Question d'origine :
Avis aux forts en math, et en électricité!
Depuis 1975, nous changeons d'heure 2 fois par an, dans le but d'économiser de l'énergie.
mais, grâce à cette mesure, combien "d'énergie" avons nous économisé, depuis 30 ans?
est-il possible de quantifier cela en kilo watt?
cela revient à la production électrique de combien de centrales nucléaires?
bon courage, merci d'avance!
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 17/03/2005 à 09h25
Vous trouverez la réponse à votre question en consultant le rapport de Philippe FRANÇOIS, intitulé "Faut-il en finir avec l'heure d'été ?"
Délégation du Sénat pour l'Union européenne - Rapport No 13 - 1996 / 1997
En voici un extrait :
a) Les chiffres annoncés
Institué à une époque traumatisée par l'augmentation du prix du pétrole, le système du changement d'heure l'été avait pour justification d'économiser les dépenses d'éclairage en profitant de soixante minutes supplémentaires de jour le soir.
Selon les statistiques avancées dès l'origine par EDF,
En mars 1996, le ministère de l'industrie a demandé l'actualisation de l'étude menée en 1991 sur les économies d'électricité découlant du changement d'heure légale.
Il résulte de cette réflexion commune entre le ministère de l'industrie, EDF et l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) que
La provenance de cette consommation - qui équivaut à 267.000 TEP, bien qu'une telle comparaison ne soit plus d'actualité aujourd'hui - est à répartir entre le charbon (75 %), le fuel (20 %) et le nucléaire (5 %).
L'avantage attendu de la prolongation de la période d'heure d'été de septembre à octobre 1996 porte sur une majoration de 10 % des économies.
La méthode de calcul retenue pour cette mesure n'a pas fait l'objet de modification par rapport aux années précédentes considérant qu'" il semble difficile d'affiner davantage la méthodologie d'estimation des gains d'électricité retenue en 1991 ". Elle s'appuie sur la comparaison de courbes de consommation journalières de la semaine qui précède et de celle qui suit les dates de changement d'heure, rapportée aux gains journaliers constatés en 1976 lors de l'instauration du dispositif.
b ) La réalité des chiffres
Cette observation chiffrée appelle trois remarques : la première est qu'aujourd'hui, la fourniture d'électricité est en grande majorité -75 % environ- d'origine nucléaire, donc non soumise à fluctuation de cours ou dépendante de fournisseurs étrangers, et non stockable. La question de la dépendance énergétique de la France n'est donc plus en cause.
La deuxième est que 1,2 milliard de kilowatts-heure ne représente qu'une fraction minime de la consommation française, de l'ordre de 0,5 %, à relativiser encore compte tenu de la méthode d'estimation utilisée par EDF, qui ne peut être d'une fiabilité absolue.
La troisième, enfin, est que ces économies pourraient être illusoires car l'heure d'éclairage artificiel gagnée le soir serait largement compensée par les dépenses énergétiques (10(*)) supplémentaires induites le matin, en avril et septembre, pour l'éclairage et le chauffage, et plus encore, probablement, à partir de 1996, avec l'allongement de la période d'été jusqu'à la fin du mois d'octobre. De plus, la promotion de la nouvelle technologie des lampes fluorescentes à basse consommation d'électricité, en remplacement des actuelles ampoules à incandescence, réduirait encore l'écart de consommation. Si le rapport d'étude de la Commission conclut, à l'inverse, que les économies l'emporteraient sur les dépenses supplémentaires induites, elle n'avance aucune estimation chiffrée à l'appui de cette thèse : " étant donné ces influences compensatoires, il est possible de conclure que l'heure d'été apporte un certain bénéfice par rapport au bilan total de la consommation d'énergie ".
Ces chiffres datant quelque peu, l'ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise d'énergie) a publié d'autres résultats :
Le résultat d'économie de consommation d'électricité évaluée, toutes choses égales par ailleurs, a été de 1,2 Milliard de kWh (1,2 TWh, soit 4% de la consommation totale d'éclairage), ce qui représente 267 000 Tep en énergie primaire. L'estimation des économies réalisées portant sur l'année 1996 a été quant à elle de 293 000 Tep, le retour à l'heure d'hiver se produisant cette année là pour la première fois fin octobre (un mois supplémentaire à l'heure d'été).
Pour plus d'informations, vous pouvez également consulter ce Question/Réponse sur le changement d'heure déjà adressé au Guichet du Savoir.
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