Napoléon et le pavillon de Cornevent à Vernaison Rhône
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 01/12/2012 à 22h45
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Question d'origine :
Bonjour,
Une habitante de Vernaison (Rhône 69390) m'a signalé que les vestiges du "pavillon de Cornevent", situé route de Givors, vers le numéro 33 de la rue, a un rapport avec un passage de Napoléon dans le village. La personne a l'age respectable m'indiquait que dans sa jeunesse l'endroit était qualifié d'emplacement Napoléon.
Je n'ai pu trouvé aucune information la dessus. Le site patrimoine de France nous signale qu'il date de la Renaissance, que d'autres sources placent sa construction à l'année 1660, mais que le manque de documentation rend toute affirmation hasardeuse.
( Cf. http://patrimoine-de-france.com/rhone/v ... stes-3.php). Pourriez-vous s'il vous plaît me renseigner à ce sujet ? Je crains que la tâche ne sois pas facile.
Je vous remercie.
Bien cordialement
Yves
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 05/12/2012 à 15h11
Nous avons consulté cet ouvrage en 5 volumes qui est une somme considérable de renseignements sur cette commune : Louis Vignon : Annales d’un village de France Charly-Vernaison en Lyonnais, éd. 1978-1993. Chaque volume contient un index très détaillé. Nous vous donnons quelques extraits :
Dans le tome 2 il est beaucoup question du domaine de Cornevent, et notamment des propriétaires qui se sont succédés :
(…) Le 14 février 1626 : Vente aux enchères du domaine de Cornevent situé à Vernaison ; André Gesson nouveau propriétaire
La maison et domaine de Cornevent, qui dès l’année 1597 appartiennent au sieur Estienne Magnin époux de demoiselle Marguerite Noyrat de Rouville, ont été saisis judiciairement pour être vendu aux enchères (……) (Archives privées du domaine de Cornevent)
Un peu plus loin, on peut lire :
(…) Le 2 aoust 1655 : Monsieur Constant de Silvecane acquiert par cession de droits le domaine de Cornevent à Verneyson
A la page 275 (toujours du tome 2), il est fait mention :
1669 (…) A Verneyson, dans son domaine de Cornevent, en face de sa nouvelle maison bourgeoise, Monsieur Constant de Silvecane a fait aménager, vers l’année 1669, « une avant-cour où sont les jardins potagers élevés en terrasses en forme d’amphithéâtre, avec des murs de soutènement, une allée pentive, un perron à deux rampes, une grotte dans laquelle est une fontaine, et un petit pavillon couvert en tuiles vernies » (Archives de Cornevent)
Nota : Ledit Monsieur Constant de Silvecane est en pourparlers avec l’architecte Thomas Blanchet pour l’édification d’un grand pavillon en forme de temple, qui sera placé à l’extrémité de la grande allée de mûriers, en haut du nouveau jardin.
Page 469 :
(…) Le 14 janvier : vente du domaine de Cornevent à Monsieur Javoy
(…) Par contrat du 14 janvier 1705, passé par-devant maître Touvenot notaire au Châtelet à Paris, Monsieur Constant de Silvecane (le fils, âgé de 45 ans) conseiller du Roy … a vendu son domaine de Cornevent situé à Verneyson (ainsi que le domaine Rousset précédemment acheté par son père) à Monsieur Claude Paul Javoy, conseiller du Roy, receveur des tailles en l’élection de Lyon, pour le prix et somme de 17 000 livres.
En note on peut lire l’historique des ventes de cette propriété :
(…) En 1966, la partie centrale du domaine (comprenant la maison principale, la terrasse en forme d’amphithéâtre, grotte et fontaine, ainsi que le petit pavillon aux tuiles plates vernies) est acquise par le docteur Paul Bonnet. En mars 1979, cette partie centrale est la propriété du docteur Claude Savioz (qui conserve les archives de ce très intéressant domaine). Le temple d’Uranie est, en 1980 la propriété de la commune de Vernaison.
Dans le tome IV, il est précisé : "En 1985", ces archives sont conservées par la famille Savioz, à Vernaison
A la page 285 du tome 2, il est indiqué que
Les photos qui illustrent ce chapitre sur le temple de la muse présentent le même édifice que celui que vous nommez pavillon de Cornevent ; un plan du domaine est également reproduit.
(…) Ainsi qu’il a traité avec le sieur Thomas Blanchet et le sieur Estienne Perret (et d’autres encore), Monsieur Constant de Silvecane a fait édifier dans le haut de son nouveau jardin de Cornevent un ravissant « pavillon » en forme de temple. Le fronton dudit pavillon est orné d’un buste de Muse, au sein découvert, à la tête couronnée de lierre, sans doute la Muse Uranie qui préside à l’astronomie et fut aimée d’Apollon. (…) Placé à l’extrémité de la « grande allée de muriers », du côté de bise, « ledit pavillon quarré, de 16 pieds dans œuvre par 24 pieds de longueur, est décoré à l’extérieur de pilastres à refend, frontons et corniches en pierre de taille grize ». (Archives du domaine de Cornevent)
En note : Ce buste de pierre a été volé en décembre 1979
Claudius Bourdin dans l’ouvrage de Petite histoire de Vernaison mon village : 1150-1984 rapporte (page 11) :
Anecdotes anciennes
(A lire dans les deux premiers volumes des Annales de Charly-Vernaison)
Le cas du domaine de Cornevent en 1670 et de son propriétaire, Mr Constant de Silvecane, est certainement l’élément le plus significatif de cette période historique de Vernaison.
Voilà un personnage très riche, apparemment cultivé et spirituel, amoureux de l’antiquité, qui vient s’installer à Vernaison, village aux charmes poétiques où ont fleuri les belles propriétés et les riches exploitations vinicoles, et qui va transformer sa propriété en havre de repos, avec des constructions fantastiques et un peu excentriques qui vont en faire un des lieux les plus marquants du village.
Histoire du Temple : 2e volume, page 285.
Le temple, édifié en 1670, était un pavillon en forme de temple, d’une architecture d’influence italienne, avec un fronton orné d’un buste de Muse à la tête couronnée de lierre. Ce buste a été volé en décembre 1979. Ce monument est inscrit à l’inventaire des Monuments historiques depuis le 21 février 1973.
La notice consacrée à Vernaison et publiée dans Grande encyclopédie de Lyon et des communes du Rhône, Tome 1 mentionne aussi le pavillon de Cornevent :
Au sud de la commune, subsistent, dans un parc, les restes d’un pavillon de repos de la Renaissance, le pavillon de « Cornevent », dont la porte est surmontée d’un fronton orné de cinq pilastres, eux-mêmes couronnés de boules. Dans le fronton, est sculpté un buste d’homme. Ce pavillon, considéré à tord comme un temple d’Apollon, à été construit par Constant de Silvecane, prévôt des marchands de Lyon en 1669 qui fit aussi aménager ses jardins en amphithéâtre de verdure.
Le seul document référencé dans la bibliographie de cette notice sur Vernaison est celui de Louis Vignon.
Nous n’avons pas trouvé au cours de notre recherche dans ces volumes d’allusions à un «emplacement Napoléon ».
En plus de la consultation des ouvrages de Louis Vignon, vous pourriez aussi vous adresser aux Archives départementales du Rhône.
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