Quelles risques majeurs pour notre planète et le vivant ?
SCIENCES ET TECHNIQUES
+ DE 2 ANS
Le 25/11/2012 à 22h46
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Question d'origine :
Bonjour,
Nous sommes nombreux à nous posez ces questions...
Nous sommes dans une période critique d'après un grand nombre de spécialistes, notre planète serait sur une mauvaise voie, vent solaire en augmentation, trou dans le champ magnétique, trou dans la couche d'Ozone, effet de serre en augmentation, arrêt de la circulation océanique, déforestation et extravisme à tout va, pollutions humaines grandissantes et accélération de la disparition de la biodiversité...
Connaissez-vous une étude permettant de classifier ces risques majeurs pour la survie de notre planète et du vivant ? Où peut être une liste de ces risques majeurs ou des impacts de l'activité humaine ?
Et pour finir, connait-on les causes premières de ces risques planétaire ?
Merci d'avance pour votre aide
Réponse du Guichet
bml_sci
- Département : Sciences et Techniques
Le 28/11/2012 à 17h25
Décidemment, en cette fin d’année 2012, les discours catastrophiques sur la fin du monde, plus ou moins rapide, plus ou moins programmée, se multiplient. Les causes de fin du monde, ou de lente catastrophe, sont diverses, vous en listez quelques unes. D’une manière générale, tout cela s’accorde à dire que c’est ainsi que le monde prendra fin, dans un soupir, et non dans un fracas.
This is the way the world ends
This is the way the world ends
This is the way the world ends
Not with a bang but a whimper.
TS Eliot, The Hollow Men
Les horreurs qui nous attendent, ou qui attendent notre planète dans les années/décennies/siècles/millénaires à venir sont tellement nombreuses qu’on ne peut plus les compter. En leur nombre, la moins crédible n’est même pas une gigantesque épeire diadème.
Hergé, l’Etoile mystérieuse.
Les causes premières sont tout aussi multiples et débattues, selon les risques. La nature des débats permet cependant de faire la part entre les acteurs scientifiques et ceux qui souhaitent réutiliser les éléments du débat à d’autres fins. Prenons par exemple le réchauffement climatique, et ses causes. On pourrait avoir l’impression, de loin, qu’il y a débat entre scientifiques pour savoir si, oui ou non, le climat de la Terre se réchauffe (et c’est là une des causes, et une des conséquences, de la plupart des scénarios catastrophes que vous évoquez). C’est une illusion. Les faits sont parlant : la Terre se réchauffe. Le débat scientifique a pour objet, comme votre question, la cause de ce réchauffement : est-elle d’origine humaine ou non ? Est-ce l’action de l’homme (déforestation, émissions de gaz à effets de serre, etc.) qui fait monter la température, ou est-ce un passage normal de l’évolution du climat terrestre, indépendamment du climat de l’homme ? Après tout, la Terre a connu bien des climats différents sur l’ensemble de ses 4,54 milliards d’années. Le débat est vif, mais il reste scientifique. Si vous entendez en revanche une personne nier le fait même du réchauffement, alors nous ne sommes plus dans le politique, mais plutôt dans l’idéologie (capitaliste, productiviste, communiste, industrielle, faites votre choix).
Dire que la planète est sur « une mauvaise voie » suppose a contrario une ou des bonnes voies. Quelles seraient ses bonnes, et mauvaises voies ? Bonnes ou mauvaises pour qui ? Ce qui est mauvais pour l’homme n’est pas forcément mauvais pour l’ensemble de la biosphère, ou pour certains de ces éléments (cafards, virus, lichens et autres formes de vie). Un peu d’humilité ne fait jamais de mal : la Terre nous a précédé, la Terre n’a pas de conscience, la science n’observe pas de bonnes ou de mauvaises choses, seulement des faits et la vie survivra sans aucun doute à l’extinction de l’homme.
A défaut d’une étude unique traitant ces différents risques encourus par la planète, ou par sa population, nous vous indiquons ci-dessous un certain nombre de documents susceptibles de vous intéresser et disponibles sur le réseau des bibliothèques municipales de Lyon.
