Question d'origine :
Vivant actuellement avec une bamileke camerounaise, je voudrais en savoir plus sur la tribu bamileke. Y a-t-il des ouvrages de référence sur les femmes bamileke au cameroun ?
Merci.
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 18/03/2005 à 13h47
Nous vous conseillons d’abord la lecture de Les Bamileke de Raymond Lecoq
« En ce Cameroun si plein et si heurté, il existe une région particulièrement originale. Raymon lecoq y est allé d’instinct pour en faire le principal support de son œuvre ; c’est la montagne Bamileke.
Sur ses pentes cultivées , elle abrite une fourmillière de cinq cent mille hommes, le sixième de la population du Cameroun et l’un des groupements humains les plus actifs de l’Afrique Noire.
Une récente étude vient de leur être consacrée ; elle est due à l’Administrateur Roger Delarozière et elle est illustrée par Raymond Lecoq : « les institutions politiques et sociales des populations dites Bamiléké », dans la collection de l’Institut français d’Afrique Noire. On y verra l’organisation d’un peuple qui sait concilier ou combiner l’Afrique antique et l’Afrique moderne , la discipline des observances traditionnelles qui encadre les familles et l’appétit des négoces nouveaux qui pousse les individus.
Entrez maintenant dans l’œuvre de Raymond Lecoq. Passez les portes de la vie africaine. Voyez les murs à fresques, les poteries, les ustensiles de cuisine, les fouets de danse, les pipes. Chauffez-vous au foyer dont la fumée préserve des insectes, et rend imperméable la chaume du toit. Ne craignez pas les danseurs , leur cagoule surmontée de cornes et brodée de cauris et leur masque symbolique ? Faites-vous admettre dans des réunions plus fermées que les tams-tams ordinaires. »
Extrait de la préface de Robert Delavignette
Le site bamileke.org contient énormément d’informations de toutes sortes (culturelles, économiques…)
En consultant la base REPERE à la bibliothèque, nous avons trouvé la référence suivante :
Le secret, c'est le réseau / Sandrine Tolotti, Anne-Sophie Boisgallais, Renaud de La Brosse, Laurence Schaack. -Croissance, no 386, oct. 1995, p. 32-41.
Dossier: l'importance des réseaux et de la solidarité dans la vie politique, économique et sociale des pays de l'Afrique noire; l'aide à leur pays d'origine apportée par les immigrés; la solidarité chez les Bamiliké du Cameroun.
Sur le site DIAL, vous trouverez des éléments de bibliographie sur les femmes bamileke :
Publications :
DJEUDJEU M., GUETAT H., 2004, "Stratégies féminines de survie et rapports à l'espace. L'exemple du pays bamiléké au Cameroun", S. Dulucq, P. Soubias (coord.), L'espace et ses représentations en Afrique, Karthala, Paris.
2003, "Réseaux et territoires de femmes. Une étude en pays Bamiléké au Cameroun », in F. Bart et A. Lenoble-Bart (dir.), Afrique des réseaux et mondialisation, Paris, Karthala
2003, « Les femmes Bamiléké se débrouillent », film documentaire de 48mn, réalisation C. Barreau, Co-auteurs GUETAT-BERNARD H. et DJUIDJEU M., financement FACCID-MAE et consulat de France au Cameroun, service culturel, Producteurs ENFA-ESAV-Dynamiques Rurales.
Ce résumé de la thèse "GENRE ET AUTOPSIE TRADITIONNELLE EN PAYS BAMILEKE" de PINGHANE YONTA Achille
Université de Yaoundé I - Cameroun, évoque la progression de la place de la femme Bamiléké dans la société grâce à son investissement dans l'économie.
L’autopsie traditionnelle est une pratique socioculturelle permettant de « voir de ses propres yeux » la cause de la mort. Elle constitue à la fois une stratégie préventive et curative pour les vivants. Cette pratique sème une nette discrimination entre les sexes tant dans les fondements socioculturels que dans la pratique et la finalité. Elle vise à culpabiliser les femmes, à révéler leur forfait.
L’introduction des cultures de rente (« plante pour mâle »(Lévi Taboula, 2000 : 15) et « arbre à argent » (Martin Kuété, 2000 : 4)) a instauré l’individualisme dans les relations sociales et par conséquent la monétarisation des pratiques sociales. Cette dernière s’imposait davantage au fur et à mesure que les cours du café croissaient. Les femmes se sont retrouvées reléguées dans le secteur vivrier. L’éducation différentielle a accentué ces différences.
La déprise caféicole qui a coïncidé avec l’essor du vivrier marchand et du maraîchage a occasionné les mutatiohttp://www.guichetdusavoir.org/ipb/index.php?ns de pouvoir économique entre les sexes. Ces mutations ont provoqué à leur tour la transgression des normes et valeurs sociales par les deux sexes.
Détentrices du pouvoir économique, les femmes investissent aussi dans les pratiques sociales. Ce nouveau pouvoir leur offre la possibilité de s’ingérer et de participer surtout aux pratiques socioculturelles discriminatoires entre les sexes. Elles s’attellent particulièrement à l’autopsie en raison des multiples accusations et suspicions qu’elles subissent, de leur marginalisation, de leur désir d’auto-vérifier leur culpabilité. L’implication des femmes dans l’autopsie a été facilitée par leur pouvoir économique et a provoqué une déstabilisation de l’ordre social en ce sens que cette pratique est inscrite dans un système de représentations sociales, de rites socioculturels, de normes et valeurs visant à assurer la domination masculine.
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter