Question d'origine :
Bonjour !
Je pratique la danse folk, et je me pose une question toute simple : la danse pratiquée par tous existe-t-elle partout ? ( c'est à dire à l'exclusion des danses réservées aux professionnels, religieux ou profanes)
Si on observe les danses folk, je me demande si on peut y discerner des motifs de filiation par exemple, comme entre les langues : peut-on cerner par exemple des motifs de danses typiquement indo-européens ?
Je suis preneuse de toute référence bibliographique concernant ces thèmes !
Merci beaucoup !
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 20/09/2013 à 10h55
Bonjour,
La danse est une suite de mouvements rythmiques du corps, exécutés dans un ordre précis, le plus souvent à la cadence d'une musique. Toutes les sociétés humaines connaissent la danse, en solo, en couple ou en groupe. On danse pour s'exprimer, transmettre son histoire et faire travailler son corps. En ce sens, la danse est la célébration de l'identité émotionnelle, mentale et physique de l'être humain. Mais elle peut être aussi une préparation au combat ou un geste de protestation muette. La danse sert souvent à marquer des étapes importantes de la vie ou à commémorer un événement capital dans l'histoire d'une communauté. Dans les sociétés primitives, la danse aidait les hommes à survivre ; c'était une façon pour les individus d'apprendre à travailler et à chasser ensemble, et, comme aujourd'hui, la danse permettait sans doute à nos ancêtres d'exprimer des sentiments difficiles à communiquer autrement.
source : Le monde de la danse / Grau, Andrée
C'est également ce qu'indiquent Julie Salgues et Nathalie Collantes dans leur ouvrage intitulé "On danse ?" en page 14-15.
L'ancêtre des danseurs a 14 000 ans. C'est ce qu'expliquent les ouvrages consacrés à l'histoire de la danse.
La danse, phénomène universel, est de tous les temps et de tous les pays. De nos jours, il n'est pratiquement pas de peuple qui ne la pratique, sous l'une ou l'autre de ses formes. Lorsque nous remontons le cours de l'histoire, nous la trouvons, plus ou moins développée, plus ou moins en honneur, mais toujours présente. Nous verrons que nous pouvons remonter jusqu'à l'époque des plus anciens documents que nous possédions au paléolithique supérieur, pour trouver les plus anciennes formes attestées.
L'histoire de la danse, c'est presque l'histoire de l'humanité.
source : Histoire de la danse. 01 : des origines à la fin du Moyen âge / Germaine Prudhommeau
Voir aussi : Histoire de la danse en Occident / Paul Bourcier
Il ne semble pas exister, à l'instar des langues, de classification des danses. Certaines typologies peuvent néanmoins être construites. En voici un exemple :
D'après Thilda Herbillon-Moubayed, le corps humain serait composé de "régions corporelles" qui s'animeraient de manière différentes selon l'ère géoculturelle à laquelle il appartient :
Le corps est réparti en régions corporelles dansantes et en régions corporelles non-dansantes ; les modalités de cette répartition diffèrent d'un environnement géoculturel à un autre. Ou encore : à chaque environnement géoculturel, correspondent des zones corporelles dansantes bien spécifiques.[...]
Les jambes, rien que les jambes, glissaient, sautaient, avançaient, couraient, s'allongeaient, se haussaient, se croisaient, remuaient et bavardaient sur les terres de l'Occident; et le visage, face superbement animée par des yeux élargis et des bouches épanouies, dialoguait par l'ironie, la ferveur, la tristesse, l'amour, la nostalgie et l'humour, avec des bras, s'élevant, se joignant, s'étendant, s'unissant, se ployant et se déployant sur les régions montagneuses et volcaniques de l'Extrême-Orient. Quant aux pays du "bassin méditerranéen oriental", ils avaient pour eux les hanches, le bassin et le torse, qui fléchissaient, s'inclinaient, s'étiraient, se cambraient, se contractaient, se dilataient et vibraient, jusqu'à l'ensorcellement de toute cette contrée; pendant qu'en Afrique, chevilles, taille, poignets, coudes et cou, se tordaient avec cadence et frénésie, sur le rythme envoûtant des instruments de percussion.
source : La danse, conscience du vivant : étude anthropologique et esthétique / Thilda Herbillon-Moubayed; préface de Georges Vigarello
Nous vous laissons consulter cet ouvrage dans son intégralité. Il est disponible à la Bibliothèque municipale de Lyon et en partie consultable sur Google Books.
