Question d'origine :
bonjour oh guichet du savoir ! il y a un certain temps que je me pose la question sur la quantité ou sur la nature des produits que l'on pouvait acheter avec une piece de 2 sol de Louis XVI. si vous etes en pouvoir de me répondre, je vous remercie d'avance en ésperant que ma question n'est pas trop bizarre.
cordialement, julien
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 18/12/2012 à 15h49
Bonjour,
Le sol, ou sou (cf. Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers du 18e siècle), faisait partie du système monétaire de l’ancien régime :
Le système monétaire des 17ème et 18ème siècles était basé sur un système duodécimal de monnaie de compte (système de numération en base 12). Bien que très complexe pour la population rurale et analphabète que fut celle de la France féodale et post moyenâgeuse, ce système a traversé les siècles pendant plus de 1000 ans.
Les unités de base étaient la livre,le sol et le denier, ces deux dernières étant des subdivisions de la livre : 20 sols équivalent à une livre, 12 deniers font un sol (donc 1 livre = 20 sols = 240 deniers). D’autres pièces ont existé, comme l’écu ou le louis, mais celles-ci représentaient toujours une somme en livres et subdivisions. Ces monnaies de métal fin voyaient leur cours fluctuer au fil des ans : un louis d’or de 1720 avait une valeur différente d’un louis d’or de 1722. (cf. Livres, sols, deniers : le système monétaire )
Voir aussi : Wikipedia/Monnaie d'Ancien régime et Wikipedia/Sou
Sous Louis XVI circulent :
- en or : le double louis (48 livres), le louis (24 livres ou 4 écus), le 1/2 louis (12 livres).
- en argent : l'écu (6 livres), le petit écu (3 livres), le 1/5 d'écu (24 sols), le 1/10 d'écu (12 sols), le 1/20 d'écu (6 sols).
- en billon : les pièces de 2 sols, 1 sol 1/2, et 1 sol.
- en cuivre : le liard double ou 1/2 sol (6 deniers) et le liard (3 deniers).
Dans le langage courant le franc équivalait à la livre : d'où écu de 6 livres ou écu de 6 francs ; on ne disait jamais "6 francs", mais "1 écu". Cet usage demeurait au 19e siècle, où 3 francs étaient synonymes de 1 écu.
[...]
Le salaire d'un ouvrier varie de 4 sous 7 deniers à 8 ou 10 sous entre 1487 et 1608; le salaire d'un manoeuvre passe de 1 sou en 1508 à 6 sous en 1608. En 1500 on achetait 13 litres de blé avec 1 sou; en 1600 c'est à peine 2 litres que l'on pouvait obtenir. En 1629, la journée d'ouvrier est payée 7 à 8 sous; le prix s'élève lentement : 20 sous en 1670, 25 ou 30 en 1789. La journée d'ouvrier se paie entre 1,50 francs et 2,25 francs vers 1840; elle est estimée à 4 francs en 1872. Avant 1914, un bon lunetier pouvait gagner 5 francs par jour (cf. Les monnaies anciennes).
Voir aussi : La valeur des monnaies...
L'un de nos ouvrages, Le meilleur pain du monde, rend compte de la valeur de certains produits :
Dans certaines boutiques, les pauvres avaient droit à un traitement de faveur, sans qu’on sache toujours très bien quels étaient les critères de discrimination. En avril 1775, le maître boulanger Rousseau demanda 8 sous 6 deniers à une couturière pour une miche qu’il vendait 9 sous 6 deniers au marquis de Chanzeron.
[...]
les indications manquent pour construire une courbe fiable des salaires des garçons boulangers au XVIIIe siècle. Dans 39 cas, le salaire moyen était de 4,27 livres par semaine.
[…]
Compte tenu du faible niveau des salaires, il est probable que les garçons touchaient une allocation alimentaire ou étaient nourris. Dans ce cas, il est spécifié que le garçon touchera une livre supplémentaire par semaine pour se sustenter. Qu’à des fins de litige le procureur royal, au Châtelet, estimât le salaire quotidien d’un garçon boulanger à 30 sous en 1768
Et enfin, sur histoirepassion.eu, deux paniers contemporains : celui de Normand Dufié père à Antezant (17) en 1778 et celui du régisseur du château de Matha (17), en 1781 sont détaillés.
