Question d'origine :
Bonjour, ayant lu quelques livres sur l'art celte, j'ai eu un doute. Le torque (sorte de collier celtique) était d'usage masculin ou féminin dans La Gaule? En effet, selon les livres je trouve des informations contraires. Merci!
Réponse du Guichet
bml_art
- Département : Arts et Loisirs
Le 14/11/2013 à 16h26
Pas exclusivement féminin, parfois masculin après avoir été dédié au divin...Il semble qu'à ce jour, les archéologues et historiens de l'art n'aient pu précisément déterminer quel fut l’histoire du port du torque: L'ouvrage de référence L’art des celtes de Christiane Eluère; citadelle et Mazenod le décrit comme un
« Collier ouvert ou fermé porté par les Celtes, fait d’une tige de métal rigide, lisse ou torsadée, en bronze, en or, en argent ou en fer.
Le collier torque, comme en attestent les pièces retrouvées dans les sépultures, incarne un rapport à l’idéologie d’un ordre social aristocratique et élitaire. Il est à la fois un attribut identitaire et un symbole de divinité. "Des sources écrites et l’iconographie le démontrent, telles les représentations du torque sur les monnaies ou sur les personnages divins du chaudron de Gundestrup".
Cette parure joue donc un rôle de première importance.
L’art des Celtes 700 av. J.-C. à 700 apr. J.-C. sous la direction de Félix Müller,
« Ce torque ferait référence à une symbolique religieuse à la signification devenue énigmatique. La femme arborant cette parure était impliquée dans cette symbolique. Que ce fût en tant que druidesse ou en tant que reine des prêtres cumulant le pouvoir politique et religieux, c’était de toute évidence une femme très riche et puissante. »
D'autres torques ceux de Filottrano, ceux de Waldalgesheim, les parures de reinheim...furent trouvés dans des sépultures féminines. Nous n'avons pas trouvé mention de découvertes similaires dans des sépultures masculines...
De nombreux torques massifs en métal précieux furent découverts dans des dépôts dans le sud de l’Angleterre (à Ipswich et Snettisham). Ils se trouvaient à coté d’épées...Furent-ils pour autant des parures masculines ?
D'autres dépôts célèbres démontrent avec certitude que le torque fit partie des offrandes faites aux dieux (Le torque en argent de Trichtingen, celui de trésor de Tayac,...).
Les Celtes sous la direction de Sabatino Moscati, dans un chapître
« Avant le IIIe siècle av. J. C., les torques, qu’ils soient en or ou en bronze, se trouvent généralement dans les tombes de femmes celtes. Pour des raisons qui demeurent obscures, ils sont ensuite portés par des guerriers et deviennent objets d’offrandes . Des monuments de pierre ou de métal nous livrent des représentations de torques, de même que de monnaies. Parmi les torques du second Age du Fer, ceux en or sont relativement tardifs ; le phénomène des dépôts d’offrandes de torques d’or apparaît au IVe siècle av. J. C. Ces trésors impressionnants se répartissent dans toutes les provinces celtiques ; on peut citer le trésor d’Erstfeld (région de Zurich), celui du Fenouillet, de Snettisham (parmi beaucoup d’autres). Certains comportent aussi quelques statères d’or, comme le dépôt de Niederzier en Rhénanie ou celui de Tayac en Gironde. La réalité a surement été très complexe, mais on peut dire que les premières monnaies d’or ont été dédiées aux dieux ! »
D'ailleurs dans l'ouvrage de Paul-Marie Duval, collection Univers des Formes, Les Celtes on note (page 62) que l'origine du torque est discutée. On apprend qu'à partir du Ve siècle av. J.C. , hommes et femmes de haut rang portaient des torques précieux et que dès le IIe av. J.C., l'objet paraît réservé aux offrandes puisque représenté au cou des dieux et des déesses.
Aux vues de ces éléments, nous ne sommes pas en mesure de trancher sur l'usage féminin ou masculin de cette parure.
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