Question d'origine :
Bonjour,
Etant grands parents depuis peu avec mon épouse, nous gérons la transmission de notre patrimoine financier à nos enfants.
Ayant vu une émission à la télévision, il y a quelque temps, je me pose la question suivante, concernant la constitution éventuelle du patrimoine génétique de notre famille :
j'ai cru comprendre que les recherches en cours et / ou à venir pourraient éventuellement permettre de guérir ou aider à guérir des maladies actuellement incurables, à partir de molécules d'ADN saines, en cas de déséquilibre génétique chez le patient.
Je me pose alors la question suivante, peut être ridicule :
est il opportun de constituer un patrimoine génétique de notre famille ? cela serait simple à mettre en oeuvre, à partir de cheveux par exemple, pour les enfants, petits enfants, parents ...
Est ce de l'utopie, de la science fiction ?
Ne sachant où m'adresser, pouvez vous me donner des éléments de réponse
Merci beaucoup pour votre réponse
Réponse du Guichet
bml_sci
- Département : Sciences et Techniques
Le 03/03/2005 à 15h07
Après une longue période où elle est restée l’apanage des laboratoires de recherche fondamentale,
Hors du domaine diagnostique, la génétique humaine suscite les plus grands espoirs, mais connaît encore peu de réalisations. Les gènes sont en effet les « matrices » chimiques de notre corps. Les comprendre, c’est comprendre à terme les mécanismes biochimiques qu’ils commandent dans tout l’organisme. C’est donc aussi la possibilité de trouver les médicaments correcteurs des troubles, ou de suppléer à un gène déficient, ou de la remplacer un jour par un gène adéquat. Mais ces recherches demandent du temps, beaucoup de temps. Nous possédons de la sorte aujourd’hui un savoir de plus en plus précis sur le devenir somatique des personnes, souvent dès avant leur naissance, mais sans disposer, dans la majorité des cas, des moyens thérapeutiques correspondants.
Ce déséquilibre actuel entre diagnostics et thérapeutiques ne manque pas de créer les problèmes éthiques les plus difficiles. Devons-nous encourager les jeunes à établir leur cartographie génétique et celle de leur partenaire avant qu’ils ne procréent ? L’Etat peut-il encourager, voire imposer un tel dépistage sans risque d’eugénisme ? Faut-il multiplier les diagnostics anténataux et pour quelles maladies ?…
C’est en fait dans le domaine de la diffusion des ces tests génétiques dans la vie sociale, que se posent les plus redoutables questions.
(extrait de Hérédité tests génétiques et société, exposé de Léon Cassiers.)
En regard des différents rapports du CCNE (Comité Consultatif National d'Ethique), il est rappelé que la science génétique a eu dans sa courte histoire plus de répercussions individuelles, politiques et sociales qu'aucune autre science, et cela continue d'être parfaitement vrai aujourd'hui et le sera demain. IL revient donc aujourd'hui à la société tout entière, à ses professionnels et à ses citoyens, individuellement et collectivement, d'essayer de garder la maîtrise de l'utilisation des connaissances génétiques...
(extrait de Hérédité tests génétiques et société, exposé d'Axel Kahn.)
Pour en savoir plus sur la génétique humaine : Génome humain et médecine (dossier Pour la Science n°46 janvier/ mars 2005.)
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