Question d'origine :
bonjour, je suis en 3ème et j'ai l'histoire de l'art à faire
j'ai donc choisi 3 oeuvres
rosie the riveter de norman rockwell (couverture de magazine)
rosie the riveter de the fours vagabonds (chanson)
we can it de J.howard miller
si vous avez des infos sur ses oeuvres merci de me l'ai donner
Réponse du Guichet
bml_mus
- Département : Musique
Le 25/04/2013 à 15h27
Cette introduction au service Guichet du Savoir rappelle ceci : "Bien entendu, nous ne ferons pas à votre place vos travaux scolaires ou universitaires"...
Cette question a d'autre part déjà été partiellement posée au Guichet du Savoir, retrouvez-la ici.
Nous avons toutefois quelques pistes de recherche à vous proposer concernant la chanson « Rosie the riveter » :
Cette page (en français) nous précise la chronologie :
"En 1941, un photographe de l'agence UPI (United Press International) photographia dans l'usine d'American Broach & Machine Co. à Ann Harbor, Michigan, États-Unis, une jeune ouvrière de dix-sept ans nommée Geraldine Hoff Doyle. (voir illustration sur le site)
L'année suivante, l'illustrateur J. Howard Miller réalisa pour le compte de Westinghouse une série d'affiches appelant à l'effort de guerre. Parmi elles, celle-ci dont le personnage s'inspire de la photo représentant Geraldine Hoff Doyle. (voir illustration sur le site)
Cette affiche fut collée sur les murs d'une usine Westinghouse pendant deux semaines seulement, du 15 au 28 février 1942. Recouverte par les autres affiches de Miller, elle disparut totalement. Exit Geraldine.
En 1942, Redd Evans and John Jacob Loeb composèrent une chanson intitulée Rosie the Riveter (Rosie la riveteuse).
La chanson avait été inspirée par une certaine Rosalind P. Walter, autre ouvrière qui travaillait à la construction des avions de chasse F4U Corsair."
L'article du Wikipedia anglophone est assez riche, et contient dans le premier tiers de sa partie 'history' des informations sur la chanson et
Enfin, vous pouvez retrouver sur ce blog (tenu par des professeurs de collège) une synthèse intéressante de l'histoire des 'Rosies', ainsi que les paroles de la chanson et leur traduction.
La partition est quant à elle visible ici.
Réponse du Guichet
bml_art
- Département : Arts et Loisirs
Le 26/04/2013 à 11h45
Sur le site brevetdescolleges vous disposez d’un plan type pour analyser une peinture dans le cadre que vous mentionnez.
Le site eduscol fournit 6 exemples d’analyse de tableaux dont celui de Kandinsky « Composition VIII», œuvre abstraite similaire à « Rythme 1 ».
Le texte qui définit l’épreuve est présent sur le site du Ministère de l’éducation nationale, avec notamment l’indication d’un barème pour évaluer l’élève :
«
- Situer des œuvres dans le temps et dans l'espace
- Présenter une œuvre de façon précise selon ses caractéristiques principales : domaine artistique, auteur, titre, époque ou contexte, support, dimensions, destination, mouvement artistique.
- Maîtriser des notions de base pour décrire les techniques de production et les usages d'une œuvre d'art ou d'un monument.
- Utiliser à bon escient un vocabulaire adapté à un domaine et à un langage artistiques.
- Développer un commentaire critique et argumenté sur une œuvre en discernant entre les critères subjectifs et objectifs de l'analyse.
- Établir des liens pertinents avec d'autres œuvres de la même période ou de périodes différentes.
- Produire quelques éléments d'analyse critique sur une œuvre nouvellement présentée à son regard.
- Manifester des connaissances de base sur les métiers et les formations liés aux domaines artistiques.
- Développer, pendant cinq minutes environ, un propos structuré relatif à l'objet d'étude.
- Appuyer son commentaire sur une documentation appropriée (référence aux cours, ressources numériques, etc.)
- Écouter et prendre en compte les questions du jury en formulant une réponse adaptée.
- Justifier ses choix en décrivant ses intérêts et ses acquis en histoire des arts.
- Manifester sa capacité à interroger un univers artistique, y compris abstrait.
- Évoquer la construction d'une culture personnelle en histoire des arts.
- S'exprimer correctement à l'oral, dans un niveau de langue approprié.
