Question d'origine :
En combien de temps, un cavalier du Moyen-Âge pouvait-ils effectuer le trajet entre Toulouse et Paris ?
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 04/12/2012 à 16h49
Bonjour,
« Tout au long du Moyen Âge, le cheval est le principal moyen de transport pour les personnes de toutes les classes sociales et dans tous les contextes, il est donc largement utilisé. Les classes supérieures et les cours royales se déplacent entre leurs différentes propriétés et leurs successions. La diplomatie exige de longues chevauchées, la guerre et les croisades mènent aussi les hommes dans de lointains pays à dos de cheval. Bien qu'ils utilisent plus volontiers l'âne, les ecclésiastiques voyagent entre les églises et les monastères, jusqu’à Rome, à dos de cheval, et les différents établissements religieux en possèdent toujours quelques-uns. Les gens de toutes classes effectuent des pèlerinages, ou voyagent pour trouver du travail, mais seuls les plus fortunés ont pu se permettre d'utiliser le cheval. D’autres font de la chevauchée un passe-temps. La plupart des gens effectuent les petits trajets à pied et utilisent les chevaux pour de longs trajets. Pour les classes supérieures, les voyages s’accompagnent de beaucoup de faste, de beaux chevaux effectuent de magnifiques cavalcades pour afficher la richesse de leur propriétaire comme pour assurer son confort personnel. »
Source : Cheval au Moyen-Age, Wikipédia.
Outre, comme on peut le supposer à lire le texte ci-dessus, le prix du cheval, de nombreux paramètres sont à prendre en compte et il est difficile de répondre très exactement : en effet, la vitesse dépend du chemin choisi, de son état, du relief, du temps, de la saison, de la possibilité de changer de cheval, de la forme du ou des chevaux, de l’adresse du cavalier, voire de son âge .
Autrement dit :
« Liée à la nature et à la viabilité des routes, au mode de transport et à la saison, c'est-à-dire à la viabilité et à la longueur du jour, la vitesse des communications tient aussi à la capacité de relais et de remonte. En moyenne et sur une bonne route de plaine, un messager sans charge parcourt en une journée plus de 50 km, et un grand personnage disposant de relais peut aller jusqu’à 70 kilomètres par jour à raison de cinq à huit kilomètres par heure réelle de déplacement. »
Source : article « Vitesse » du Dictionnaire de la France médiévale
Cette moyenne est plusieurs fois retrouvée dans les ouvrages consultés :
« En 1406, Jehan du Quenay le jeune se rend de Moulins à Paris. « Allant et venant », il séjourne dix jours pour ses affaires, son trajet dure huit jours pour une distance d'environ 600 km, soit une moyenne de 75 km par jour. Il utilise probablement le changement de cheval ou d'attelage aux étapes. Jehan Mitant dit Cousin met quatre jours pour aller en Forez, « allant, venant et séjournant » au service du duc, soit une moyenne d'environ 50 km par jour, mais ici, il faut traverser la zone montagneuse des Monts de la Madeleine. Chantard Marsault va de Moulins à Clermont, en passant par Saint-Pourçain, avec un cheval chargé et fait l'aller-retour en quatre jours, soit lui aussi une moyenne d'environ 50 km par jour. »
Source : Voyages et voyageurs au Moyen-Age p. 53-61, Déplacements définitifs et déplacements temporaires …, Réné Germain, en ligne sur Persée
« En 991, le moine Richer, qui se dit cavalier inexpert et peu habitué aux voyages, pouvait faire des étapes de cinquante kilomètres, voire de soixante-dix kilomètres en une journée. »
« « La vitesse des messagers qui vont vont au pas des chevaux n’est pas plus grande sous Louis-Philippe que sous Saint-Louis », a constaté Yves Renouard. Cette vitesse pouvait atteindre et même dépasser 60 kilomètres par jour. »
Source : Arts et vie sociale de la fin du monde antique au Moyen Age, Jean Hubert, p. 48 et 82.
Pour la route possiblement empruntée par votre cavalier, voir toujours p. 82 : « Il faut signaler le grand chemin de Toulouse à Paris qui est aussi une création médiévale, en rapport avec la politique d’expansion des capétiens. ».
C’est la même route que notifie Georges Reverdy dans Histoire des grandes liaisons françaises, même s’il signale aussi « le très ancien chemin de Paris à Toulouse par Bourges et la Haute-Auvergne ».
Voir aussi : Auvergne et Bourbonnais gothiques et pour tout savoir sur les itinéraires possibles LA référence Guide des chemins de France de 1553, Charles Estienne.
Quoiqu’il en soit on peut à la louche considérer que la distance Toulouse Paris n’est guère différente de celle d’aujourd’hui, plus proche sans doute des 700, 750 km (« Grandes routes : de Toulouse à Paris, par Montauban, Cahors, Limoges » Dictionnaire universel des géographies physique, historique et politique … , qui indique au temps des postes les « Chefs lieux des départements et leur distance de Paris : Toulouse : 172 lieues »).
Toujours « à la louche », il faut donc au Moyen Age de 10 à 15 jours de cheval pour rallier Paris à partir de Toulouse.
Si les vitesses des déplacements à cheval à différentes époques vous intéressent, consultez également ces précédentes réponses :
La Poste
Vitesse des messages dans l’Antiquité.
