Question d'origine :
A l'époque victorienne, où les jeunes filles travaillaient-elles ? De quelles machines devaient-elles s'occuper?
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 31/01/2013 à 14h17
Bonjour,
Nous vous recommandons la lecture de l'ouvrage intitulé "Les femmes dans l'Angleterre victorienne et édouardienne : entre sphère privée et sphère publique" de Véronique Molinari et Catherine-Emilie Corvisy dont vous trouverez le sommaire ici et quelques extraits sur Google Livre.
Dans l’Angleterre en cours d’industrialisation, la majorité des travailleuses appartiennent néanmoins au secteur traditionnel de la domesticité. En 1851, 40% des travailleuses victoriennes sont des domestiques et une femme sur trois embrasse au cours de sa vie ce métier, souvent transitoire et vécu comme une bonne préparation au mariage pour les jeunes filles.[…]
Le deuxième secteur d’activité féminin, après la domesticité, reste longtemps celui de l’industrie textile cotonnière et lainière. Le système usinier se développe très inégalement dans le pays. Certaines régions et villes voient fleurir nombre de fabriques et de manufactures alors que, dans le reste du pays, comme nous l’avons vu, le travail à domicile survit majoritairement. Ainsi, au début du XIXe siècle, les quatre cinquièmes des filés de coton utilisés dans le Lancashire proviennent de ces usines tandis que, dans les industries de la laine, du lin et de la soie, l’évolution industrielle est plus lente et le travail artisanal largement dominant jusque dans les années 1830.
Dans le contexte traditionnel du travail à domicile, les enfants nettoyaient et peignaient le coton et la laine, les femmes le filaient puis les hommes tissaient les étoffes.
[...]
C’est en 1842 que les autorités victoriennes s’intéressent au travail des femmes et des enfants dans les mines, dans celles de charbon où ils sont les plus nombreux. Le rapport rédigé par la Children’s Employment Commission révèle que les conditions de travail y sont inhumaines. Les enquêteurs soulignent : « the women always did the lifting or heavy part of the work […] and neither they nor the children were treated like human beings…”. Les commentaires des inspecteurs sont illustrés de dessins qui reproduisent le difficile contexte de ce labeur. Ces images ont un effet terrible sur les parlementaires à la Chambre des Communes, ce qui amène ces derniers à voter rapidement, la même année, une loi, le « Mines and Collieries Act », qui interdit le travail des femmes et des enfants sous terre.
[...]
Le travail prend alors, de plus en plus souvent, un aspect temporaire et transitoire pour les jeunes femmes de la classe ouvrière, qui cessent de travailler lorsqu’elles se marient et deviennent mères.
Quelques ouvrages complémentaires sur le sujet :
- L'Angleterre victorienne : documents de civilisation britannique du XIXe siècle / Alain Jumeau (Paris : PUF, 2001) aux pages 157 et suivantes
- Les femmes, le travail et la famille / Louise A. Tilly, Joan W. Scott - (Paris : Payot, 2002)
- La Famille ouvrière dans l'Angleterre victorienne : des regards aux mentalités / Jean-Pierre Navailles (Seyssel : Champ Vallon, 1983) aux pages 104 et suivantes
- La Société anglaise : du milieu du 19e siècle à nos jours / François Bédarida (Paris : Éd. du Seuil, 1990) aux pages 169 et suivantes
Voir aussi ces précédentes réponses :
- Epoque Victorienne
- Angleterre Victorienne
Nous vous recommandons la lecture de l'ouvrage intitulé "Les femmes dans l'Angleterre victorienne et édouardienne : entre sphère privée et sphère publique" de Véronique Molinari et Catherine-Emilie Corvisy dont vous trouverez le sommaire ici et quelques extraits sur Google Livre.
Dans l’Angleterre en cours d’industrialisation, la majorité des travailleuses appartiennent néanmoins au secteur traditionnel de la domesticité. En 1851, 40% des travailleuses victoriennes sont des domestiques et une femme sur trois embrasse au cours de sa vie ce métier, souvent transitoire et vécu comme une bonne préparation au mariage pour les jeunes filles.[…]
Le deuxième secteur d’activité féminin, après la domesticité, reste longtemps celui de l’industrie textile cotonnière et lainière. Le système usinier se développe très inégalement dans le pays. Certaines régions et villes voient fleurir nombre de fabriques et de manufactures alors que, dans le reste du pays, comme nous l’avons vu, le travail à domicile survit majoritairement. Ainsi, au début du XIXe siècle, les quatre cinquièmes des filés de coton utilisés dans le Lancashire proviennent de ces usines tandis que, dans les industries de la laine, du lin et de la soie, l’évolution industrielle est plus lente et le travail artisanal largement dominant jusque dans les années 1830.
Dans le contexte traditionnel du travail à domicile, les enfants nettoyaient et peignaient le coton et la laine, les femmes le filaient puis les hommes tissaient les étoffes.
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C’est en 1842 que les autorités victoriennes s’intéressent au travail des femmes et des enfants dans les mines, dans celles de charbon où ils sont les plus nombreux. Le rapport rédigé par la Children’s Employment Commission révèle que les conditions de travail y sont inhumaines. Les enquêteurs soulignent : « the women always did the lifting or heavy part of the work […] and neither they nor the children were treated like human beings…”. Les commentaires des inspecteurs sont illustrés de dessins qui reproduisent le difficile contexte de ce labeur. Ces images ont un effet terrible sur les parlementaires à la Chambre des Communes, ce qui amène ces derniers à voter rapidement, la même année, une loi, le « Mines and Collieries Act », qui interdit le travail des femmes et des enfants sous terre.
[...]
Le travail prend alors, de plus en plus souvent, un aspect temporaire et transitoire pour les jeunes femmes de la classe ouvrière, qui cessent de travailler lorsqu’elles se marient et deviennent mères.
Quelques ouvrages complémentaires sur le sujet :
- L'Angleterre victorienne : documents de civilisation britannique du XIXe siècle / Alain Jumeau (Paris : PUF, 2001) aux pages 157 et suivantes
- Les femmes, le travail et la famille / Louise A. Tilly, Joan W. Scott - (Paris : Payot, 2002)
- La Famille ouvrière dans l'Angleterre victorienne : des regards aux mentalités / Jean-Pierre Navailles (Seyssel : Champ Vallon, 1983) aux pages 104 et suivantes
- La Société anglaise : du milieu du 19e siècle à nos jours / François Bédarida (Paris : Éd. du Seuil, 1990) aux pages 169 et suivantes
Voir aussi ces précédentes réponses :
- Epoque Victorienne
- Angleterre Victorienne
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