Question d'origine :
habitant 18 rue Juiverie, j'aimerais en savoir plus sur cet immeuble Renaissance peu documenté. Mme Nicolas l'appelle "la maison de Paris"
merci.
Réponse du Guichet
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- Département : Documentation régionale
Le 09/01/2014 à 11h08
La rue Juiverie est l’une des rues du Vieux-Lyon où l’on peut voir les plus beaux immeubles et les plus belles cours Renaissance.
Dans l’ouvrage de Maynard : Dictionnaire de lyonnaiseries, une notice assez importante est consacrée à la Rue Juiverie et à la plupart des numéros de cette rue, on peut lire, entre autres :
« Rue Juiverie (5e arrdt) Cette rue a été longtemps une des plus belles de la ville et le séjour des principaux négociants. Elle doit son nom aux Juifs qui, à une époque très reculée, y résidèrent. Ils avaient leur synagogue au dessus de Fourvières (…)
La rue Juiverie vit les tournois organisés en l’honneur de Charles VIII, avant et après l’expédition d’Italie. On lit, en effet, dans l’histoire de ce prince par Godefroy : « Il se fit à Lyon plus fréquemment des joutes, tournois … Le plus souvent les grandes chevaleries se faisaient dans la rue de la Juiverie, parce que là, les chevaliers de la quête trouvaient plus belles et bonnes aventures, selon se qu’ils désiroient. »
François 1er logea dans une maison de la rue Juiverie. Il fut reçu à son arrivée, par la Belle-Cordière, qui lui adressa un discours en vers.
(…) On raconte que Michelet, lorsqu’il venait à Lyon, ne pouvait s’arracher de la rue Juiverie, qui l’attirait par ses vieilles maisons cèlant tant d’œuvres artistiques.
N° 18 : Maison dite autrefois, « de Paris ». Du XIVe au XVIIIe siècle, les propriétaires furent Gaudemard, Havinieu, Dalmais ; en 1734, elle appartient à Barthélemy de Murard, seigneur de Saint-Romain.
Voir : escalier »
La rue Juiverie était celle des banquiers italiens. Les quarante blasons pendus à des potences correspondent aux armes des échevins de la ville, de 1294 à 1788.
Si la visite de la rue est toujours conseillée dans les guides touristiques, il n’y a pas, par contre, de commentaires particuliers concernant le n° 18 dans les ouvrages que nous avons consultés si ce n’est qu’entre le 16 et le 18, tout en contraste, la rue Punaise descend de la colline. Ce passage étroit servait d’égout à ciel ouvert au Moyen-Age, avant d’être un raide passage piéton, plus guère utilisé de nos jours. Par contre les numéros 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 10, 12,16, 20, 21, 22, 23 de la rue Juiverie sont souvent présentés (plus ou moins brièvement), la maison la plus connue est au n° 8, c’est l’ancien hôtel Bullioud.
Ouvrages consultés où il est question de la rue Juiverie :
-Saint-Paul de Lyon : étude d’histoire lyonnaise / par les abbés L. Duplain et J. Giraud, éd. 1899
-Quartier Saint-Paul, Lyon / par M. Bobichon, H. Chopin, P.A. Le Guern...et al., éd. 2002
-Lyon et Villeurbanne / par Dominique Bertin, Anne-Sophie Clémençon, 1989
-Les itinéraires du patrimoine mondial : Lyon / présenté par l'Office du tourisme et des congrès du Grand Lyon ; texte Gérard Corneloup, 1999
-Guide de Lyon : Fourvière (Saint-Just, Saint-Irénée), Vieux-Lyon (Saint-Georges, Saint-Jean, Saint-Paul) / André Pelletier, 2013
-Façades lyonnaises : 2000 ans de création architecturale et de confluence culturelle / Nicolas Jacquet, éd. 2008
-Le Vieux Lyon un patrimoine vivant / par Gérald Gambier, éd. 2003. Extrait :
(…) « La ruelle Punaise est un morceau d’anthologie du Vieux-Lyon, la ruelle doit son nom au théâtre de Guignol. En pleine déprime, Guignol lance à Gnafron : « Mon vieux Gniaf, je m’en va chercher demeure dans l’impasse Bardane (punaise en langage canut) ». Au Moyen-Age, elle était un égout à ciel ouvert ainsi qu’un raccourci pour accéder à la montée Saint-Barthélemy. A cette époque, l’évacuation des eaux usées se faisait par une rigole courant au milieu des rues. »
Le 18 rue Juiverie est citée dans : Traboules de Lyon : histoire secrète d’une ville / René Dejean, édité en 2000 :
« 18 rue Juiverie. Traboule ouverte. Ruelle Punaise. Façade restaurée digne de la rue, belle entrée surmontée d’une ouverture en plein cintre. Montée très abrupte et sordide (traboule la plus sportive de Lyon) rappelant qu’il s’agit d’un égout datant du Moyen-Age. Sortie entre deux immeubles de même pittoresque. 7-9 montée Saint-Barthélemy. »
Apparemment, aujourd’hui l’accès ou la sortie par la montée Saint-Barthélemy est fermé.
Voir les pages consacrées à la rue Juiverie sur le site : Rues de Lyon.
Et cette page du site www.vieux-lyon.fr où le 18 rue Juiverie est décrit.
Vous pourriez vous adresser à l’association Renaissance du Vieux Lyon.
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