Pour approfondir le sujet : Anthropologie de la danse : genèse et construction d'une discipline / sous la direction d'Andrée Grau et de Georgiana Wierre-Gore
Nous n'avons pas trouvé d'information relative aux filiations des multiples danses traditionnelles françaises. Nous vous renvoyons toutefois à cet ouvrage qui semble être le document de référence sur ce sujet :
La danse traditionnelle en France d'Yves GUILCHER (biographie)
La Bibliothèque municipale de Lyon ne conserve pas ce livre mais vous pourrez le localiser en cliquant sur "où trouver ce document ?"
Un article porte sur cet ouvrage : Yves GUILCHER: La danse traditionnelle en France: d’une ancienne civilisation paysanne à un loisir revivaliste de Michel Plisson. Il indique :
Sans nul doute, «la danse est bien le parent pauvre de la recherche». Pratique éphémère par excellence, la danse se prête plus difficilement encore que la musique à l’analyse, surtout lorsqu’il s’agit de danse traditionnelle, par nature évolutive, non codifiée, et laissant une large place à l’interprétation et à la variation individuelle et collective. [...]
Chaque danse est ainsi le produit de sa propre histoire comme le montre Yves Guilcher à travers les danses de trois régions aux différences historiques très marquées : la Basse-Bretagne, où la persistance au XXe siècle de danses issues du XVIe siècle est due à son isolement à la fois géographique et linguistique, à son habitat dispersé et à la quasi-absence de milieux urbains, la Provence ensuite, lieu de brassage et d’échanges très importants, l’Auvergne, enfin, avec sa grande mobilité démographique vers l’Espagne d’abord, puis vers Paris, marquant son influence à la fois sur la musique, sur la danse et sur sa pratique.
Voir aussi ces documents et bibliographies :
- Pour une géographie de la musique traditionnelle dans le nord de la France / Xavier LEROUX
- La danse bretonne pour tous / Maryvonne Bré, Gilbert Babin
- La tradition de danse en Bearn et pays Basque français / Jean-Michel Guilcher
- Airs, chants et danses du folklore du Berry / / Jean-Louis Boncoeur
- Chants et danses traditionnels d'Ile de France / Patrick Burbaud et Jacqueline Micalef
...
- AccroFolk - bibliographie
- Danses traditionnelles - bibliographie
Pour plus d'information, vous pouvez contacter le centre de ressources de la Fédération des associations de musiques et danses traditionnelles.
Bonnes recherches !
La danse est une suite de mouvements rythmiques du corps, exécutés dans un ordre précis, le plus souvent à la cadence d'une musique. Toutes les sociétés humaines connaissent la danse, en solo, en couple ou en groupe. On danse pour s'exprimer, transmettre son histoire et faire travailler son corps. En ce sens, la danse est la célébration de l'identité émotionnelle, mentale et physique de l'être humain. Mais elle peut être aussi une préparation au combat ou un geste de protestation muette. La danse sert souvent à marquer des étapes importantes de la vie ou à commémorer un événement capital dans l'histoire d'une communauté. Dans les sociétés primitives, la danse aidait les hommes à survivre ; c'était une façon pour les individus d'apprendre à travailler et à chasser ensemble, et, comme aujourd'hui, la danse permettait sans doute à nos ancêtres d'exprimer des sentiments difficiles à communiquer autrement.
source : Le monde de la danse / Grau, Andrée
C'est également ce qu'indiquent Julie Salgues et Nathalie Collantes dans leur ouvrage intitulé "On danse ?" en page 14-15.
L'ancêtre des danseurs a 14 000 ans. C'est ce qu'expliquent les ouvrages consacrés à l'histoire de la danse.
La danse, phénomène universel, est de tous les temps et de tous les pays. De nos jours, il n'est pratiquement pas de peuple qui ne la pratique, sous l'une ou l'autre de ses formes. Lorsque nous remontons le cours de l'histoire, nous la trouvons, plus ou moins développée, plus ou moins en honneur, mais toujours présente. Nous verrons que nous pouvons remonter jusqu'à l'époque des plus anciens documents que nous possédions au paléolithique supérieur, pour trouver les plus anciennes formes attestées.
