Question d'origine :
Je viens d'écouter sur Dailymotion l'analyse de Daniel Arasse, qu'il avait faite sur la Joconde...Et il dit quelque chose qui m'interroge car ça ne corrobore pas ce que j'ai lu plusieurs fois par ailleurs.
Quand il décrit le visage de la Joconde il dit qu'elle a les sourcils et les cheveux épilés , ce qui est vrai . Mais il ajoute alors que c'était les femmes de mauvaise vie qui pratiquaient la chose à cette époque.
Or nombreux sont les portraits au 16ème siècle de femmes aux sourcils et cheveux épilés ; et celles-ci n'étaient pas "femmes de mauvaise vie"...(Exemple : la dame à la Licorne de Raphaël; mais il y en a d'autres..)
Donc je m'interroge ...Daniel Arasse se serait-il "trompé"?
Merci d'éclairer ma lanterne..
Cordialement .
Paloma
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 01/07/2013 à 09h49
Bonjour,
Le poil a toujours embarrassé l’homme en le renvoyant à son animalité. Pour s’en défaire, il a cherché à le dompter, le traquer, le supprimer selon les modes.
« En Occident, ce sont principalement les femmes qui devaient offrir un corps lisse et glabre. La patricienne romaine était épilée sur tout le corps et le visage et jusqu’à l’intérieur des trous de nez. Au Moyen-âge et pendant la Renaissance, les dames s’épilaient le haut du crâne pour obtenir un grand front, signe de noblesse. »
Source : L’éternel féminin : une histoire du corps intime de Béatrice Fontanel.
Dans Les poils : histoires et bizarreries, pour les sourcils, on apprend que :
« Depuis très longtemps, les sourcils sont pris en considération par les règles esthétiques qui gèrent la beauté des yeux. Les Grecs et les Romains sous l’Antiquité et les peuples orientaux durant toute l’époque médiévale ont pratiqué l’épilation ou le redéploiement des sourcils. En France, cette mode se vulgarisera à partir de la Renaissance après avoir été introduite d’Italie. »
L’épilation des sourcils est donc un acte commun plus ou moins poussé selon les époques et les modes.
Pour Mona Lisa, un article Internet est consacré sa pilosité, il est dit :
« Quand Dalí puis Duchamp affublèrent Mona Lisa de moustaches, ils compensaient, probablement sans le savoir, une sérieuse lacune qui confère à ce tableau une partie de son mystère. Si l’on observe bien le visage de Lisa Maria Gherardini, épouse de Francesco di Bartolomeo di Zanobi del Giocondo, on constate que la dame n’a ni cils ni sourcils. Si l’on en croit les historiens des mœurs du début du XVIe siècle italien, seule une prostituée pouvait présenter un tel visage glabre. Pourtant, le modèle affiche toutes les caractéristiques de la respectabilité de l’époque. Elle est même couverte d’un fin voile de gaze transparente qui était le propre des femmes enceintes ou qui venaient d’accoucher. Le sourire mystérieux est donc, en fait, celui de la maternité… Andrea del Giocondo, son deuxième fils, est né en 1502… Vinci a commencé à peindre le portrait de la mère en 1503.
Dès le moyen-âge, les filles de petite vertu s’épilaient le haut du front, les cils et les sourcils pour rendre leur regard plus insidieux, plus aguichant. Cette mode avait été importée par les croisés qui découvrirent, dans les harems du Moyen-Orient, des femmes entièrement épilées. [...]
En 1550, dans son analyse du tableau, Vasari écrivait « On voyait la manière dont naissent les sourcils dans la chair, qui tantôt plus épais, tantôt plus clairs, tournoient selon les pores qu’indique la nature. » Mona Lisa avait donc des sourcils à cette époque. Ce témoignage est conforté par le dessin au fusain de la collection Hyde, à Glens Fall, qui serait une étude préalable pour le portrait de Mona Lisa, datant de 1503, et qui fait apparaître des sourcils.
