nombre d'œuvres de Keith Haring peuvent être rattachés à deux archétypes de la pensée. Le premier est le « mouvement », dont Haring lui-même soulignait le rôle dans sa peinture : « Le mouvement [peut être perçu] comme peinture et la peinture comme mouvement» (octobre 1978, p. 15). Le mouvement, à son tour, débouche sur le deuxième archétype, à savoir « la quête de l'immortalité », sur lequel je reviendrai plus loin. Le fait que les personnages de Haring soient toujours en mouvement est donc significatif. Ses créatures semblent être en proie à une activité fébrile, elles semblent incarner l'expression artistique de la citation d'Engels évoquée précédemment : « Le mouvement est le mode d'existence de la matière ».
La réponse du Guichet du savoir, en date du 21/05/2013, sur le même sujet.
Pour résumer, l’œuvre de Keith Haring s’origine dans les dessins faits à la sauvette dans le métro de New-York et présente un aspect relevant de l’esthétique de la bande dessinée. D’où l’emploi d’un simple contour pour figurer ses sujets, parfois encadrés dans des cases, une ligne vite tracée, avec la présence de petits traits indices d’émotion, de mouvement ou d’énergie. Keith Haring vivait dans l’urgence et a toujours défendu la vie, mise à mal par la maladie, les oppressions politiques et sociales, le racisme, la guerre, les industries polluantes, le tout pouvoir de l’argent, etc. Le bébé est un être qui rayonne d’énergie, une énergie communicative qui remplit de bonheur tous ceux qui l’aperçoivent.
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