Bataille de Valmy-- bijoux de la Couronne
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 10/05/2013 à 09h12
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Question d'origine :
Cher Documentaliste
Bonjour
Je suis Intéressé familialement à la bataille de Valmy où un de mes ancêtres aurait été sauvé par le général Miranda, le future libérateur de l’Amérique latine
.Toujours est-il que les fils ainés descendant de cet ancêtre reçoivent depuis lors le nom de Miranda en tant que l’un de leurs prénoms
Bon, ceci dit, j’ai regardé l’autre soir le téléfilm ‘’les diamants de la victoire’’ selon lequel les joyaux de la Couronne de France entreposés au, Garde-meuble auraient été volés sur les instigations de Danton pour être remis au duc de Brunswick en échange d’un ordre de replis de ses troupes du plateau de Valmy afin de permettre la victoire des troupes françaises.
Ceci semble ne constituer qu'une hypothèse pour tenter d'expliquer la victoire exceptionnelle des ‘’sans culottes’’.
Cependant, il est dit à la fin du film que les bijoux ont été ‘’retrouvés en 1804 ’lors de l’ouverture du testament du duc de Brunswick’.’
Ma question est : est ce là une réalité ou la simple suite d’une hypothèse ?
Merci d’avance
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 11/05/2013 à 15h03
Le vol des joyaux de la Couronne de France a eu un impact retentissant à l’époque et fut l’objet d’hypothèses les plus rocambolesques, aussi bien sur la réelle identité des voleurs que sur les commanditaires.
De nombreux livres et téléfilms ont pris ce vol de bijoux pour sujet, et nombreux sont ceux qui préfèrent romancer que de se conformer à la vérité, beaucoup moins tapageuse et attractive pour le public.
Nous avons consulté le remarquable ouvrage de François Morel, Les Joyaux de la couronne de France : les objets du sacre des rois et des reines : suivis de l'histoire des joyaux de la couronne de François Ier à nos jours, intégralement consacré à l’histoire et la destinée de ces bijoux légendaires (tel le diamant Régent), et quasiment exhaustif sur le chemin emprunté par chacune de ces pierres précieuses dans le monde au cours de l’histoire.
Voici le passage concernant
« Les véritables coupables du vol des joyaux de la couronne, qui se déroula du 11 au 17 septembre 1792, n’étaient pratiquement pas connus des historiens au XIXe siècle. En effet, les diverses factions politiques de 1792 s’en rejetèrent la responsabilité et s’accusèrent mutuellement d’être à l’origine ou complices du vol à un point tel que les historiens, qui ne connaissaient pas les documents impartiaux relatifs au vol, ne se référèrent qu’aux accusations de madame Roland contre Danton et Fabre d’Eglantine, à celles de Fabre d’Eglantine contre les Girondins, à celles de Marat contre les aristocrates et la reine Marie-Antoinette et enfin aux Mémoires d’Allonville, écrivain royaliste qui prétendit que le vol était un acte secret de gouvernement : Danton aurait fait enlever les joyaux de la couronne , maquillant le fait par un vol de truands qui n’auraient pris que des miettes. Ensuite le conventionnel Billaud-Varennes en aurait emporté la plus grande partie dans le camp des armées coalisées ayant envahi la France, achetant ainsi la retraite ordonnée par leur chef, le Prussien Brunswick. Cette dernière version, quoique totalement fausse, fut la plus répandue car elle rejoignait l’opinion de Napoléon, signifiée par Las Cases dans le Mémorial de Sainte-Hélène, qui n’avait pu comprendre la retraite des coalisés sans l’intervention de faits secrets.
C’est Germain Bapst, dans son Histoire des joyaux de la couronne, qui a définitivement prouvé en 1889 que le vol était absolument étranger à la politique et était le fait exclusif de bandes de truands, encouragés par les troubles et l’indiscipline des gardes nationaux, effet de l’incurie du ministre de l’intérieur Roland et du commandant de la garde Santerre. En effet Bapst ne se fia qu’aux procès-verbaux des recherches, arrestations et interrogatoires et aux dépositions des voleurs et témoins lors des nombreux procès qui s’ensuivirent. »
En ce qui concerne
« Victimes d’un vol spectaculaire en 1792, récupérés en grand partie, ils subirent une seconde dispersion, due aux besoins d’argent des gouvernements révolutionnaires.