Si l’on en croit Daniel Arasse, les sourcils et les cils de Mona Lisa auraient été effacés vers le milieu du XVIe siècle, par un inconnu, parce que, à cette époque, les femmes de la bonne société avaient alors adopté la pratique des prostituées des décennies précédentes et s’épilaient désormais le visage . Rien que de très normal… L’histoire des mœurs nous montre que les pratiques réservées aux prostituées deviennent assez vite respectables. Quelque part vers le milieu du XVIe siècle, une main qui ne pouvait plus être celle de Vinci a donc « modernisé » ou « actualisé » le portrait de Mona Lisa en effaçant sourcils et cils. L’analyse spectrographique a confirmé scientifiquement cette hypothèse posée par un historien. Le geste de ce peintre anonyme autorisait et justifiait d’avance tous les détournements ultérieurs de cette icône de la peinture pour la réactualiser à la mode du temps. »
Source : MonaLisa-DaVinci.com.
Ceci est corroboré par cette analyse scientifique datée de 2007, relatée par l’AFP :
« PARIS (AFP) — La célébrissime Joconde avait des cils et des sourcils, une couverture sur les genoux et un "sourire plus marqué", affirme un scientifique français qui a inventé une caméra révolutionnaire, "multispectrale", capable de donner des détails d'une précision jamais vue.
Pascal Cotte, un ingénieur parisien, a fait partie d'une équipe de scientifiques qui ont pu travailler sur la Joconde il y a trois ans, explique-t-il à l'AFP au lendemain d'une exposition à San Francisco où il a présenté son travail.
M. Cotte, fondateur de la société "Lumière Technology", a ainsi pu numériser le célèbre tableau avec sa caméra unique au monde, capable d'obtenir une définition "inouïe" de 240 millions de pixels, explique-t-il. La caméra permet de "décomposer le spectre de la lumière à trois niveaux de profondeur de la couche picturale, en treize mesures, des UV aux infrarouges", dit-il.
Le résultat obtenu a pu ainsi montrer ce qu'il appelle les "24 secrets" de Mona Lisa, des détails qui n'étaient pas "forcément inconnus des historiens de l'art mais révélés avec une précision faramineuse, en une seule prise de vue", dit-il.
La célèbre Joconde avait ainsi des cils et des sourcils, dont le pigment s'est peut être effacé avec le vieillissement de l'huile, dit l'inventeur qui a néanmoins découvert "la trace de cils inférieurs".
La jeune femme montrait, dans une étape antérieure, un "sourire plus marqué", portait de la dentelle blanche sur le bord de sa robe, au niveau de la gorge, et s'appuyait sur un accoudoir.
Mais le patron de Lumière Technology s'enorgueillit d'une vraie découverte, "la raison de la position fléchie du poignet droit", dit-il. Pour l'inventeur, Mona Lisa portait une couverture sur ses genoux, révélée par une analyse virtuelle des pigments. »
Mona Lisa n’était donc pas une femme de petite vertu…
Source: Mon côté fille.
Bonne journée.
Le poil a toujours embarrassé l’homme en le renvoyant à son animalité. Pour s’en défaire, il a cherché à le dompter, le traquer, le supprimer selon les modes.
« En Occident, ce sont principalement les femmes qui devaient offrir un corps lisse et glabre. La patricienne romaine était épilée sur tout le corps et le visage et jusqu’à l’intérieur des trous de nez. Au Moyen-âge et pendant la Renaissance, les dames s’épilaient le haut du crâne pour obtenir un grand front, signe de noblesse. »
Source : L’éternel féminin : une histoire du corps intime de Béatrice Fontanel.
Dans Les poils : histoires et bizarreries, pour les sourcils, on apprend que :
« Depuis très longtemps, les sourcils sont pris en considération par les règles esthétiques qui gèrent la beauté des yeux. Les Grecs et les Romains sous l’Antiquité et les peuples orientaux durant toute l’époque médiévale ont pratiqué l’épilation ou le redéploiement des sourcils. En France, cette mode se vulgarisera à partir de la Renaissance après avoir été introduite d’Italie. »
L’épilation des sourcils est donc un acte commun plus ou moins poussé selon les époques et les modes.
