Question d'origine :
Bonjour,
a Fourvière, il y a 2 vierges, la vierge noire dans la chapelle et la vierge dorée au dessus de la chapelle.
quelle est la différence des DEUX
merci
bonne journée
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 08/02/2013 à 17h35
Bonjour,
Dans l'ouvrage Notre-Dame de Fourvière et la piété lyonnaise, l'abbé Chatelus rappelle l'origine des deux vierges.
Voilà ce qu'on peut lire au sujet de la Vierge noire - qui n'est pas vraiment noire mais doit sa couleur à la poussière et la fumée des cierges :
L’autel, dit actuellement de Notre-Dame du Bon-Conseil, fut érigé en 1630 par un chanoine de Fourvière, Claude Ferrier. Il l’orna et le dédia à Notre-Dame des Grâces.
Lyonnais d’origine, docteur en théologie, Claude Ferrier fut d’abord prêtre perpétuel de Saint-Jean, et devint chanoine de Fourvière en 1612. Il se distinguait par une grande piété, un grand zèle pour le culte de Marie. Il mourut en 1646. Il avait sollicité, comme une faveur, d’être inhumé dans le cher sanctuaire où s’était écoulée sa vie. Son tombeau fut creusé près de l’autel qu’il avait fait construire.
Le vocable de Notre-Dame du Bon-Conseil était affecté, depuis des siècles, à l’autel principal qui se trouvait adossé à la muraille, du côté de l’est. La Sainte Vierge était invoquée sous ce titre, parce que les fidèles avaient contracté l'usage de venir à Fourvière pour demander à Notre-Dame lumière et conseil dans les circonstances difficiles.
Nous avons dit, dans l’article précédent, que la nef de Fourvière, avant 1751, était très exiguë et n’avait guère plus d’étendue que l’espace compris sous le clocher actuel. Le nouvel autel, érigé par Claude Ferrier et dédié à Notre-Dame des Grâces, se trouvait donc très rapproché de-l’autel principal dédié à Notre-Dame du Bon-Conseil. Quand en I751, la chapelle eut été agrandie et l’autel principal transféré, avec sa statue, à la place où il est aujourd’hui, l’autel du chanoine Ferrier se trouva seul désormais sur l’emplacement où les fidèles avaient coutume d’invoquer Notre-Dame du Bon-Conseil. La piété populaire lui attribua alors ce vocable qu’il a conservé depuis, tandis que l’autel principal et la statue ancienne, primitivement de Notre-Dame du Bon-Conseil, sont devenus, après leur déplacement, l’autel et la statue de Notre-Dame de Fourvière.
L’autel de Claude Ferrier n’est plus identiquement aujourd'hui celui de 1630 ; avec le temps, il a dû subir diverses réparations et modifications.
La statue placée sur l’autel mesure 0m70 de hauteur. Elle est en bois, recouverte d’une légère couche de plâtre doré. L’empreinte du temps et l’atmosphère de la chapelle habituellement saturée de vapeur, la poussière, la fumée des cierges, lui ont donné l’aspect d’une Vierge noire.
Nous ferons remarquer que cette statue n’est point conforme au type traditionnel de la Vierge proprement dite : Notre-Dame du Bon-Conseil. Il ne s’agit ici que du vocable sous lequel les fidèles ont coutume de s’adresser à Elle. D’ailleurs la Vierge authentique de Notre-Dame du Bon-Conseil, miraculeusement transportée à Genazzano, en Italie, en 1467, est une peinture-fresque et non une statue sculptée.
Il paraît difficile d'émettre une affirmation certaine sur son origine.
Quelques témoignages isolés la font remonter à une époque très lointaine.
Mais cette opinion ne paraît pas acceptable, car le style dans lequel la statue est sculptée, semble indiquer qu’elle n’est pas d’origine antérieure au XVIII° siècle.
A quelle époque fut-elle introduite dans la chapelle ? Une tradition veut qu’elle ait été placée sur l’autel où elle se trouve en 1630. Il est vraisemblable, dit-on, que Claude Ferrier donna la statue en même temps qu’il érigeait l’autel et l’ornait du tableau de l’Annonciation. Mais cette hypothèse est tout aussi contestable que la première et pour la même raison. Si, à la rigueur, la statue pouvait être du XVII° siècle et si elle eût été un don de Claude Ferrier, on aurait lieu d’être surpris que l’acte de fondation n’en dît mot, alors qu’il mentionne le tableau de l’Annonciation.