Vous pourrez de nouveau constater qu’avec 2 sols nous n’aviez pas grand-chose :
- une poule : 1,25 sols
- 1 livre de savon blanc : 2,50 s
- 1 livre de savon noir : 1,25 s
- etc.
Le sol, ou sou (cf. Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers du 18e siècle), faisait partie du système monétaire de l’ancien régime :
Le système monétaire des 17ème et 18ème siècles était basé sur un système duodécimal de monnaie de compte (système de numération en base 12). Bien que très complexe pour la population rurale et analphabète que fut celle de la France féodale et post moyenâgeuse, ce système a traversé les siècles pendant plus de 1000 ans.
Les unités de base étaient la livre,
Voir aussi : Wikipedia/Monnaie d'Ancien régime et Wikipedia/Sou
Sous Louis XVI circulent :
- en or : le double louis (48 livres), le louis (24 livres ou 4 écus), le 1/2 louis (12 livres).
- en argent : l'écu (6 livres), le petit écu (3 livres), le 1/5 d'écu (24 sols), le 1/10 d'écu (12 sols), le 1/20 d'écu (6 sols).
- en billon : les pièces de 2 sols, 1 sol 1/2, et 1 sol.
- en cuivre : le liard double ou 1/2 sol (6 deniers) et le liard (3 deniers).
Dans le langage courant le franc équivalait à la livre : d'où écu de 6 livres ou écu de 6 francs ; on ne disait jamais "6 francs", mais "1 écu". Cet usage demeurait au 19e siècle, où 3 francs étaient synonymes de 1 écu.
[...]
Le salaire d'un ouvrier varie de 4 sous 7 deniers à 8 ou 10 sous entre 1487 et 1608; le salaire d'un manoeuvre passe de 1 sou en 1508 à 6 sous en 1608. En 1500 on achetait 13 litres de blé avec 1 sou; en 1600 c'est à peine 2 litres que l'on pouvait obtenir. En 1629, la journée d'ouvrier est payée 7 à 8 sous; le prix s'élève lentement : 20 sous en 1670, 25 ou 30 en 1789. La journée d'ouvrier se paie entre 1,50 francs et 2,25 francs vers 1840; elle est estimée à 4 francs en 1872. Avant 1914, un bon lunetier pouvait gagner 5 francs par jour (cf. Les monnaies anciennes).
Voir aussi : La valeur des monnaies...
L'un de nos ouvrages, Le meilleur pain du monde, rend compte de la valeur de certains produits :
Dans certaines boutiques, les pauvres avaient droit à un traitement de faveur, sans qu’on sache toujours très bien quels étaient les critères de discrimination. En avril 1775, le maître boulanger Rousseau demanda 8 sous 6 deniers à une couturière pour une miche qu’il vendait 9 sous 6 deniers au marquis de Chanzeron.
[...]
les indications manquent pour construire une courbe fiable des salaires des garçons boulangers au XVIIIe siècle. Dans 39 cas, le salaire moyen était de 4,27 livres par semaine.
[…]
Compte tenu du faible niveau des salaires, il est probable que les garçons touchaient une allocation alimentaire ou étaient nourris. Dans ce cas, il est spécifié que le garçon touchera une livre supplémentaire par semaine pour se sustenter. Qu’à des fins de litige le procureur royal, au Châtelet, estimât le salaire quotidien d’un garçon boulanger à 30 sous en 1768
Et enfin, sur histoirepassion.eu, deux paniers contemporains : celui de Normand Dufié père à Antezant (17) en 1778 et celui du régisseur du château de Matha (17), en 1781 sont détaillés.
Vous pourrez de nouveau constater qu’avec 2 sols nous n’aviez pas grand-chose :
- une poule : 1,25 sols
- 1 livre de savon blanc : 2,50 s
- 1 livre de savon noir : 1,25 s
- etc.
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