Question d'origine :
On parle dans l'entourage de Raymond Borrell (972-1017), comte de Barcelone qui a mené une intense activité belliqueuse contre Al-Andalus, de la "Journée de Cordoue" en 1001. Pourriez vous me dire ce qui se passa au cours de cette journée?
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 29/08/2013 à 10h12
Bonjour,
Dans l’ouvrage Al-Andalus : 711-1492, nous trouvons la mention d’une « révolution de Cordoue », le 15 février 1009. En effet, la mort d’Al-Mansûr en 1002, plonge le califat de Cordoue dans une véritable guerre civile qui prendra fin en 1031.
Abd al-Rahmân (qui prend la tête du gouvernement en 1008), fils d’Al-Mansûr, se fait reconnaitre comme héritier du calife Hishâm II, qui n’a pas d’enfants. Il soulève contre lui le mécontentement général des Cordouans. […] Diverses autres maladresses avaient déjà amoindries le crédit du nouveau gouvernant. Son absence de la capitale pour une absurde campagne militaire en plein hiver facilite un soulèvement, à la fois populaire et aristocratique, la « révolution de Cordoue » (le 15 février 1009). Le calife Hishâm II est contraint d’abdiquer en faveur de l’un de ses cousins, prometteur de renouveau. Madîna al-Zâhira est pillée et irrémédiablement détruite, et Abd al-Rahmân Sandjûl, étrangement revenu à Cordoue peu après avoir été abandonné par son armée, est exécuté.
En trois mois, le nouveau calife, Al-Mahdî, suscite à son tour de multiples mécontentements. Il parvient à se brouiller avec la plupart des forces qui auraient pu le soutenir, les Omeyyades, les saqâliba et finalement les Berbères maghrébins de l’armée califale. Ces derniers se rassemblent autour d’un autre prétendant au califat, l’Omeyyade Sulaymân. Avec l’aide du roi de Castille, ils prennent Cordoue en novembre 1009. Al-Madhî trouve de l’aide auprès de plusieurs chefs militaires et gouverneurs de province, obtient surtout le secours intéressé du comte de Barcelone Raymond Borrell et de ses guerriers, et se voit réinstallé à Cordoue par ces alliés dès le mois de mai 1010
L’Histoire de la Reconquista nous relate également cette prise de Cordoue :
En mai 1010, les adversaires du Berbère Suleyman prennent leur revanche à El Vacar avec l’appui, cette fois, d’un fort contingent catalan conduit par Raymond Borell de Barcelone et par son frère Ermengol d’Urgel, qui trouve la mort au cours de cette bataille. Un an après les Castillans, ce sont donc les Catalans qui entrent en vainqueurs dans Cordoue, alors que la résidence califale de Madinat al-Zahara est livrée au pillage.
Pour en savoir plus, vous pouvez vous adresser au service Pregunte, service de questions/réponses de nos collègues espagnols.
Bibliographie :
• Al-Mansûr, le fléau de l’an mil de Philippe Sénac
• Al-Andalus et les Andalousiens de Manuela Marin
Dans l’ouvrage Al-Andalus : 711-1492, nous trouvons la mention d’une « révolution de Cordoue », le 15 février 1009. En effet, la mort d’Al-Mansûr en 1002, plonge le califat de Cordoue dans une véritable guerre civile qui prendra fin en 1031.
Abd al-Rahmân (qui prend la tête du gouvernement en 1008), fils d’Al-Mansûr, se fait reconnaitre comme héritier du calife Hishâm II, qui n’a pas d’enfants. Il soulève contre lui le mécontentement général des Cordouans. […] Diverses autres maladresses avaient déjà amoindries le crédit du nouveau gouvernant. Son absence de la capitale pour une absurde campagne militaire en plein hiver facilite un soulèvement, à la fois populaire et aristocratique, la « révolution de Cordoue » (le 15 février 1009). Le calife Hishâm II est contraint d’abdiquer en faveur de l’un de ses cousins, prometteur de renouveau. Madîna al-Zâhira est pillée et irrémédiablement détruite, et Abd al-Rahmân Sandjûl, étrangement revenu à Cordoue peu après avoir été abandonné par son armée, est exécuté.
En trois mois, le nouveau calife, Al-Mahdî, suscite à son tour de multiples mécontentements. Il parvient à se brouiller avec la plupart des forces qui auraient pu le soutenir, les Omeyyades, les saqâliba et finalement les Berbères maghrébins de l’armée califale. Ces derniers se rassemblent autour d’un autre prétendant au califat, l’Omeyyade Sulaymân. Avec l’aide du roi de Castille, ils prennent Cordoue en novembre 1009. Al-Madhî trouve de l’aide auprès de plusieurs chefs militaires et gouverneurs de province, obtient surtout le secours intéressé du comte de Barcelone Raymond Borrell et de ses guerriers, et se voit réinstallé à Cordoue par ces alliés dès le mois de mai 1010
L’Histoire de la Reconquista nous relate également cette prise de Cordoue :
En mai 1010, les adversaires du Berbère Suleyman prennent leur revanche à El Vacar avec l’appui, cette fois, d’un fort contingent catalan conduit par Raymond Borell de Barcelone et par son frère Ermengol d’Urgel, qui trouve la mort au cours de cette bataille. Un an après les Castillans, ce sont donc les Catalans qui entrent en vainqueurs dans Cordoue, alors que la résidence califale de Madinat al-Zahara est livrée au pillage.
Pour en savoir plus, vous pouvez vous adresser au service Pregunte, service de questions/réponses de nos collègues espagnols.
Bibliographie :
• Al-Mansûr, le fléau de l’an mil de Philippe Sénac
• Al-Andalus et les Andalousiens de Manuela Marin
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter