Question d'origine :
Bonsoir,
Je cherche des informations sur le célèbre peintre Salvador Dali et plus précisément sur sa biographie, la particularité de son oeuvre mais surtout sur ce qui fait de lui un personnage atypique et spécial. En bref : pourquoi ce personnage a-t-il marqué le monde de la peinture?
Merci!
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 23/11/2012 à 10h55
Bonjour,
Une très brève biographie est proposée sur edunet.ch. Toutefois l’article publié sur l’ Encyclopædia Universalis est d’une toute autre teneur et vous fournira de nombreux renseignements :
Salvador Dalí n'a cessé de se raconter dans ses toiles, dans ses écrits et à ses inlassables commentateurs ; parmi ses nombreuses présentations de lui-même, celle-ci, définitive, publiée en 1964 dans son Journal d'un génie au titre éloquent : « Les événements les plus importants qui puissent arriver à un peintre contemporain sont au nombre de deux : 1. Être espagnol ; 2. S'appeler Gala Salvador Dalí. Ces deux choses me sont arrivées à moi. Comme mon propre nom de Salvador l'indique, je suis destiné à rien moins que sauver la peinture moderne de la paresse et du chaos. »
Une telle déclaration – si exagérée qu'elle en devient absurde – illustre l'extrême difficulté à démêler le vrai du faux, à distinguer la part de provocation et celle de fatuité réelle chez ce narcissique dissimulateur et mystificateur invétéré. Difficile surtout de séparer son œuvre de sa vie, la création majeure de Dalí étant peut-être précisément ce personnage excentrique et parfois agaçant, aux déclarations tonitruantes, fil conducteur d'une œuvre protéiforme et de qualité inégale.
« La différence entre un fou et moi... »
Né le 11 mai 1904 à Figueras, en Catalogne, Salvador Dalí porte le même prénom que son père, notaire quelque peu possessif, et que son frère décédé quelques années auparavant : voilà pour le roman familial où Dalí voit la cause de certains de ses troubles psychiques, son complexe d'Œdipe et ses obsessions morbides. Très jeune, il montre son talent de dessinateur ; Ramón Pitchot, peintre impressionniste ami de son père, frappé par son inventivité, l'encourage dans cette voie. Il suit bientôt des cours de dessin et est admis en 1921 à l'École des beaux-arts de Madrid. À la résidence des étudiants où il loge, il rencontre Luis Buñuel et Federico García Lorca ; de cette amitié naîtront échanges littéraires et collaborations artistiques. Au cours de cette période, il assimile les apports successifs de l'art moderne avidement étudié dans les revues d'avant-garde (L'Esprit nouveau ou Valori Plastici) ; il alterne les manières impressionniste, divisionniste, cubiste ou encore puriste qui scandalisent ses professeurs, sans toutefois abandonner un mode de représentation plus réaliste et académique.
Parallèlement à sa formation artistique, Dalí participe à l'agitation anarchiste d'alors et s'oppose à la dictature du général Miguel Primo de Rivera, activités qui lui valent d'être exclu temporairement de l'École des beaux-arts en 1923 et même emprisonné. En 1925, la galerie Dalmau de Barcelone organise sa première exposition personnelle ; l'accueil de la critique est favorable et la peinture de Dalí remarquée par ses deux compatriotes Joan Miró et Pablo Picasso. L'année suivante, Dalí rend visite à ce dernier à Paris, après un voyage aux Pays-Bas où il s'enthousiasme pour Vermeer : avant-garde et tradition, tels sont les deux pôles entre lesquels se situe désormais son œuvre.
Important acteur de l'avant-garde littéraire et artistique catalane dans la seconde moitié des années 1920, il collabore à la revue L'Amic de les arts à partir de 1927 et signe le Manifeste anti-artistique catalan en 1928, charge violente contre la culture catalane contemporaine, jugée rétrograde et purement folklorique.
