Question d'origine :
Bonjour,
A l'heure où on voit apparaitre des rideaux occultants, insonorisants ou même découpés au laser, je souhaiterai savoir à quelle époque sont apparus les premiers rideaux dans notre société.
Et surtout, si leur utilisation était plutot décorative, ou s'il elle avait pour but de protéger son intimité en se préservant du vis à vis?
Merci d'avance pour votre réponse
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 11/07/2013 à 09h25
Bonjour,
Nadine Vasseur dans son ouvrage intitulé Les plis revient sur l'histoire du rideau d'appartement :
Notre mode de vie moderne en réserve l'usage presque uniquement aux fenêtres, mais c'est loin d'avoir toujours été le cas. Les croisées, telles que nous les connaissons aujourd'hui, n'ont fait leur apparition dans les grandes demeures, qu'à lafin du XVIe siècle .
À l'époque de la Renaissance, le modèle de fenêtre le plus courant était composé d'une simple ouverture carrée. Cette ouverture, non vitrée, était divisée par une série de petits meneaux de pierre ou de bois que des volets intérieurs en bois venaient recouvrir pour protéger du froid. Si le XVIe siècle voit la naissance de la fenêtre, il ne lui associe pas encore le rideau. Les draperies d'intérieur sont destinées à de tout autres usages : elles divisent la grande salle du logis en espaces plus intimes, habillent les lits de baldaquins et de courtines. Aux XVe et XVIe siècles, le lit est alors la pièce la plus coûteuse du mobilier. Il symbolise la richesse et le statut social de son propriétaire. C'est donc à lui que sont destinés en priorité les textiles importés d'Italie ou d'Orient, les lourdes tapisseries de velours ou de soie que l'on rassemble en bourses, pendant la journée, pour les suspendre aux angles du lit. Il faudra attendre le XVIIe siècle baroque pour déceler un tournant majeur dans l'évolution des rideaux et des draperies d'appartement. En France, c'est sous Louis XIII et Louis XIV que les fenêtres commencent à s'orner de rideaux très décoratifs. On invente notamment le « rideau en housse», qui se relève à l'horizontale par un système de cordons, et forme ainsi festons et gros bouillons. Le style rococo qui fleurit au début du XVIIIe siècle , pendant la régence du duc Philippe d'Orléans, se délecte, à son tour, de rideaux en housse et autres lourds drapés. II est également le premier à conférer au rideau un rôle fondamental dans la décoration intérieure . La seconde moitié du siècle, dont l'esthétique néoclassique remet au goût du jour les ornements grecs et romains, ne se prive pas non plus d'effets de drapés. On apprécie les rideaux à chutes, parfois nommés « à l'italienne » qui se séparent en deux panneaux et se relèvent à la diagonale, tandis que la tête de rideau reste fixe. Dans un souci de protéger le mobilier du soleil , se répand aussi l'usage des rideaux de mousseline qu'on dissimule sous d'autres rideaux plus épais.
Sous l'Empire, les draperies d'ameublement restent somptueuses, notamment celles du lit qui empruntent - c'est la moindre des choses - au style «héroïque» des campagnes militaires de Napoléon. Les baldaquins imitent la forme des tentes qu'il a plantées au cours de sa campagne d'Egypte...
Enfin, dernier moment de gloire du drapé d'appartement, le néogothique de la seconde moitié du XIXe siècle, dont l'une des caractéristiques est de crouler sous les tissus. On met non seulement des rideaux aux fenêtres, aux lits, aux portes, mais on drape également les pianos, les manteaux de cheminées, etc. C'est une véritable débauche d'étoffés qui a pour conséquence d'assombrir exagérément les appartements.
Au XXe siècle, le rideau s'éclipse, Il devient discret, fonctionnel et laisse peu à peu la place au store dont les lamelles mobiles et rigides sont à l'opposé des volutes et autres festons des rideaux d'antan.
Nous vous invitons également à consulter ces deux ouvrages :
- Rideaux et draperies / Jenny Gibbs
- Rideaux et tentures / texte de René Briat
Nadine Vasseur dans son ouvrage intitulé Les plis revient sur l'histoire du rideau d'appartement :
Notre mode de vie moderne en réserve l'usage presque uniquement aux fenêtres, mais c'est loin d'avoir toujours été le cas. Les croisées, telles que nous les connaissons aujourd'hui, n'ont fait leur apparition dans les grandes demeures, qu'à la
À l'époque de la Renaissance, le modèle de fenêtre le plus courant était composé d'une simple ouverture carrée. Cette ouverture, non vitrée, était divisée par une série de petits meneaux de pierre ou de bois que des volets intérieurs en bois venaient recouvrir pour protéger du froid.
Sous l'Empire, les draperies d'ameublement restent somptueuses, notamment celles du lit qui empruntent - c'est la moindre des choses - au style «héroïque» des campagnes militaires de Napoléon. Les baldaquins imitent la forme des tentes qu'il a plantées au cours de sa campagne d'Egypte...
Enfin, dernier moment de gloire du drapé d'appartement, le néogothique de la seconde moitié du XIXe siècle, dont l'une des caractéristiques est de crouler sous les tissus. On met non seulement des rideaux aux fenêtres, aux lits, aux portes, mais on drape également les pianos, les manteaux de cheminées, etc. C'est une véritable débauche d'étoffés qui a pour conséquence d'assombrir exagérément les appartements.
Au XXe siècle, le rideau s'éclipse, Il devient discret, fonctionnel et laisse peu à peu la place au store dont les lamelles mobiles et rigides sont à l'opposé des volutes et autres festons des rideaux d'antan.
Nous vous invitons également à consulter ces deux ouvrages :
- Rideaux et draperies / Jenny Gibbs
- Rideaux et tentures / texte de René Briat
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