Autre réponse à "Rampants"
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 25/04/2013 à 12h43
209 vues
Question d'origine :
Bonjour,
Pourquoi les gens qui sont sous morphiniques dans les hôpitaux voient souvent des "rampants" (rats, souris, escargots, araignées ...) ?
Merci d'avance pour la réponse
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 26/04/2013 à 09h14
Le phénomène que vous évoquez, les hallucinations visuelles complexes (en particulier d’animaux dits « rampants »), n’est pas uniquement généré par la consommation de morphine, et de ses dérivés, mais aussi par le processus de sevrage de dépendances lourdes.
Nous avons recherché les effets indésirables provoqués par la consommation de morphiniques, et ces hallucinations ne sont que des effets très rares, certes impressionnants, et n’apparaitraient soit au tout début d’un traitement morphinique lourd, soit en cas de surdosage du traitement. Il ne faut pas oublier que les patients, traités à l’hôpital, sont soignés pour des pathologies souvent lourdes (cancer notamment), et ont donc un traitement puissant.
Voici les explications que nous avons trouvées sur différents sites médicaux :
- Stratégie nationale anti-drogue du Canada :
« La consommation de
… Le consommateur peut porter des lésions à la peau (causées par le grattage compulsif de la peau à la suite d'hallucinations tactiles (sens du toucher) donnant à penser que des insectes rampent sous la peau). »
- Brochure morphine, éditée par l’hôpital de Genève :
« elle provoque
- l’Institut national du cancer :
« Les effets secondaires les plus redoutés (les hallucinations, les troubles psychiques) sont
Ces hallucinations visuelles d’animaux « rampants » sont difficiles à expliquer, même par les professionnels de santé. D’autant qu’elles se produisent sous d’autres traitements et sont alors nommées
- hallucinations iatrogènes :
«
Sensation ou perception d'objets externes n'existant pas dans la réalité. Elles peuvent être isolées ou entrer dans un tableau délirant
Les hallucinations ne doivent pas être confondues avec les illusions, qui consistent en une mauvaise interprétation de stimuli sensoriels.
Elles peuvent être de nature diverse : auditives (ce sont les plus fréquentes), visuelles ou olfactives... Plus rarement, elles concernent le toucher, voire le goût. Elles sont l'un des symptômes majeurs de certaines psychoses (schizophrénie, notamment) et s'observent dans certains états délirants (delirium tremens provoqué par l'alcoolisme, fortes fièvres...). Elles peuvent être aussi d'origine neurologique (tumeurs cérébrales...). Si, dans le cas des psychoses, le sujet n'a pas conscience du caractère endogène de l'hallucination , le malade atteint de lésions cérébrales l'identifie généralement comme telle (" J'entends des sons de cloche... ").
Si la consommation de certaines substances, dites hallucinogènes (mescaline, LSD), peut provoquer de tels troubles, certains médicaments ou certaines pathologies ou circonstances comme une fièvre élevée (par exemple) peuvent également être impliqués. »
«
(source : douleur et analgésie)
Ces hallucinations peuvent aussi être provoquées par le sevrage d’un alcoolisme sévère ou de la consommation d’opiacés :
« Le DTs (Delirium Tremens) provoque des signes neurovégétatifs (sueurs intenses et tachycardie), des délires – état de confusion mentale qui se caractérise par un discours incohérent, de la désorientation et une extrême agitation -,
Hormis l’alcool, les substances qui provoquent des symptômes de sevrage sont les opiacés : la cocaïne, les amphétamines, les sédatifs et les barbituriques, la nicotine et certaines formes de tranquillisants. »
(source : Psychopathologie de Nevid, Rathus et Greene)
Enfin ce type d’hallucinations d’animaux « rampants » a été constaté à la suite de la consommation d’une plante toxique la stramoine commune ou stramonium : elle provoque des « Hallucinations d'aspect chimérique ou effrayants ; il voit des images effrayantes qui l’assaillent, mis surtout des petits animaux noirs, tels que des insectes, des chiens et toutes sortes de choses grouillantes, rampantes. »
Pour aller plus loin, vous pouvez consulter :
- Manuel de psychologie et psychopathologie clinique générale, sous la direction de René Roussillon
- Psychopathologies, émotions et neurosciences, sous la direction de Chrystel Besche-Richard
- Dictionnaire de la psychiatrie et de psychopathologie clinique, sous la dir. de Jacques Postel
- une précédente réponse du Guichet du Savoir : morphine : son utilisation
- un cours de psychiatrie sur Orientation diagnostique devant des hallucinations
- le document Hallucinations, publié dans Encyclopédie médico-chirugicale.
Bonne journée.
Commentaire de
iom :
Publié le 26/04/2013 à 12:55
Bonjour,
Je pense pouvoir dire que les hallucinations visuelles de rampants ne sont pas systématiquement provoquées par un sevrage ; ma maman décédée depuis maintenant 8 ans n'était absolument pas en situation de sevrage, et le personnel de l'Ehpad où elle résidait et moi-même avions remarqué que ce phénomène précédait souvent une récidive de l'accident vasculaire cérébral qu'elle avait fait antérieurement
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Commentaires 1
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