Magnifiquement reconstitués par Napoléon Ier autour du Régent qu’il put heureusement récupérer en Hollande où le Directoire l’avait mis en gage, et qui fut serti sur l’épée impériale, les joyaux de la couronne, hormis une éclipse sous Louis-Philippe, brillèrent de tout leur éclat sous le premier Empire, la Restauration et le règne de Napoléon III, à chaque fois remontés au goût du jour par les meilleurs joailliers de Paris.
Ils s’éteignirent dans leurs écrins après la défaite de 1870, pour être dispersés une troisième fois, sauf quelques trop rares pièces comme le Régent, lors d’une désastreuse vente aux enchères organisée en 1887 par le troisième République, qui voulait ainsi porter un coup décisif à toute idée de retour à la monarchie.
Ces derniers temps, le Musée du Louvre a heureusement pu acheter des joyaux prestigieux. »
Bonne journée.
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 13/05/2013 à 15h31
cher documentaliste
bonjour et un grand merci pour votre réponse
D'après l'introduction du livre que vous avez bien voulu me comminiquer, les bijoux ont donc bien été retrouvés ,mais non parmi les biens du duc de Brunswick comme l'indique le téléfilm objet de mon interogation.
Ce que l'on ignore apparement, c'est où et comment ils l'ont été, à part le Régent.
pouvez vous me donner d'autres éléments à ce sujet.
merci d'avance
bonjour et un grand merci pour votre réponse
D'après l'introduction du livre que vous avez bien voulu me comminiquer, les bijoux ont donc bien été retrouvés ,mais non parmi les biens du duc de Brunswick comme l'indique le téléfilm objet de mon interogation.
Ce que l'on ignore apparement, c'est où et comment ils l'ont été, à part le Régent.
pouvez vous me donner d'autres éléments à ce sujet.
merci d'avance
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 14/05/2013 à 14h02
Nous avons de nouveau consulté l’ouvrage de François Morel, Les Joyaux de la couronne de France : les objets du sacre des rois et des reines : suivis de l'histoire des joyaux de la couronne de François Ier à nos jours, et nous ne pouvons malheureusement vous éclairer plus avant sur le destin de ces bijoux, car personne ne le sait vraiment.
Tout d’abord une partie des bijoux a été récupérée tout de suite après le vol, car les truands étant nombreux, ils se sont "volés" mutuellement sur la valeur des bijoux, et plusieurs d’entre eux ont été piégés par la police en coordination avec des joailliers.
Par la suite, le diamant « Régent » a été retrouvé chez une complice des voleurs en 1793.
Ce que l’on sait, c’est qu’à cette époque, l’Etat avait récupéré 17 millions de livres de bijoux sur les 24 millions de livres dérobés.
Sur les 7 millions restants, nombreux avaient été revendus par des recéleurs à l’étranger. On ne les a pas tous retrouvés, et on ignore toujours où ils se trouvent pour certains.
Les bijoux manquants appartenaient à des parures qui ont été démontées et vendues pièces par pièces.
Certains bijoux sont ainsi retournés à la couronne de France mais on n’ignore toujours comment, ni par quelle filière ils ont transités : ainsi plusieurs bijoux ont été récupérés par Louis XVIII, alors en exil, qui les a redonnés au Trésor de la couronne en 1824, à la fin de son règne, sans en expliquer la provenance.
Enfin ce qui constitue l’ensemble des bijoux de la couronne de France évolue avec le temps : ce trésor de la couronne comprend d'abord les bijoux appartenant à la monarchie, auxquels il faut adjoindre les bijoux personnels de chacun des régnants, plus les ventes et les acquisitions, sans compter la transformation de bijoux existants (notamment sous le règne de Napoléon).
Vous dire où chacun de ces bijoux se trouve actuellement est la vérité que tout le monde recherche depuis plus de deux siècles.
Bonne journée.
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