Question d'origine :
Bonjour,
Est-il possible que l'on se souvienne de sa vie intra-utérine ? Y a-t-il eu des témoignages de personnes se souvenant d'évènements particuliers pendant leur vie utérine qui ont pu être validés ? Existe-t-il un consensus scientifique sur la question ?
Merci à vous
Réponse du Guichet
bml_san
- Département : Médiathèque du Bachut Santé
Le 28/11/2012 à 15h00
Bonjour,
Sur votre interrogation pas de réponses concrètes et étayées scientifiquement, du moins dans les documents que nous avons pu consulter !
Sinon, le livre « Points forts : de la naissance à 3 ans » de T. Berry Brazelton amène quelques éléments de réflexion sur la constitution de souvenirs intra-utérin : « Les futures mères ont cru longtemps que ce qu’elles font et la façon dont elles le font influençaient leur futur enfant. […] la recherche fœtale nous a apporté la preuve que le fœtus s’adaptait à la tension de son environnement et qu’il pouvait même en tirer un enseignement. […] Il nous a fallu longtemps pour comprendre l’extraordinaire complexité du fœtus, tout comme il nous avait fallu longtemps pour apprendre à respecter les surprenantes capacités du nouveau-né. Il existe plusieurs chercheurs en France et aux États-Unis qui travaillent en ce moment sur les capacités d’apprentissage du fœtus, en particulier à partir de messages auditifs. Anthony de Casper, à l’université de Caroline du Nord, a démontré que les bébés enregistrent des histoires et des chansons, même complexes, lorsqu’elles sont répétées au cours des trois derniers mois de grossesse. Comme le faisait remarquer ma patiente, après leur naissance, les bébés les reconnaissent et manifestent en entendant ces sons familiers un surcroît d’attention ; ils paraissent bel et bien avoir une mémoire. Certains bébés sont capables d’effectuer dans l’utérus non seulement des apprentissages, mais aussi des choix. »
Ensuite, sur la question du souvenir et de notre capacité à nous rappeler, un article du site Slate présente une étude portant sur la capacité à se souvenir des enfants effectuée à des intervalles réguliers. La conclusion montre que « cette étude est intéressante pour les neuroscientifiques car elle étudie le fonctionnement du cerveau. Selon ce professeur, il est peut-être possible de conclure que les souvenirs ne peuvent pas être conservés, jusqu’à ce que l’hippocampe (élément clé du cerveau pour la mémoire) atteigne sa maturité à l’âge de 5 ou 6 ans. » Pour aller plus loin sur le sujet, vous pouvez consulter une thèse qui explique les mécanismes de la mémoire.
De plus, le magazine psychologie s’interroge : « Faut-il croire nos souvenirs d'enfance ? » En effet, certains « souvenirs » semblent être créés à partir d’histoires racontées par les parents ou les proches. Exemple : « Mes parents m’ont raconté tellement souvent que j’avais été oubliée, enfant, dans un supermarché, que j’ai la sensation de m’en souvenir, confie Julia, 32 ans, factrice. À ceci près que je ne peux pas m’empêcher de croire que cet abandon a duré très longtemps. Alors que ma mère prétend être aussitôt revenue me chercher. » D’ailleurs, cet épisode hante tellement Julia qu’il guide chacun de ses gestes. Pour ne plus risquer d’« être oubliée », elle s’arrange en toutes circonstances pour apparaître indispensable à son entourage familial et professionnel… »
Enfin, vous pouvez aussi consulter :
- Tout sur la mémoire de Bernard Croisile
- Le numéro 201 de la revue sciences humaines consultable sur place à la part-dieu au service du Silo moderne Cote: 954670.
Cordialement,
L’équipe Cap’Culture Santé.
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