- Adopter un comportement physique convenant à la situation de l'épreuve. »
Nous ne possédons pas de documents sur le graphiste J. Howard Miller, mais Internet regorge de sites qui fournissent une description détaillée de son affiche :
La bibliothèque numérique mondiale
ello Graphic design
Wikipédia, avec une version anglaise plus développée
Vintage Make-up qui parle des 3 œuvres citées par vous
Art et histoire au carré :
«
Nous sommes au cœur de la seconde guerre mondiale. Aux Etats-Unis, les hommes sont enrôlés sur le front, en Europe et dans le pacifique. Les bras manquent dans les usines pour les remplacer. Le gouvernement américain lance donc une campagne pour encourager les femmes à participer à l’effort de guerre, en s’employant comme ouvrières. Néanmoins, elles sont souvent cantonnées à certaines tâches, notamment le rivetage ou encore le câblage électrique des avions. Elles travaillent surtout dans les industries légères à des postes peu qualifiés. Entre 1940 et 1944, la population ouvrière féminine augmente de 57%.
Géraldine Doyle, 17 ans, travaille pour American Broach & Machine Co. L'agence United Press la prend en photo devant une machine à emboutir des pièces métalliques. Pour être plus à l’aise, elle porte un bleu de travail et ses cheveux sont retenus par un bandana.
En 1943, J. Howard Miller se voit commander une série d'affiches par l'entreprise Westinghouse. Il s'inspire de cette photo pour créer la campagne " We can do it ! ". (« Nous pouvons le faire ! »). L’affiche a pour but d’encourager la production, de remonter le moral des employés. Cependant, elle est destinée au comité de coordination de la production de guerre de l’entreprise, et au début sa diffusion reste limitée.
L’image est vite surnommée « rosie la riveteuse » en raison d’un chant patriotique qui porte ce nom :
Rosie la riveteuse est aussi associée à une autre femme, Rosie Monroe, riveteuse dans le Michigan, qui contribue durant la guerre au montage de bombardiers B-29, B-24 pour l’US Air Force, l’armée de l’air américaine. Dans les années 50, elle réussit même à devenir pilote. (Elle meurt dans un crash aérien, quelques décennies plus tard).
En Mai 1943, Norman Rockwell, déjà célèbre comme illustrateur, interprète sa propre « Rosie », à la demande du journal Saturday Evening Post, qui en fait sa couverture.
Sa riveteuse est beaucoup plus masculine. Très musclée, elle porte un bracelet de force. Elle fait sa pause-déjeuner (elle tient un sandwich d’une main et de l’autre une sacoche à son prénom) sur fond de drapeau américain. Son emploi est clairement identifiable : Son imposant pistolet à riveter repose sur ses genoux, ses lunettes de protection ne quittent pas son front, et elle porte une salopette de travail en jean.
Ses chaussures piétinent un livre : Le Mein Kampf d’Hitler. (l’industrie de guerre américaine, représentée par une bonne ouvrière, écrase l’Allemagne nazie).
En réalité, Rockwell a pris pour modèle une opératrice téléphonique de 19 ans, Mary Doyle, qu’il a volontairement grossie sur l’image, ce dont il s’est excusé auprès d’elle !
La une du journal devient très célèbre. »
Un blog, le blog d'histoire-géographie / éducation-civique de Mme Mariez, professeur certifié au collège Le Carré sainte Honorine de Taverny, fournit de nombreux éléments pour une analyse des deux affiches.
Dans le livre Norman Rockwell : 332 couvertures de magazines / Christopher Finch, on note p. 323, un commentaire spécifique sur l’œuvre :
Couverture du Post • 29 mai 1943, n° 333
« Rien n'est trop beau pour la Rosie de Rockwell, et il va jusqu'à lui attribuer la position et la musculation du prophète Isaïe de Michel-Ange au plafond de la chapelle Sixtine. L'idée est bonne, d'autant qu'elle est inattendue. Il n'est pas de modèle plus héroïque dans l'histoire de la peinture occidentale, mais Rockwell ne fait pas que lui emprunter, il multiplie les notations de son. crû. Calée sur les robustes genoux de Rosie, la lourde machine à riveter paraît presque un jouet. Si NORMAN ROCKWELL avait cessé-de travailler au début de la guerre, à l’âge de quarante-sept ans, nous pourrions à juste titre supposer qu'on l'aurait oublié depuis longtemps… Sa réputation repose aujourd'hui sur à peine une centaine de couvertures qu'il a créées pour le Post entre 1943 et 1962. Ce ne sont pas ses seules œuvres maîtresses, car il y en a eu quelques-unes avant cette période, mais elles ne seraient reconnues que des spécialistes s'il n'avait pas maintenu la qualité constante de ses œuvres tardives, ainsi que la vision unique de ses couvertures à partir de 1943. C'est donc pendant la guerre et au cours des années d'après-guerre que Rockwell se distingue tout particulièrement des autres illustrateurs, comme le héraut d'un groupe bien précis de mythes américains.