Nous inclinons à croire que la statue est du XVIII° siècle et qu’elle fut introduite dans le sanctuaire vers 1751, époque de l’agrandissement de la nef. La statue principale s’éloignant, on ne voulut pas laisser l’autel du chanoine Ferrier, entouré de vénération depuis plus d’un siècle, sans qu’une image de Marie fût exposée aux regards des fidèles. On y plaça cette petite statue, et l’usage prévalut d’appliquer le vocable de Notre-Dame du Bon-Conseil à l’autel et à la statue.
(…)
La statue paraît ne pas être antérieure au XVIII° siècle. Son installation a eu lieu probablement en 1751. L’application du vocable de Notre- Dame du Bon-Conseil à l’autel et à la statue remonterait à cette même date.
Les fidèles ont une dévotion très grande à Notre-Dame du Bon-Conseil. Ils aiment à se grouper près de son autel, à suspendre leurs ex-voto à la petite barrière, à faire brûler des cierges devant la Madone. Les prêtres sont heureux de célébrer le saint sacrifice sur cet autel, favorisé d’ailleurs du privilège de l’indulgence plénière.
Quant à la vierge dorée qui surplombe Lyon :
La statue qui domine le clocher de l’ancien sanctuaire de Fourvière a été érigée en 1852. Voici dans quelles circonstances.
L’affluence toujours plus considérable des fidèles à Fourvière nécessitait l’agrandissement de la chapelle. A cet effet, Son Eminence le Cardinal de Bonald autorisa, en 1851, quelques travaux qui entraînaient la destruction de l'antique petit clocher.
La population lyonnaise voulut que le nouveau clocher s’élevât avec de magnifiques proportions et fût le piédestal d’une statue monumentale de la Vierge. Ce projet, confié à l’examen d’une Commission, fut bientôt arrêté. On ouvrit une souscription et la construction du clocher s’exécuta rapidement sous la direction de M. Duboys, architecte.
Pendant ce temps, la statue était en préparation dans les ateliers de MM. Lanfrey et Constant Baud.
La cérémonie d’inauguration avait été fixée au 8 septembre 1852 ; mais, à la suite de grandes pluies, la Saône ayant envahi les ateliers où la statue devait être coulée, on fut contraint d’ajourner la fête; celle-ci était renvoyée au 8 décembre [jour de la fête de la Vierge]. Ce contretemps amenait une coïncidence providentielle. La Vierge immaculée se souvenait que l’église de Lyon avait été une des premières à la proclamer publiquement conçue sans péché, et elle voulait que son image fût inaugurée, au milieu de son peuple, le jour où l’on fêtait son glorieux privilège.
(…)
C’est au soir de cette journée mémorable que prirent naissance nos grandes illuminations lyonnaises. Sous l’impulsion d’un élan irrésistible, la ville s’embrasa spontanément et fut transformée en un océan de lumière, traduisant, par cette prodigieuse démonstration, son allégresse, et affirmant son amour, sa confiance sans borne envers son auguste Patronne.
Dans une lettre que nous citerons plus tard, Son Éminence le Cardinal de Bonald accorda une indulgence de quarante jours, à gagner trois fois par jour, à ceux qui, tournant leurs regards vers la statue de Notre-Dame de Fourvière, réciteraient avec piété la Salutation angélique.
La statue représente l’Immaculée Conception. Sur sa tête repose une couronne; ses mains sont tendues vers la cité.
Elle a pour auteur M. Fabisch, artiste bien connu, qui fut professeur de sculpture à l’école des Beaux-Arts, à Lyon.
Elle est en bronze doré; elle a été fondue, nous l’avons dit, dans les ateliers de MM. Lanfrey et Constant Baud. En 1899, elle a été redorée, grâce à une généreuse offrande faite par MM. les délégués des paroisses de Lyon, représentant, chaque année, au 8 septembre, les échevins du vœu de 1643.
Elle mesure 5m60 de hauteur; son sommet dépasse légèrement les tours de la Basilique.
Elle repose sur une base octogonale ornée de huit plaques en bronze, dont chacune contient une inscription en lettres dorées. (…)
Sur le socle de la statue ces paroles sont inscrites :
BENIFICIORUM MEMOR CIVITAS
AERE LUGDUNENSIUM, 1852
En souvenirs de ses bienfaits, la Cité lui a érigé ce monument avec les offrandes de ses enfants Lyonnais, 1852
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