Immeuble "Phare" à Vaise*

Réponse de la Documentation Lyon et Rhône-Alpes

L’immeuble du 2, quai Jaÿr, qui fait l’angle avec la rue de Saint-Cyr, date de 1910 et est l’œuvre d’Emmanuel-Pierre Cateland. C’est le premier immeuble en béton armé de Lyon, surnommé le Gratte-Ciel lyonnais, car il est haut de 30 m. Pierre-Emmanuel Cateland était propriétaire du terrain de 65 m² et de la maison d’un étage qui le couvrait. Le Guide Rhône-Alpes de l'architecture du XXe siècle, d’où sont tirées ces premières informations, signale que la terrasse du 8e étage est (toujours) collective et accessible, et qu’aucun ascenseur n’a été installé.

Une maison de rapport en béton armé (article paru dans la revue La Construction lyonnaise de décembre 1911 (microfilm F771)

On a utilisé là, d’une façon très judicieuse, les nouveaux règlements de voirie. En effet, avec des encorbellements habilement combinés, la surface de la maison a été augmentée de 20 m environ sur 85 qu’elle a à sa base. Les murs, réduits d’épaisseur et munis d’une paroi isolante à l’intérieur, augmentent encore la surface habitable en y ajoutant du confort. Tel est l’avantage présenté par le béton armé. Il n’est pas le seul. Insonorité, incombustibilité, parfait isolement de l’extérieur, autant de conditions de bien-être et de sécurité pour le locataire….

Les appartements qui sont pourvus de tout le confort moderne, y compris le chauffage central par chaudière jointe au fourneau de cuisine, se composent d’une cuisine avec dépendance, 2 chambres à coucher, une salle de bains, un salon et une salle à manger, séparés par une grand baie vitrée. Le tout riant, aéré, lumineux.
La terrasse, qui couvre l’immeuble, est à l’usage de tous les locataires et sera très appréciée par les chaudes soirées d’été… Extérieurement, la décoration est simple ; le principe même du béton armé a été accusé franchement, laissant dominer la silhouette du plan. Des incrustations de mosaïque de faïence noyées dans le crépi des murs soulignent les différentes parties de l’ensemble. Il a été placé, depuis que la photographie a été prise une « marquise » elliptique au-devant de la façade sur la place, et qui complète d’une façon très heureuse cet immeuble intéressant à plus d’un titre.

PS : Nos collègues du département Arts et loisirs avaient répondu en mai 2004 à une question sur la date des premiers immeubles en béton armé, citant celui qui vous intéresse.

Quelques illustrations accompagnant l'article...