Il n'est pas aisé de choisir une couverture particulière pour illustrer son évolution, car il suit des voies nouvelles depuis la fin des années 1930. Cependant, nous pouvons certainement choisir "Rosie l'assembleuse", un superbe hommage humoristique aux efforts de guerre des civils, qu'il peint à l'époque où des centaines de forteresses volantes commencent à entreprendre leurs vols téméraires au-dessus de la Ruhr et d'autres cibles stratégiques allemandes. "Rosie l'assembleuse" possède une maîtrise qu'à mon avis aucun autre illustrateur de l'époque n'aurait égalé, et cette autorité est basée sur une confiance totale de la part du public américain, que Rockwell a conquis au cours des vingt-cinq dernières années. Rockwell va conserver cette confiance et cette autorité pour le reste de sa vie…
… Les couvertures de la Grande guerre sont figées et conventionnelles, tandis que celles de la seconde guerre sont animées et inventives. Elles nous montrent, souvent avec humour, l'effet de la guerre sur les citoyens ordinaires. Rockwell évite à tout prix les démonstrations d'héroïsme et il représente très rarement les zones militaires…
Il est possible que la guerre elle-même ait permis aux Américains d'apprécier Rockwell comme il le mérite. L'échelle des événements mondiaux rend le quotidien insignifiant, et pourtant Rockwell a l'audace de se concentrer sur ce type de sujets, refusant que lui-même ou ses protagonistes se laissent dominer par l'histoire. Il y a quelque chose d'incroyablement rassurant chez Rockwell, cet homme tranquille, et quelque chose d'inspirant dans la manière dont il persiste dans sa profession en se basant sur des valeurs simples tandis que le monde s'efforce de s'entre-déchirer. »
Deux autres ouvrages de notre fonds, empruntés en ce moment, pourraient également vous être utiles :
Norman Rockwell, 1894-1978 : le peintre préféré de l'Amérique / Karal Ann Marling
Norman Rockwell : chroniqueur du XXe siècle / musée de Norman Rockwell de Stockbridge
D’un point de vue plastique, les deux images diffèrent notablement :
L’affiche produite par J. Howard Miller répond aux critères habituels de la propagande :
Une vue en contre-plongée
Un visage volontaire
Une accentuation de la perspective : le bras musclé occupe le premier plan
Un slogan qui s’inscrit délibérément dans l’image
Une réduction des couleurs et une symbolique affirmée : le rouge du foulard pour l’énergie, la révolution, le jaune du fond pour un avenir brillant comme le soleil, le bleu de la chemise pour le travail.
L’image de Rockwell est totalement différente. Ce n’est pas celle d’un illustrateur au service d’un message politique, mais celle d’un véritable artiste (il a réalisé aussi des peintures), qui détermine son travail en réaction à l’histoire de l’art et propose un univers singulier.
L’attitude de la femme reproduit exactement la pose du prophète Isaïe peint par Michel-Ange au plafond de la Sixtine. Entre nous, cette image a été également traduite en dessin par Rubens.
Il est très intéressant alors de jouer au jeu des erreurs entre ces deux versions, et de noter l’humour débordant de Rockwell :
Le pouce et l’index écartés de la main gauche inoccupée chez Michel-Ange reçoivent un sandwich.
Au livre sacré posé sur les genoux se substituent la mallette de l’ouvrière, portant son nom (Chez Michel-Ange le nom est inscrit dans un cartouche traditionnel en dessous du personnage), ainsi que son pistolet à rivets.
Le message politique est délivré par des moyens plastiques, sans recours à une rhétorique révolutionnaire : le drapeau américain envahit le fond du tableau comme dans le courant ultérieur du Pop Art et la dénonciation de l’ennemi allemand prend la forme du livre Mein Kampf qui est utilisé négligemment comme repose-pied par l’ouvrière.
Le réalisme de l’image est celui du quotidien, sans assujettissement à une doctrine. Les couleurs sont délicates et nuancées.
Outre l’aspect pictural des œuvres, il vous faudra connaître :
- quelques jalons biographiques et stylistiques sur les deux artistes J. Howard Miller et Norman Rockwell.
- quelques éléments historiques sur l’intervention des États-Unis dans la deuxième guerre mondiale et les répercutions sur l’activité des femmes employées dans l’industrie en remplacement des hommes partis à la guerre
- les aspects formels de l’affiche utilisée dans la propagande. Pour la propagande soviétique, vous pouvez vous reporter au livre Sous le signe de l'étoile rouge : une histoire visuelle de l'Union soviétique de 1917 à la mort de Staline / David King.
- les grands aspects du féminisme, l’affiche ayant été réactivée par les mouvements féministes du fait de l’exemplarité de l’héroïne.
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 26/04/2013 à 15h41
merci beaucoup pour ses réponses j'ai pu compléter mon dossier il me reste plus que la chanson à faire
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