Dès 1925, l'avant-garde espagnole est informée des œuvres et théories surréalistes par le biais de conférences, de revues et de traductions de textes ; Dalí s'y intéresse bientôt et son œuvre s'en ressent très nettement à partir de l'automne de 1927. Introduit par Miró dans les milieux artistiques parisiens, il s'y fait véritablement connaître en 1928 lors du tournage et de la projection du film Un chien andalou réalisé en collaboration avec Buñuel, chef-d'œuvre du cinéma surréaliste, décrit par Dalí comme « le film de l'adolescence et de la mort », enchaînement de visions énigmatiques et violentes, traduction visuelle de fantasmes et de phobies. L'été de 1929 est décisif à plus d'un titre : Dalí peint Le Jeu lugubre (collection particulière) où s'affirme sa technique illusionniste et précise ; l'espace est inspiré des œuvres d'Yves Tanguy, mais cette influence – très nette dans des œuvres telles que Le miel est plus doux que le sang, 1927 (localisation inconnue), ou Chair de poule inaugurale, 1928 (Teatre-Museu Dalí) – cède le pas aux visions personnelles de Dalí où les morphologies organiques de Joan Miró et de Jean Arp cohabitent avec des images scatologiques et sexuelles, fantasmes de pénétration et peur de la castration. Séjournant à Cadaquès, il est rejoint par Magritte, Camille Goemans, Eluard et sa femme Gala, dont il tombe amoureux. Elle le guérira de ses violentes crises nerveuses et deviendra pour le reste de sa vie son modèle et son inspiratrice. Alors s'amorce la période la plus féconde et la plus inventive de la carrière de Dalí qui se déroulera, sous les auspices du surréalisme, entre Paris, l'Espagne et les États-Unis...
Source : Guitemie Maldonado, « Dali Salvador - (1904-1989) », Encyclopædia Universalis, http://www.universalis-edu.com/encyclop ... ador-dali/.
Salvador Dali étant étudié dans le cadre du Brevet des collèges, nous avons eu de très nombreuses questions sur cet artiste et ne pouvons que vous conseiller de vous reporter à nos réponses dont :
* Celle portant spécifiquement sur Salvador Dali vous permettra de comprendre le pourquoi de sa notoriété.
* Celle sur les montres molles vous permettra d’appréhender quelques caractéristiques de son art pictural.
Enfin, sachez qu'au Centre Pompidou se tient actuellement une exposition sur Salvador Dali (du 21 novembre 2012 au 25 mars 2013).
Une très brève biographie est proposée sur edunet.ch. Toutefois l’article publié sur l’ Encyclopædia Universalis est d’une toute autre teneur et vous fournira de nombreux renseignements :
Salvador Dalí n'a cessé de se raconter dans ses toiles, dans ses écrits et à ses inlassables commentateurs ; parmi ses nombreuses présentations de lui-même, celle-ci, définitive, publiée en 1964 dans son Journal d'un génie au titre éloquent : « Les événements les plus importants qui puissent arriver à un peintre contemporain sont au nombre de deux : 1. Être espagnol ; 2. S'appeler Gala Salvador Dalí. Ces deux choses me sont arrivées à moi. Comme mon propre nom de Salvador l'indique, je suis destiné à rien moins que sauver la peinture moderne de la paresse et du chaos. »
Une telle déclaration – si exagérée qu'elle en devient absurde – illustre l'extrême difficulté à démêler le vrai du faux, à distinguer la part de provocation et celle de fatuité réelle chez ce narcissique dissimulateur et mystificateur invétéré. Difficile surtout de séparer son œuvre de sa vie, la création majeure de Dalí étant peut-être précisément ce personnage excentrique et parfois agaçant, aux déclarations tonitruantes, fil conducteur d'une œuvre protéiforme et de qualité inégale.
« La différence entre un fou et moi... »
Né le 11 mai 1904 à Figueras, en Catalogne, Salvador Dalí porte le même prénom que son père, notaire quelque peu possessif, et que son frère décédé quelques années auparavant : voilà pour le roman familial où Dalí voit la cause de certains de ses troubles psychiques, son complexe d'Œdipe et ses obsessions morbides. Très jeune, il montre son talent de dessinateur ; Ramón Pitchot, peintre impressionniste ami de son père, frappé par son inventivité, l'encourage dans cette voie. Il suit bientôt des cours de dessin et est admis en 1921 à l'École des beaux-arts de Madrid. À la résidence des étudiants où il loge, il rencontre Luis Buñuel et Federico García Lorca ; de cette amitié naîtront échanges littéraires et collaborations artistiques. Au cours de cette période, il assimile les apports successifs de l'art moderne avidement étudié dans les revues d'avant-garde (L'Esprit nouveau ou Valori Plastici) ; il alterne les manières impressionniste, divisionniste, cubiste ou encore puriste qui scandalisent ses professeurs, sans toutefois abandonner un mode de représentation plus réaliste et académique.
Parallèlement à sa formation artistique, Dalí participe à l'agitation anarchiste d'alors et s'oppose à la dictature du général Miguel Primo de Rivera, activités qui lui valent d'être exclu temporairement de l'École des beaux-arts en 1923 et même emprisonné. En 1925, la galerie Dalmau de Barcelone organise sa première exposition personnelle ; l'accueil de la critique est favorable et la peinture de Dalí remarquée par ses deux compatriotes Joan Miró et Pablo Picasso. L'année suivante, Dalí rend visite à ce dernier à Paris, après un voyage aux Pays-Bas où il s'enthousiasme pour Vermeer : avant-garde et tradition, tels sont les deux pôles entre lesquels se situe désormais son œuvre.
Important acteur de l'avant-garde littéraire et artistique catalane dans la seconde moitié des années 1920, il collabore à la revue L'Amic de les arts à partir de 1927 et signe le Manifeste anti-artistique catalan en 1928, charge violente contre la culture catalane contemporaine, jugée rétrograde et purement folklorique.
Dès 1925, l'avant-garde espagnole est informée des œuvres et théories surréalistes par le biais de conférences, de revues et de traductions de textes ; Dalí s'y intéresse bientôt et son œuvre s'en ressent très nettement à partir de l'automne de 1927. Introduit par Miró dans les milieux artistiques parisiens, il s'y fait véritablement connaître en 1928 lors du tournage et de la projection du film Un chien andalou réalisé en collaboration avec Buñuel, chef-d'œuvre du cinéma surréaliste, décrit par Dalí comme « le film de l'adolescence et de la mort », enchaînement de visions énigmatiques et violentes, traduction visuelle de fantasmes et de phobies. L'été de 1929 est décisif à plus d'un titre : Dalí peint Le Jeu lugubre (collection particulière) où s'affirme sa technique illusionniste et précise ; l'espace est inspiré des œuvres d'Yves Tanguy, mais cette influence – très nette dans des œuvres telles que Le miel est plus doux que le sang, 1927 (localisation inconnue), ou Chair de poule inaugurale, 1928 (Teatre-Museu Dalí) – cède le pas aux visions personnelles de Dalí où les morphologies organiques de Joan Miró et de Jean Arp cohabitent avec des images scatologiques et sexuelles, fantasmes de pénétration et peur de la castration. Séjournant à Cadaquès, il est rejoint par Magritte, Camille Goemans, Eluard et sa femme Gala, dont il tombe amoureux. Elle le guérira de ses violentes crises nerveuses et deviendra pour le reste de sa vie son modèle et son inspiratrice. Alors s'amorce la période la plus féconde et la plus inventive de la carrière de Dalí qui se déroulera, sous les auspices du surréalisme, entre Paris, l'Espagne et les États-Unis...
Source : Guitemie Maldonado, « Dali Salvador - (1904-1989) », Encyclopædia Universalis, http://www.universalis-edu.com/encyclop ... ador-dali/.
Salvador Dali étant étudié dans le cadre du Brevet des collèges, nous avons eu de très nombreuses questions sur cet artiste et ne pouvons que vous conseiller de vous reporter à nos réponses dont :
* Celle portant spécifiquement sur Salvador Dali vous permettra de comprendre le pourquoi de sa notoriété.
* Celle sur les montres molles vous permettra d’appréhender quelques caractéristiques de son art pictural.
Enfin, sachez qu'au Centre Pompidou se tient actuellement une exposition sur Salvador Dali (du 21 novembre 2012 au 25 mars 2013).
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