L'histoire de la danse, c'est presque l'histoire de l'humanité.
source : Histoire de la danse. 01 : des origines à la fin du Moyen âge / Germaine Prudhommeau
Voir aussi : Histoire de la danse en Occident / Paul Bourcier
Il ne semble pas exister, à l'instar des langues, de classification des danses. Certaines typologies peuvent néanmoins être construites. En voici un exemple :
D'après Thilda Herbillon-Moubayed, le corps humain serait composé de "régions corporelles" qui s'animeraient de manière différentes selon l'ère géoculturelle à laquelle il appartient :
Le corps est réparti en régions corporelles dansantes et en régions corporelles non-dansantes ; les modalités de cette répartition diffèrent d'un environnement géoculturel à un autre. Ou encore : à chaque environnement géoculturel, correspondent des zones corporelles dansantes bien spécifiques.[...]
Les jambes, rien que les jambes, glissaient, sautaient, avançaient, couraient, s'allongeaient, se haussaient, se croisaient, remuaient et bavardaient sur les terres de l'Occident; et le visage, face superbement animée par des yeux élargis et des bouches épanouies, dialoguait par l'ironie, la ferveur, la tristesse, l'amour, la nostalgie et l'humour, avec des bras, s'élevant, se joignant, s'étendant, s'unissant, se ployant et se déployant sur les régions montagneuses et volcaniques de l'Extrême-Orient. Quant aux pays du "bassin méditerranéen oriental", ils avaient pour eux les hanches, le bassin et le torse, qui fléchissaient, s'inclinaient, s'étiraient, se cambraient, se contractaient, se dilataient et vibraient, jusqu'à l'ensorcellement de toute cette contrée; pendant qu'en Afrique, chevilles, taille, poignets, coudes et cou, se tordaient avec cadence et frénésie, sur le rythme envoûtant des instruments de percussion.
source : La danse, conscience du vivant : étude anthropologique et esthétique / Thilda Herbillon-Moubayed; préface de Georges Vigarello
Nous vous laissons consulter cet ouvrage dans son intégralité. Il est disponible à la Bibliothèque municipale de Lyon et en partie consultable sur Google Books.
Pour approfondir le sujet : Anthropologie de la danse : genèse et construction d'une discipline / sous la direction d'Andrée Grau et de Georgiana Wierre-Gore
Nous n'avons pas trouvé d'information relative aux filiations des multiples danses traditionnelles françaises. Nous vous renvoyons toutefois à cet ouvrage qui semble être le document de référence sur ce sujet :
La Bibliothèque municipale de Lyon ne conserve pas ce livre mais vous pourrez le localiser en cliquant sur "où trouver ce document ?"
Un article porte sur cet ouvrage : Yves GUILCHER: La danse traditionnelle en France: d’une ancienne civilisation paysanne à un loisir revivaliste de Michel Plisson. Il indique :
Sans nul doute, «la danse est bien le parent pauvre de la recherche». Pratique éphémère par excellence, la danse se prête plus difficilement encore que la musique à l’analyse, surtout lorsqu’il s’agit de danse traditionnelle, par nature évolutive, non codifiée, et laissant une large place à l’interprétation et à la variation individuelle et collective. [...]
Chaque danse est ainsi le produit de sa propre histoire comme le montre Yves Guilcher à travers les danses de trois régions aux différences historiques très marquées : la Basse-Bretagne, où la persistance au XXe siècle de danses issues du XVIe siècle est due à son isolement à la fois géographique et linguistique, à son habitat dispersé et à la quasi-absence de milieux urbains, la Provence ensuite, lieu de brassage et d’échanges très importants, l’Auvergne, enfin, avec sa grande mobilité démographique vers l’Espagne d’abord, puis vers Paris, marquant son influence à la fois sur la musique, sur la danse et sur sa pratique.
Voir aussi ces documents et bibliographies :
- Pour une géographie de la musique traditionnelle dans le nord de la France / Xavier LEROUX
- La danse bretonne pour tous / Maryvonne Bré, Gilbert Babin
- La tradition de danse en Bearn et pays Basque français / Jean-Michel Guilcher
- Airs, chants et danses du folklore du Berry / / Jean-Louis Boncoeur
- Chants et danses traditionnels d'Ile de France / Patrick Burbaud et Jacqueline Micalef
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- AccroFolk - bibliographie
- Danses traditionnelles - bibliographie
Pour plus d'information, vous pouvez contacter le centre de ressources de la Fédération des associations de musiques et danses traditionnelles.
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