Bonnes lectures !
« Tout au long du Moyen Âge, le cheval est le principal moyen de transport pour les personnes de toutes les classes sociales et dans tous les contextes, il est donc largement utilisé. Les classes supérieures et les cours royales se déplacent entre leurs différentes propriétés et leurs successions. La diplomatie exige de longues chevauchées, la guerre et les croisades mènent aussi les hommes dans de lointains pays à dos de cheval. Bien qu'ils utilisent plus volontiers l'âne, les ecclésiastiques voyagent entre les églises et les monastères, jusqu’à Rome, à dos de cheval, et les différents établissements religieux en possèdent toujours quelques-uns. Les gens de toutes classes effectuent des pèlerinages, ou voyagent pour trouver du travail, mais seuls les plus fortunés ont pu se permettre d'utiliser le cheval. D’autres font de la chevauchée un passe-temps. La plupart des gens effectuent les petits trajets à pied et utilisent les chevaux pour de longs trajets. Pour les classes supérieures, les voyages s’accompagnent de beaucoup de faste, de beaux chevaux effectuent de magnifiques cavalcades pour afficher la richesse de leur propriétaire comme pour assurer son confort personnel. »
Source : Cheval au Moyen-Age, Wikipédia.
Outre, comme on peut le supposer à lire le texte ci-dessus, le prix du cheval, de nombreux paramètres sont à prendre en compte et il est difficile de répondre très exactement : en effet, la vitesse dépend du chemin choisi, de son état, du relief, du temps, de la saison, de la possibilité de changer de cheval, de la forme du ou des chevaux, de l’adresse du cavalier, voire de son âge .
Autrement dit :
« Liée à la nature et à la viabilité des routes, au mode de transport et à la saison, c'est-à-dire à la viabilité et à la longueur du jour, la vitesse des communications tient aussi à la capacité de relais et de remonte. En moyenne et sur une bonne route de plaine, un messager sans charge parcourt en une journée plus de 50 km, et un grand personnage disposant de relais peut aller jusqu’à 70 kilomètres par jour à raison de cinq à huit kilomètres par heure réelle de déplacement. »
Source : article « Vitesse » du Dictionnaire de la France médiévale
Cette moyenne est plusieurs fois retrouvée dans les ouvrages consultés :
« En 1406, Jehan du Quenay le jeune se rend de Moulins à Paris. « Allant et venant », il séjourne dix jours pour ses affaires, son trajet dure huit jours pour une distance d'environ 600 km, soit une moyenne de 75 km par jour. Il utilise probablement le changement de cheval ou d'attelage aux étapes. Jehan Mitant dit Cousin met quatre jours pour aller en Forez, « allant, venant et séjournant » au service du duc, soit une moyenne d'environ 50 km par jour, mais ici, il faut traverser la zone montagneuse des Monts de la Madeleine. Chantard Marsault va de Moulins à Clermont, en passant par Saint-Pourçain, avec un cheval chargé et fait l'aller-retour en quatre jours, soit lui aussi une moyenne d'environ 50 km par jour. »
Source : Voyages et voyageurs au Moyen-Age p. 53-61, Déplacements définitifs et déplacements temporaires …, Réné Germain, en ligne sur Persée
« En 991, le moine Richer, qui se dit cavalier inexpert et peu habitué aux voyages, pouvait faire des étapes de cinquante kilomètres, voire de soixante-dix kilomètres en une journée. »
« « La vitesse des messagers qui vont vont au pas des chevaux n’est pas plus grande sous Louis-Philippe que sous Saint-Louis », a constaté Yves Renouard. Cette vitesse pouvait atteindre et même dépasser 60 kilomètres par jour. »
Source : Arts et vie sociale de la fin du monde antique au Moyen Age, Jean Hubert, p. 48 et 82.
Pour la route possiblement empruntée par votre cavalier, voir toujours p. 82 : « Il faut signaler le grand chemin de Toulouse à Paris qui est aussi une création médiévale, en rapport avec la politique d’expansion des capétiens. ».
C’est la même route que notifie Georges Reverdy dans Histoire des grandes liaisons françaises, même s’il signale aussi « le très ancien chemin de Paris à Toulouse par Bourges et la Haute-Auvergne ».
Voir aussi : Auvergne et Bourbonnais gothiques et pour tout savoir sur les itinéraires possibles LA référence Guide des chemins de France de 1553, Charles Estienne.
Quoiqu’il en soit on peut à la louche considérer que la distance Toulouse Paris n’est guère différente de celle d’aujourd’hui, plus proche sans doute des 700, 750 km (« Grandes routes : de Toulouse à Paris, par Montauban, Cahors, Limoges » Dictionnaire universel des géographies physique, historique et politique … , qui indique au temps des postes les « Chefs lieux des départements et leur distance de Paris : Toulouse : 172 lieues »).
Toujours « à la louche », il faut donc au Moyen Age de 10 à 15 jours de cheval pour rallier Paris à partir de Toulouse.
Si les vitesses des déplacements à cheval à différentes époques vous intéressent, consultez également ces précédentes réponses :
La Poste
Vitesse des messages dans l’Antiquité.
Bonnes lectures !
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter