Question d'origine :
Je recherche des artistes contemporains travaillant avec la sérigraphie (autre que Warhol)
Auriez vous des références également en architecture (j'ai entendu parler de sérigraphie sur béton...) et en grahpisme...
un grand merci et bravo pour l'efficacité de votre service!
Réponse du Guichet
bml_art
- Département : Arts et Loisirs
Le 26/03/2005 à 15h01
le procédé consiste en l’impression d’un dessin à l’encre, en noir ou en couleur, sur du papier, par l’intermédiaire d’un calque et d’un écran constitué par un tamis à la trame très serrée -celle-ci étant faite de soie ou de fibres synthétiques. Le tamis est tendu sur un cadre de bois très rigide et très équilibré ; il filtre l’encre selon le dessin, découpé dans le calque – dessin qui a été auparavant recouvert d’un enduit, dont le liant est d’une substance différente de celle de l’encre (selon l’opposition huile/eau).
Bien souvent cette forme de travail est complétée, sinon remplacée, par l’usage d’un matériel d’origine photochimique, surtout quand il s’agit de réaliser un nombre important de tirages, mais aussi d’exécuter une opération chromatique plus complexe. Il est alors fréquent d’avoir également recours à une presse.
Historique : Si on remonte aux origines de la sérigraphie dans le monde occidental, on peut citer l’exemple des grottes magdaléniennes des Pyrénées (14 000-9000 av J .C.) avec des impressions de mains en négatif obtenues en soufflant un pigment à travers un roseau ou un os creux autour de doigts écartés. On retrouve cette même technique du pochoir dans l’Antiquité (décorations des tombeaux égyptiens), dans la Rome antique (annonces de jeux), en Chine (reproduction des images de Bouddha). L’importation en Occident, au milieu du XIX° siècle de sérigraphies japonaises donne une impulsion à cette technique. En 1907 le premier brevet a été accordé à Samuel Simon pour un système de clichage obtenu en passant un liquide spécial directement sur l’écran. Peu après fut inventée la raclette permettant de déposer l’encre plus uniformément qu’avec un pinceau.
Les origines de la sérigraphie telle que nous la connaissons aujourd’hui remontent à la première moitié du XX° siècle. Elle se développe surtout à partir des années 60, aux Etats-Unis principalement, puis en Angleterre, en France et en Europe. Elle correspond alors à un double mouvement de « protestation » aux Etats-Unis et en Angleterre en faveur d’un art de l’immédiat (réalisation d’affiches) ou de « non art ».
Depuis les années 70 la sérigraphie a été entraînée vers un certain perfectionnement jusque dans ses effets esthétiques et ses sujets. En grande partie grâce à l’emploi de moyens photochimiques mis au service de la multiplication des couleurs, de la nuance des valeurs comme de la qualité du tirage.
Ainsi ont été largement sollicités des systèmes d’émulsions photosensibles avec des films transparents permettant pour la couleur des superpositions précises, supposant, de plus en plus, la collaboration entre un praticien spécialisé dans la manipulation des films et l’artiste créateur du dessin ou des motifs.Sources : Guide complet de la sérigraphie
Les techniques de l'art
Groupes, mouvements, tendances de l’art contemporain depuis 1945
Nombreux sont les artistes qui ont utilisé la technique de la sérigraphie telle que nous la connaissons aujourd’hui. Les artistes relevant du mouvement art construit ou art concret ; les artistes relevant de l’art cinétique et de l’op art (optical art) : Carlos Creuz Diez, Jesus Rafael Soto (par exemple la série de 6 sérigraphies réalisées à l’occasion des JO de Sydney en 2000), Victor Vasarely ;
Durant les années 60, utilisation radicale de la sérigraphie par les artistes du pop art : Andy Warhol, Roy Lichtenstein, Robert Rauschenberg. Dans ce cas « le cliché reporté correspond au transfert sur un plan bidimensionnel de la notion de ready-made, passage du ready-made tridimensionnel objet-trouvé au ready-made plan, image- objet-trouvé, sans agir sur la structure organique de l’objet » (P. Restany).
Les artistes appartenant au courant artistique Mec Art (Mechanical Art), tels, Alain Jacquet, Pol Bury, Mimmo Rotella, en1965, ont utilisé le procédé photographique de report de clichés sur supports variés par l’intermédiaire de la sérigraphie afin de permettre la reproduction mécanique des images. Dans leur cas ils font du « cliché reporté un élément actif d’intervention sur le champ visuel, le catalyseur de la restructuration mécanique de l’image » (P. Restany).
Nombreux sont les artites contemporains utilisant la technique de la sérigraphie. On peut citer Armleder, Alain Buyse, Jean Marc Bustamante (sérigraphie sur rhodoïd), Jean Marc Cerino (sérigraphie sur verre), Ernest Pignon Ernest,
Bertrand Lavier, Jean Le Gac, François Morellet, Olivier Mosset, Aurélie Nemours, Titus Carmel (dans les années 60).
Certains artistes, tout comme Warhol, ont utilisé la sérigraphie non pas comme technique mais en tant que recherche de l’effet de tramage (tel Alain Jacquet) ou en tant que sérigraphie à la puissance 2 puisque l’œuvre est une sérigraphie qui représente sa propre essence (tel Joël Ducorroy). A noter que la plupart des artistes contemporains cités sont présents dans les collections graphiques contemporaines de la Bibliothèque Municipale de Lyon.
Il existe en France quelques ateliers de sérigraphie très actifs :
Atelier Seydoux 6 rue Abbé Carton 75014 Paris
Eric Linard Atelier Le Val des nymphes à La Garde Adhémar (26)
Brice Fauché, Galerie Solertis à Toulouse
Atelier Fanal à Bâle (Suisse)
La Lettre volée à Bruxelles www.lettrevolee.com
La FIAC de Paris et la Foire de Bâle ont un espace dédié à la sérigraphie.
De nombreuses écoles d’art proposent une option « sérigraphie »
En ce qui concerne le graphisme, l’utilisation du pochoir peut être considérée comme un prolongement de la technique de la sérigraphie et est très répandue en France. Divers groupes ou artistes pratiquent en France l’art du graffiti : Surface active, Speedy Graphito, Miss Tic, Jérôme Messager.
Reportez vous aux ouvrages suivants :
Serigraffitis
Coming from the subway
street art
Dans le domaine de l’architecture, la sérigraphie est une technique utilisée d’une part dans les surfaces vitrées soit à des fins de protection solaire soit dans une démarche artistique utilisant toutes possibilités de la transparence alliée au traitement graphique.
On parle aussi de béton sérigraphié. Lors d’un colloque en octobre 2003, (« semaine béton ») la Société Piéri et les Grands Ateliers ont animé un atelier « sérigraphies sur béton ».
Jacques Herzog et Pierre de Meuron (prix Pritzker 2001) ont utilisé la technique de la sérigraphie sur béton (technique du dessin au désactivant) pour la construction du centre sportif de Pfafenholz (voir Casabella, n° 633, avril 1996, pp 2-11) ainsi qu’à Cernay où ils se sont livrés à un travail de fresques sans épaisseur.
La technique employée consiste à peindre un dessin ou à écrire un texte avec un produit désactivant sur une plaque en PVC de faible épaisseur (1mm). La plaque ainsi préparée est disposée en fond de coffrage avant coulage du béton sur le site de préfabrication. Dès le démoulage du béton, le dessin est lavé au jet et les traits "désactivés" se creusent de fins sillons.
De même à la Bibliothèque du campus de la ville d’Eberswalde, construite par ces mêmes architectes, le bâtiment est habillé de verre et de béton sérigraphié avec des reproductions de tableaux et de photographies qui se répètent à l’infini horizontalement le long de la façade. (cf Le Moniteur AMC n° 102, novembre 1999, pp 50-53.
Voir aussi Herzog & de Meuron – Natural history
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