Question d'origine :
Bonjour cher GDS,
tous mes voeux pour cette année 2013 ! C'est l'intention qui compte non? Cela fait tellement de temps que je ne t'ai pas interrogé. Attention cela ne veut pas dire que je t'ai descendu de ton pied d'estale pour autant...
Je digresse (comme d'habitude), mais voici enfin ma question :
J'ai trois enfants, la première avait beaucoup de mal à dire au revoir aux personnes qui nous invitaient ou que nous invitions. Par ailleurs elle était très polie (bonjour, merci, s'il te plait, pardon, ...) mais le "aurevoir" avait beaucoup de mal à venir et c'était même des crises à n'en plus finir alors que nous quittions les personnes parfois que pour quelques jours. Aujourd'hui, elle a 12 ans et il n'y a plus du tout ce problème (mais d'autres sont arrivés bien entendu !). Notre seconde fille aucun soucis sur la politesse.
Notre petit dernier qui a près de 5 ans et demi a un peu les mêmes problèmes que la première (moins prononcé tout de même peut être parceque nous insistons moins aussi) mais reste très courtois le reste du temps.
Alors voila, je viens vers toi pour que tu me dises pourquoi ces deux garnements peinent tant à dire aurevoir aux gens qu'ils aiment. Quelle est cette étape de l'enfance? Comment les aider à surmonter cette difficulté qui doit au bout du compte les rendre malheureux?
Merci de ta patience, merci de tes recherches et à très bientôt,
Charlie.
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 18/03/2013 à 11h14
Bonjour,
Nous commencerons tout d’abord par quelques rappels sur la politesse chez les enfants.
Dans son livre Les sept piliers de l’éducation, Jean-Luc Aubert explique que la politesse :« a une fonction sociale et psychique qu’il importe de ne pas négliger. Progressivement, on expliquera le pourquoi et le comment de son fonctionnement, son utilité et sa nécessité sociale. Apprendre à dire « merci » et « bonjour », c’est accepter les oublis ponctuels liés à la spontanéité de l’enfance. Ce n’est que vers 9 ans que l’enfant aura ces automatismes. N’oublions pas que cet apprentissage sera d’autant plus performant que nous lui montrerons l’exemple. »
Christine Brunet et Aurore Aimelet dans leur ouvrage Dis bonjour à la dame ! consacre un chapitre aux « Petits mots d’échange » :
« Ce sont des petits mots magiques qui font plaisir aux adultes… mais mettent un certain temps à devenir une habitude chez l’enfant : Bonjour, Au revoir, S’il te plaît, Merci et Pardon devraient être des automatismes. Ne rêvez pas : il ne prononcera pas du jour au lendemain ces formules de politesse. Il se peut même que vous deviez le rappeler à l’ordre pendant près d’une quinzaine d’années. Mais ne perdez pas courage : ça finira par rentrer !.
Dès l’âge de 18 mois, l’enfant est en mesure de balbutier ces premiers mots. Parce qu’il vous aura entendu les dire et surtout les lui dire depuis sa naissance : souvent, vous lui aurez lancé en souriant : « Bonjour, ma chérie » le matin : « Au revoir, Loulou » en partant. Avant même qu’il ne sache parler, le bébé est bercé par des éléments du code, il est prêt à se l’approprier. Cela dit ne vous formalisez pas par son mutisme, surtout les premiers temps. Vous mentonnerez qu’il est important de dire ces « petits mots magiques ».
Expliquez simplement qu’il est d’usage de dire Bonjour, Au revoir, S’il te plaît, Merci et Pardon, parce que cela permet de marquer un temps particulier de la journé ou encore signifier que l’on est content ou désolé. »
Mais dans votre question, vous abordez le problème de la séparation de l’enfant avec les personnes de son entourage. Il faut donc chercher les causes de cette difficulté.
Dans Les émotions chez l’enfant d’Evelyne Thommen, l’auteur expose les peurs auxquelles les enfants sont confrontés au cours de leur développement.
« Entre 2 et 6 ans, l’enfant présente des peurs qui peuvent prendre une importance considérable dans sa vie quotidienne. Il s’agit de peurs dont l’aspect protecteur du danger est beaucoup moins apparent.
Evans, Gray, Leckman (1999) se sont penchés sur les peurs des enfants et les moyens mis en œuvre pour les réguler dont la peur de la séparation (aller au lit, être gardé par une baby-sitter, aller à l’école, dormir dans la famille).
Les jeunes enfants (1 à 4 ans) présentent globalement moins de peurs que les enfants âgés de 4 à 7 ans. Les jeunes enfants présentent de nombreuses peurs au moment du coucher, des peurs de l’étranger et de séparation.
A partir de 7 ans, les enfants sont beaucoup moins exposés à l’émotion de peur, sauf pour ceux qui développent un trouble anxieux. »
Un enfant passe donc par une période d’angoisse vis-à-vis de la séparation d’avec les personnes qu’il aime. Cette phase passera lorsque l’enfant aura appréhendé les notions de séparation et de temps. La représentation du temps n’est acquise que vers 6 ans, avant, cette notion est abstraite pour l’enfant. Le fait de dire « au revoir » implique pour lui une séparation dont il ne connaît pas la durée ce qui peut entraîner une certaine angoisse.
