Question d'origine :
Bonsoir,
je voudrais savoir la raison de la querelle entre la bibliotheque nationale et google. Pourriez-vous aussi m'indiquer des sources ou des liens.
Merci bien
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 18/03/2005 à 11h01
Au mois de décembre 2004, le géant de la recherche sur Internet, Google a annoncé qu'il souhaitait se lancer dans un grand projet de numérisation des ouvrages présents dans les bibliothèques publiques et dans celles de plusieurs universités anglo-saxonnes (et notamment la New York Public Library et quatre bibliothèques d'universités, Stanford, l'université du Michigan, Harvard (Etats-Unis) et Oxford (Grande-Bretagne), ce qui représente un programme de numérisation de 15 millions d'ouvrages anciens. Le projet permet la consultation gratuite de tous les ouvrages qui datent de plus de 70 ans ainsi que des extraits d'autres ouvrages pour un total prévu de 4.5 milliards de pages
Dans un article du 22 janvier 2005 paru dans le Monde, intitulé "Quand Google défie l'Europe", le président de la Bibliothèque nationale de France, Jean-Noël Jeanneney réagit. Il affirme : "les critères de sélection de l'éditeur numérique Google seront puissamment marqués car toute entreprise de ce genre implique des choix drastiques. S'affirme ainsi le risque d'une domination écrasante de l'Amérique dans la définition de l'idée que les prochaines générations se feront du monde".
"A partir du moment où on numérise ces 14 millions de livres, il y a un sentiment de puissance, mais forcément un choix dans un esprit américain". Selon lui ce projet "pose problème car il y a forcément un choix vu d'Amérique, et choisir, c'est forcément colorer. Ce n'est pas neutre".
Jean-Noël Jeanneney souhaite que l'Europe monte un programme de préservation numérique de ses fonds culturels pour contrer le projet de Google, qui serait trop influencé par une vision purement américaine.
De son côté, la BNF a inauguré en février un programme quinquennal (2005-2009) visant à numériser des titres de presse historiques. Le site dédié Gallica de la BNF a pour mission de mettre en valeur les plus anciens fonds d'archives de quatre quotidiens dans un premier temps : Le Figaro, La Croix, L'Humanité et Le Temps.
Voici quelques articles qui vous permettront d'approfondir le sujet :
- Quand Google défie l'Europe, par Jean-Noël Jeanneney paru Le Monde du 22.01.05
- Des journaux en ligne, dès 1826, paru dans Libération le 16.02.05
- La BNF lance un programme de numérisation des journaux paru dans le Nouvel Observateur du 02.03.05
- Jean-Noël Jeanneney : "L'intelligence, l'innovation ne sont pas seulement outre-Atlantique !" paru dans Le Monde du 04.03.05
- La bibliothèque virtuelle et gratuite de Google paru dans Le Monde du 04.03.05
Un article du Monde du 16 mars 2005 intitulé Jacques Chirac veut promouvoir un projet de bibliothèque virtuelle européenne (lien provisoire) évoque une rencontre entre le chef de l'Etat français et le président de la BnF :
Une bibliothèque virtuelle européenne qui mettrait en ligne, gratuitement, des millions de volumes pour les internautes : pour lancer ce projet industriel qui est aussi un rêve humaniste, Jacques Chirac devait recevoir, mercredi 16 mars dans l'après-midi, le président de la Bibliothèque nationale de France (BNF), Jean-Noël Jeanneney, et le ministre de la culture et de la communication, Renaud Donnedieu de Vabres. Le président devait les investir d'une mission préparatoire qui lui permettra d'engager des discussions avec ses homologues européens sur la construction de cette bibliothèque du futur.
L'Elysée a beau s'en défendre, il s'agit de répondre au projet Google Print, annoncé le 14 décembre 2004 par la firme américaine Google, inventeur du célèbre moteur de recherche : la mise en ligne de 15 millions de titres, libres de droits (Le Monde du 5 mars). "C'est une bonne initiative. Nous ne sommes pas dans une logique de concurrence, de menace", assurent les conseillers du président a propos de l'initiative des fondateurs de la firme californienne, Serge Brin et Larry Page. Mais ils s'empressent d'ajouter que "chacun doit avancer dans sa perspective".
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