Pour Mona Lisa, un article Internet est consacré sa pilosité, il est dit :
« Quand Dalí puis Duchamp affublèrent Mona Lisa de moustaches, ils compensaient, probablement sans le savoir, une sérieuse lacune qui confère à ce tableau une partie de son mystère. Si l’on observe bien le visage de Lisa Maria Gherardini, épouse de Francesco di Bartolomeo di Zanobi del Giocondo, on constate que la dame n’a ni cils ni sourcils. Si l’on en croit les historiens des mœurs du début du XVIe siècle italien, seule une prostituée pouvait présenter un tel visage glabre. Pourtant, le modèle affiche toutes les caractéristiques de la respectabilité de l’époque. Elle est même couverte d’un fin voile de gaze transparente qui était le propre des femmes enceintes ou qui venaient d’accoucher. Le sourire mystérieux est donc, en fait, celui de la maternité… Andrea del Giocondo, son deuxième fils, est né en 1502… Vinci a commencé à peindre le portrait de la mère en 1503.
Dès le moyen-âge, les filles de petite vertu s’épilaient le haut du front, les cils et les sourcils pour rendre leur regard plus insidieux, plus aguichant. Cette mode avait été importée par les croisés qui découvrirent, dans les harems du Moyen-Orient, des femmes entièrement épilées. [...]
En 1550, dans son analyse du tableau, Vasari écrivait « On voyait la manière dont naissent les sourcils dans la chair, qui tantôt plus épais, tantôt plus clairs, tournoient selon les pores qu’indique la nature. » Mona Lisa avait donc des sourcils à cette époque. Ce témoignage est conforté par le dessin au fusain de la collection Hyde, à Glens Fall, qui serait une étude préalable pour le portrait de Mona Lisa, datant de 1503, et qui fait apparaître des sourcils.
Source : MonaLisa-DaVinci.com.
Ceci est corroboré par cette analyse scientifique datée de 2007, relatée par l’AFP :
« PARIS (AFP) — La célébrissime Joconde avait des cils et des sourcils, une couverture sur les genoux et un "sourire plus marqué", affirme un scientifique français qui a inventé une caméra révolutionnaire, "multispectrale", capable de donner des détails d'une précision jamais vue.
Pascal Cotte, un ingénieur parisien, a fait partie d'une équipe de scientifiques qui ont pu travailler sur la Joconde il y a trois ans, explique-t-il à l'AFP au lendemain d'une exposition à San Francisco où il a présenté son travail.
M. Cotte, fondateur de la société "Lumière Technology", a ainsi pu numériser le célèbre tableau avec sa caméra unique au monde, capable d'obtenir une définition "inouïe" de 240 millions de pixels, explique-t-il. La caméra permet de "décomposer le spectre de la lumière à trois niveaux de profondeur de la couche picturale, en treize mesures, des UV aux infrarouges", dit-il.
Le résultat obtenu a pu ainsi montrer ce qu'il appelle les "24 secrets" de Mona Lisa, des détails qui n'étaient pas "forcément inconnus des historiens de l'art mais révélés avec une précision faramineuse, en une seule prise de vue", dit-il.
La jeune femme montrait, dans une étape antérieure, un "sourire plus marqué", portait de la dentelle blanche sur le bord de sa robe, au niveau de la gorge, et s'appuyait sur un accoudoir.
Mais le patron de Lumière Technology s'enorgueillit d'une vraie découverte, "la raison de la position fléchie du poignet droit", dit-il. Pour l'inventeur, Mona Lisa portait une couverture sur ses genoux, révélée par une analyse virtuelle des pigments. »
Mona Lisa n’était donc pas une femme de petite vertu…
Source: Mon côté fille.
Bonne journée.
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