Nos recherches ne nous ont pas donné d’éléments pour aider les enfants à surmonter cette phase à part la possibilité de représenter le temps avec des éléments qu’il comprend (les temps de repas, de sommeil, d’école), et d’ainsi expliquer dans combien de temps l’enfant reverra la ou les personnes et ainsi le rassurer.
Sources consultées :
- La notion du temps chez les enfants sur Maman pour la vie.com.
- La représentation du temps sur Fondation Jean Piaget.
- la notion du temps et l’enfant sur Top bébé.com.
Pour aller plus loin :
- La peur de la séparation de Daniel Bailly.
- Détache moi ! : se séparer pour grandir de Marcel Ruffo.
Bonne journée.
Nous commencerons tout d’abord par quelques rappels sur la politesse chez les enfants.
Dans son livre Les sept piliers de l’éducation, Jean-Luc Aubert explique que la politesse :« a une fonction sociale et psychique qu’il importe de ne pas négliger. Progressivement, on expliquera le pourquoi et le comment de son fonctionnement, son utilité et sa nécessité sociale. Apprendre à dire « merci » et « bonjour », c’est accepter les oublis ponctuels liés à la spontanéité de l’enfance. Ce n’est que vers 9 ans que l’enfant aura ces automatismes. N’oublions pas que cet apprentissage sera d’autant plus performant que nous lui montrerons l’exemple. »
Christine Brunet et Aurore Aimelet dans leur ouvrage Dis bonjour à la dame ! consacre un chapitre aux « Petits mots d’échange » :
« Ce sont des petits mots magiques qui font plaisir aux adultes… mais mettent un certain temps à devenir une habitude chez l’enfant : Bonjour, Au revoir, S’il te plaît, Merci et Pardon devraient être des automatismes. Ne rêvez pas : il ne prononcera pas du jour au lendemain ces formules de politesse. Il se peut même que vous deviez le rappeler à l’ordre pendant près d’une quinzaine d’années. Mais ne perdez pas courage : ça finira par rentrer !.
Dès l’âge de 18 mois, l’enfant est en mesure de balbutier ces premiers mots. Parce qu’il vous aura entendu les dire et surtout les lui dire depuis sa naissance : souvent, vous lui aurez lancé en souriant : « Bonjour, ma chérie » le matin : « Au revoir, Loulou » en partant. Avant même qu’il ne sache parler, le bébé est bercé par des éléments du code, il est prêt à se l’approprier. Cela dit ne vous formalisez pas par son mutisme, surtout les premiers temps. Vous mentonnerez qu’il est important de dire ces « petits mots magiques ».
Expliquez simplement qu’il est d’usage de dire Bonjour, Au revoir, S’il te plaît, Merci et Pardon, parce que cela permet de marquer un temps particulier de la journé ou encore signifier que l’on est content ou désolé. »
Mais dans votre question, vous abordez le problème de la séparation de l’enfant avec les personnes de son entourage. Il faut donc chercher les causes de cette difficulté.
Dans Les émotions chez l’enfant d’Evelyne Thommen, l’auteur expose les peurs auxquelles les enfants sont confrontés au cours de leur développement.
« Entre 2 et 6 ans, l’enfant présente des peurs qui peuvent prendre une importance considérable dans sa vie quotidienne. Il s’agit de peurs dont l’aspect protecteur du danger est beaucoup moins apparent.
Evans, Gray, Leckman (1999) se sont penchés sur les peurs des enfants et les moyens mis en œuvre pour les réguler dont la peur de la séparation (aller au lit, être gardé par une baby-sitter, aller à l’école, dormir dans la famille).
Les jeunes enfants (1 à 4 ans) présentent globalement moins de peurs que les enfants âgés de 4 à 7 ans. Les jeunes enfants présentent de nombreuses peurs au moment du coucher, des peurs de l’étranger et de séparation.
A partir de 7 ans, les enfants sont beaucoup moins exposés à l’émotion de peur, sauf pour ceux qui développent un trouble anxieux. »
Un enfant passe donc par une période d’angoisse vis-à-vis de la séparation d’avec les personnes qu’il aime. Cette phase passera lorsque l’enfant aura appréhendé les notions de séparation et de temps. La représentation du temps n’est acquise que vers 6 ans, avant, cette notion est abstraite pour l’enfant. Le fait de dire « au revoir » implique pour lui une séparation dont il ne connaît pas la durée ce qui peut entraîner une certaine angoisse.
Nos recherches ne nous ont pas donné d’éléments pour aider les enfants à surmonter cette phase à part la possibilité de représenter le temps avec des éléments qu’il comprend (les temps de repas, de sommeil, d’école), et d’ainsi expliquer dans combien de temps l’enfant reverra la ou les personnes et ainsi le rassurer.
Sources consultées :
- La notion du temps chez les enfants sur Maman pour la vie.com.
- La représentation du temps sur Fondation Jean Piaget.
- la notion du temps et l’enfant sur Top bébé.com.
Pour aller plus loin :
- La peur de la séparation de Daniel Bailly.
- Détache moi ! : se séparer pour grandir de Marcel Ruffo.
Bonne journée.
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