Dans la veine de votre questionnement, nous vous conseillons d’abord Des catastrophes naturelles ?, de François Ramade, Dunod, 2006. On assiste depuis quelques années à un spectaculaire accroissement de la fréquence des événements catastrophiques partout dans le monde, d'origine naturelle ou industrielle : inondations en Europe et en Asie, cyclones ou tempêtes dévastatrices aux États-Unis et en Europe, sécheresses en Afrique, marées noires... Cet ouvrage analyse en détail les causes et les conséquences écologiques des grandes catastrophes, qu'elles résultent en partie ou entièrement de causes réputées naturelles. Il montre que même dans les cas où il s'agit de phénomènes naturels peu ou pas prévisibles, les pertes en vie humaines et les dommages environnementaux qui en résultent doivent fort peu à la fatalité. Ils résultent essentiellement, comme l'a encore montré Le Tsunami du 26 décembre 2004, de l'aveuglement avec lequel les hommes dégradent l'environnement.
Au sujet d’une éventuelle inversion des pôles magnétiques, le film documentaire La Terre perd le nord de Yannick Rose (2010). Grâce au paléomagnétisme, nous savons que le pôle magnétique s'inverse en moyenne tous les 250 000 ans. Or la dernière inversion remonte à 780 000 ans ... Lors d'une inversion des pôles, le risque est que la Terre ne soit plus protégée par la magnétosphère. Quelles seraient les conséquences pour les sociétés humaines ?
Comme vous, Albert Jacquard se pose des questions, au nombre desquelles Le compte à rebours a-t-il commencé ?, chez Stock, 2009. L'auteur dresse une liste des impasses dans lesquelles l'homme est engagé et montre quel type de catastrophe en découle. Ses réflexions portent sur la démographie et l'ouverture des frontières, la redéfinition de l'évolution et l'écologie.
Pour Yves Paccalet, la position est radicale : L’humanité disparaîtra, bon débarras ! L'espèce humaine provoque des bouleversements irréversibles de son environnement. Notre avenir est aussi bouché que celui des dinosaures ! Peut-on encore espérer que l'Homo sapiens acquière enfin la sagesse dont il se rengorge, alors que toutes les grandes questions (pollutions, saccages des terres et des mers, climats, nouveaux virus...) sont négligées ou méprisées ? D'où vient cette folie suicidaire ? De ce que l'homme est un grand singe égoïste. Il obéit à trois pulsions : sexuelle, territoriale et hiérarchique. Sa soif de domination le pousse à tous les crimes, y compris contre lui-même... Guerre nucléaire, climats en folie, empoisonnement de l'air et de l'eau, nouvelles maladies... Tout cela sera très drôle. Et après ? Rien... La vie créera de nouvelles espèces jusqu'à ce que le Soleil brûle définitivement la planète, dans environ un milliard d'années.
Le très médiatique Al Gore, ancien vice-président des Etats-Unis d’Amérique, s’exprime dans Urgence Planète Terre. Dans l'adaptation française de cette oeuvre très documentée, les bouleversements liés au changement climatique ou aux pénuries de ressources sont déjà là.L'ensemble des observations scientifiques le confirme. L'humanité tout entière est menacée. Les populations les plus démunies sont les premières frappées par les innombrables sécheresses, inondations ou cyclones, dont les terribles images sont entrées dans la banalité de notre quotidien télévisuel. (…)Dans sa réflexion, Gore nous montre comment nous avons progressivement rompu nos liens avec notre Terre. Il propose un véritable Plan Marshall écologique et nous convainc que nous avons toutes les cartes en main : Les mesures nécessaires, si contraignantes qu'elles puissent apparaître aujourd'hui, génèreront demain une fantastique créativité industrielle, stimuleront la recherche scientifique, découvriront de nouveaux gisements d'emploi. La prise de conscience progresse. Les signes d'encouragement se multiplient.
Pour ne pas nourrir notre réflexion d’un seul point de vue, tournons-nous maintenant vers les anti-écologistes qui prétendent dénoncer les fantasmes catastrophistes.
