Lycée La Martinière Diderot et Salle Rameau
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 08/11/2013 à 13h51
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Question d'origine :
Bonjour,
J'aurais aimé avoir quelques précisions concernant l'architecture et le projet de construction du Lycée La Martinière Diderot (par qui, pour qui et pour quoi) ainsi que quelques indications sur l'histoire du quartier de La Martinière, notamment concernant la Salle Rameau et son architecte.
Bonne journée
Réponse du Guichet
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- Département : Documentation régionale
Le 09/11/2013 à 16h00
C’est en 1884 que la municipalité de la ville de Lyon décide la création d’une école de Tissage pour former les ouvriers tisseurs mal armés pour répondre aux nouvelles exigences de la soie façonnée et leur permettre de s’adapter aux métiers mécaniques. Elle s’implante dans un premiers temps dans des ateliers situés rue de Belfort, actuelle place Marcel Bertonne au cœur du quartier des Canuts.
En 1927, l’école compte 1067 élèves en cours du soir ! Avec l’aide de l’état, la ville décide d’élever un bâtiment plus spacieux sur les pentes de Croix Rousse, cours des Chartreux, actuel cours Giraud. Le maire, Edouard Herriot, confie les travaux à son architecte favori Tony Garnier dont ce sera la dernière œuvre à Lyon. Il élève un bâtiment avec, en façade, une ordonnance sobre et rectiligne rythmée par de grandes fenêtre entre poteaux et, derrière, traités comme un bâtiment industriel, des ateliers couverts de toitures en sheds. L’école est inaugurée le 12 Mars 1934 dans le cadre des manifestations marquant le centenaire de la mort de Jacquard. Le bâtiment principal et les ateliers seront inscrits à l’inventaire des monuments historiques en 1991.
In : Le site de la Martinière Diderot
C’est en 1933 qu’est réalisée l’Ecole municipale de tissage, aujourd’hui lycée Diderot, 43 cours Général-Giraud 69001 Lyon. Architecte : Tony Garnier. Réhabilitation : 1995, HTVS architectes. Maître d’ouvrage : Ville de Lyon
Voici ce que l’on peut lire à son propos dans : Grand Lyon : architectures contemporaines, 1906-2011 :
De ce jardin dont l’école constitue le fonds de décor, la colline qui travaille observe la colline qui prie. Par son architecture et la texture de ses matériaux, cet « immeuble contrefort » participe d’un site exceptionnel couronné par le dôme baroque de Saint-Bruno. Le rythme des pilastres, l’amplitude des baies vitrées ponctuent le boulevard sans le submerger. Etape intermédiaire du cheminement qui, depuis les Terreaux, conduit au plateau, ce balcon nous séduit par sa subtile urbanité. Il est regrettable que les extensions contemporaines, par leurs extravagances, n’aient pas respecté la modeste pertinence de cette œuvre.
La salle Rameau et l’Ecole de la Martinière, 29 et 35 rue de la Martinière sont deux bâtiments voisins qui ont été construits par les mêmes architectes : François Clermont (1857-1931) et Etienne Riboud (1860-1909) de 1906 à 1909. (…) L’école professionnelle a été construite grâce à un legs du major Martin (1735-1800) qui partit défendre le territoire de Pondichéry, passa dans l’armée britannique, devint major et fit une fortune considérable. A sa mort, il légua une somme de 500 000 francs-or à Calcutta et Lyon pour y construire des écoles professionnels. (…)
La salle Rameau fut construite à l’initiative du compositeur et chef d’orchestre Georges Martin Witkowski qui, après avoir fondé la Société des concerts en 1905, parvint à convaincre le maire Edouard Herriot ainsi qu’un certain nombre de mécènes de construire cette salle de 1200 places. Cinq ans avant le théâtre des Champs-Elysées à Paris, elle est construite en béton armé (système Hennebique) libérant ainsi l’espace sous le balcon de tout pilier.
In : Guide Rhône-Alpes de l'architecture du XXe siècle, 1914-2003 / Bernard Marrey.
Quelques autres informations issues du : Lyon et Villeurbanne / Dominique Bertin et Anne-Sophie Clémençon
Ingénieur : Lecoeur et Blazin
Ce bâtiment dont le plan trapézoïdal fut imposé par la forme du terrain permit de doter Lyon d’un palais des fêtes destiné aux concerts, congrès, conférences… Sur la façade principale sont placées deux grandes mosaïques en émaux de Venise (dessins, Maugier et Guillermin, mosaïste, L. Bertin, 1909). Sur un fond d’or se détachent Polymnie, muse de la Rhétorique, et Euterpe, muse de la musique. On distingue, dans l’angle gauche, les vitraux de l’escalier. Une vaste et belle marquise protège l’entrée de la salle mais aussi celle de l’Académie de billard. Autrefois brasserie, elle a conservé une partie de son décor d’origine (…)
Noter la mosaïque de l’imposte et le décor de la boulangerie, 24 rue de la Martinière.
Vous pourriez lire les notices consacrée à la salle Rameau et à l’Ecole de tissage dans le Dictionnaire historique de Lyon
Pour en savoir plus sur le quartier de la Martinière, vous pourriez consulter l’ouvrage : Du bourg Saint-Vincent au quartier de la Martinière de Sylvain Chuzeville, notamment le chapitre II intitulé : La Martinière, 1900 : l’œuvre de François Clermont.
Voir aussi, par exemple : Cet article sur le quartier dans le magazine La ficelle.
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