Question d'origine :
Pourquoi un homme qui marche à côté d'une femme se mettra instinctivement à la gauche de celle-ci? Il y a t il un lien avec les hemispheres du cerveau ou est ce juste une réaction inconsciente lié à notre représentation du couple?
Réponse du Guichet
bml_sci
- Département : Sciences et Techniques
Le 05/12/2012 à 09h50
Bonjour,
Il y a fort longtemps que l'on sait que le cerveau commande la motricité.
Le fait de marcher nous semble si naturel et que l'on exécute sans même y penser.
Un homme marchant à la gauche d'une femme est un geste volontaire, même s'il est exécuté sans que l'on y prête attention. Ce geste est l’expression d'une habitude culturelle déterminée,et de ce fait module la façon dont le cerveau exécute cette tâche.
Mais tout se complique quand il s'agit de déterminer quelle aire cérébrale est activée ?
Si tous les mouvements planifiés impliquent le concours du cerveau, les mouvements conscients et inconscients ne sont cependant pas rattachés aux mêmes aires cérébrales. En neurosciences cognitives, l'asymétrie cérébrale désigne l'inégale implication des deux hémisphères du cerveau dans les différentes fonctions mentales. Dans leur anatomie générale, les deux hémisphères sont très semblables mais il existe un certain nombre de caractéristiques plus fines qui les distinguent l'un de l'autre.
Chacun est spécialisé dans son propre style de pensée et possède des facultés bien particulières, parfois présentées « simplement » comme antagonistes ; mais le lien entre ces différences structurelles et les différences fonctionnelles reste encore mal compris.
L’hémisphère droit fonctionne d’une manière synthétique il perçoit le monde globalement, dans l’espace et dans l’instant. Il voit le tableau général et la façon dont les éléments s’imbriquent entre eux.
Le cerveau droit excelle dans tout ce qui est et visuel, spatial, les perceptions et l’intuition. Il est ainsi prédominant pour notre conscience de l’espace et celle de nos émotions. La pensée est non linéaire et non séquentielle et le traitement est très rapide. L’hémisphère droit analyse aussi les choses de manière globale et détermine très vite les relations spatiales entre les diverses parties d’un ensemble.
Cette partie du cerveau ne s’occupe pas de trier les choses dans diverses catégories préétablies par des lois. Au contraire, elle semble se complaire dans la complexité, l’ambiguïté et les paradoxes. Cette pensée est ainsi difficile à décrire de par sa complexité, sa manière de traiter rapidement les informations et son aspect non-verbal. C’est l’hémisphère droit du cerveau qui est associé au monde de la créativité.
Il cible les fonctions de traitement séquentiel et analytique et est associé à la logique, au langage et à la pensée analytique. Il excelle quand il s’agit de nommer et de catégoriser des choses, dans tout ce qui est abstraction symbolique, la parole, la lecture, l’écriture et l’arithmétique.
Il contrôle et coordonne également les mouvements séquentiels et adroits.
Le mode de pensée est linéaire, chaque chose est placée de façon séquentielle, selon un certain ordre. C’est le mode de pensée qu’on nous inculque typiquement dans l’éducation, où l’accent est donné sur la littérature et les mathématiques. Mais l’hémisphère gauche modère d’importants aspects du langage et de la pensée consciente, ainsi que la prévision de l’avenir et la mémoire du passé.
L’Asymétrie fonctionnelle des Hémisphères :
Cependant, cette apparente simplicité dans la répartition des tâches du cerveau, les études faits, notamment dans des conséquences de lésions cérébrales accidentelles sur les facultés cognitives mais aussi, plus récemment, grâce aux techniques d'imagerie cérébrale, montrent des activations asymétriques suivant les opérations mentales qu'effectue la personne dont on enregistre des indices de l'activité cérébrale. En neurosciences cognitives, l'asymétrie cérébrale désigne l'inégale implication des deux hémisphères du cerveau dans les différentes fonctions mentales
Malgré d'importants progrès sur cette question, il reste de nombreux points de débats : sur le lien entre ces asymétries et la dominance hémisphérique, sur les mécanismes neurodéveloppementaux à ces asymétries ou sur l'influence des facteurs environnementaux ou génétiques.
(Extrait de Les neurosciences cognitives, Par Ruby Villar-Documet)
En France, un médecin cancérologue, Lucien Israël, en 1996, ose sur le sujet un ouvrage qui, comme il le précise bien lui même, ne relève absolument pas de la vulgarisation scientifique mais de l'exploration conceptuelle (il n'y est pas question d'exposer des vérités mais d'explorer des idées) :
Cerveau droit cerveau gauche : cultures et civilisations, par lucien Israël.
Des études ont montré que la culture influence le fonctionnement du cerveau. Des clichés IRM ont été effectués lors de tests sur des personnes élevées aux Etats-Unis et en Asie de l'est. La culture américaine est perçue pour être centrée sur l’individu alors que la culture d’Asie est plutôt axée sur la famille et la communauté. Le cerveau des américains était plus sollicité lorsqu’ils effectuaient des tâches impliquant un contexte (tâche relative), alors que celui des asiatiques était plus sollicité pour des tâches plus individuelles (tâche absolue). L’activité cérébrale diminuait lorsque les participants accomplissaient des tâches en rapport avec leur « zone de sécurité culturelle ».
(extrait de Le grand Larousse du cerveau)
Et pour aller plus loin, vous pouvez consulter ces documents :
- Biologie de la conscience, par Gerald M. Edelman.
- Cerveau sexe et pouvoir, par Catherine Vidal.
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