Pascal Bruckner, Le fanatisme de l’apocalypse, Grasset, 2011. La planète est malade. L’homme est coupable de l’avoir dévastée. Il doit payer. Telle est la vulgate répandue aujourd’hui dans le monde occidental. Le souci de l’environnement est légitime : mais le catastrophisme nous transforme en enfants qu’on panique pour mieux les commander. Haine du progrès et de la science, culture de la peur, éloge de la frugalité : derrière les commissaires politiques du carbone, c’est peut-être un nouveau despotisme à la chlorophylle qui s’avance. Et rend plus urgent l’instauration d’une écologie démocratique et généreuse. Une course de vitesse est engagée entre les forces du désespoir et les puissances de l’audace.
Christian Gerondeau, CO2, un mythe planétaire, éditions du Toucan/TF1 entreprises, 2009. Selon Christian Gerondeau, quoi que l'on fasse, le volume des émissions planétaires de CO2 restera le même : ce qui ne sera pas consommé comme pétrole, gaz naturel ou charbon par les uns, le sera par d'autres, selon l'auteur, président de la Fédération française des automobile-clubs. Les écologistes n'apportent pas de solution au problème environnemental puisqu'ils ne partent pas de la réalité mais d'une vision idéologique.
Jean de Kervasdoué, Les prêcheurs de l’apocalypse, Plon, 2007. Jamais l’espérance de vie n’a cessé de croître dans les pays riches, jamais leurs habitants n’ont vécu aussi vieux et en meilleure santé. Et pourtant, nous voilà englués dans le médicalement correct. Les intellectuels doutent de tout et le reste de la population croit en l’astrologie et aux maisons hantées. A qui bénéficie notre crédulité ? Il serait plaisant de connaître les financiers des grandes associations écologistes… Celles qui stigmatisent l’ogre Tchernobyl et les grands méchants OGM, tout en abandonnant une partie de l’humanité en chemin.
Et si l’on se projette un peu dans le futur, dans un monde où l’homme a déjà disparu, ou est déjà en grave danger, en situation de survie ?
Alan Weisman, dans Homo Disparitus (Flammarion, 2007) admet que le pire est déjà arrivé et imagine un monde dont nous aurions tous soudain disparu. Que reste-t-il ? La nature reprendrait-elle ses droits ? Combien faudrait-il d'années au climat pour retrouver son niveau d'avant l'âge industriel ? Qu'adviendrait-il des réacteurs de nos centrales ? Quels animaux prospéreraient et quelles races s'éteindraient ?... Ces questions, et beaucoup d'autres - des plus sérieuses aux plus saugrenues -, sont celles que le journaliste Alan Weisman, plusieurs fois primé pour ses reportages (The New York Times Magazine, The Atlantic Monthly, Discover), nous invite à explorer. Parcourant les cinq continents, convoquant de nombreux experts - climatologues, botanistes, spécialistes de l'écologie, architectes, géographes... -, il nous offre ici un passionnant reportage - où la réalité dépasse la (science) fiction.
Survivre à une invasion robot, de Daniel Wilson, Orbit, 2012. La fin du monde est causée par le fruit du travail de l’homme, destiné à travailler à sa place : les robots… Ils arrivent… Soyez prêts ! Comment démasquer un robot qui imite un humain ? Comment désactiver un robot ménager qui se rebelle ? Comment fuir un essaim de mouches électroniques en maraude ? Dans cet indispensable guide de survie, le spécialiste Daniel H. Wilson livre tous les secrets pour réprimer une mutinerie de robots. Remèdes contre les blessures au laser, reconnaissance des faux visages et discours, combat main contre pince… SURVIVRE à une invasion Robot couvre tous les scénarios possibles qui menacent l’espèce la plus en voie de disparition aujourd’hui : l’homme. N’attendez pas qu’il soit trop tard ! Découvrez toutes les astuces pour vous défendre contre l’invasion imminente !
Guide de survie en territoire zombie de Max Brooks, Calmann-Lévy, 2009. LE spécialiste des zombies, auteur de World War Z, nous délivre ici quelques règles essentielles pour survivre à une attaque de zombies. Car quand nous serons tous morts, c’est bien les morts qui poseront problème… Un détournement pince-sans-rire des divers guides de survie disponibles sur le marché.
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