Question d'origine :
Bonjour,
recherche toutes informations sur Virginie Ghesquière dit "Le joli Sergent".
Sa nécrologie aurait été publié dans un journal daté du vendredi 13 decembre 1867.
En vous remerciant.
Ginette Helène
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 19/10/2012 à 13h24
Bonjour,
Nous avons trouvé une biographie de Virginie Ghesquière dans l'ouvrage intitulé "Madame Sans-Gêne et les femmes-soldats : 1792-1815 d'Emile Cère :
Malheureusement les documents qui se rapportent à elle sont peu nombreux ; elle n'a pas dicté de mémoires comme fit Sans-Gène. Elle eut sur celle-ci l' avantage d'être décorée de l'ordre de la Légion d'honneur. Le Journal de l'Empire, à la date du 31 octobre 1812, fait ainsi mention de cette héroïne :
« On parle beaucoup du courage et du dévouement d'une demoiselle qui a remplacé son frère, conscrit de 1800, et qui est revenue de l'armée couverte d'honorables blessures. La chose est rare, et les détails méritent qu'on les connaisse.
« Virginie Chesquière (1), née à Delemont, département du Nord, arrondissement de Lille, voyant que son frère, appelé à marcher, ne pourrait supporter les fatigues de la guerre et qu'il avait des dispositions pour continuer ses études, obtint de ses parents la permission de partir pour lui. Ils étaient jumeaux et se ressemblaient beaucoup. Elle se présenta au départ sous l'habit de son frère et fut désignée pour le 27'' régiment de ligne, dans lequel elle a servi pendant six ans. Elle parvint au grade de sergent à la bataille de Wagram, pour avoir sauvé la vie à son capitaine, tombé dans le Danube et en danger de périr. A l'affaire du 2 mai, près de Lisbonne, où commandait le duc d'Abrantès, son colonel étant enveloppé par l'ennemi, elle demanda six hommes de bonne volonté avec lesquels elle a été à son secours, malgré un coup de feu qu'elle avait reçu au bras gauche, et elle parvint à le sauver, faisant encore prisonniers deux officiers insurgés. Elle reçut à cette occasion un coup de baïonnette au côté gauche, fut transférée à l'hôpital d'Alméida et de là à celui de Burgos, où elle a été guérie de sa blessure sans qu'on ait découvert son sexe ; mais une maladie l'a trahie, et elle vient de passer par la ville de Gourtrai pour aller à son dépôt recevoir la récompense due à sa valeur et a été décorée par la main même du colonel qu'elle a sauvé de la marque honorable due aux braves. »
Sur son action d'éclat du 2 mai 1808, voici quelques autres détails (2) :
« Le 27'' de ligne, repoussé dans un engagement par des forces supérieures, le 2 mai 1808, auprès de Lisbonne, avait laissé un colonel sur le champ de bataille. Ghesquière, sergent des voltigeurs, aperçoit ce brave au pied d'un arbre et à demi couché sous son cheval abattu. Il dit à deux de ses camarades : « Le corps d'un colonel est un drapeau qui appartient au régiment, et le 27e le reprendra. »
Il s'élance suivi de deux soldats ; mais ceux-ci, blessés en route, ne peuvent atteindre le but de leur course ; Ghesquière arrive seul ; mais, faible et de petite taille, il essaye en vain de charger le colonel sur ses épaules.
« Deux officiers anglais le troublent dans cette tâche honorable et pénible. Le sergent saisit son fusil, atteint l'un des assaillants à l'épaule, attaque l'autre à l'arme blanche, et les fait tous deux prisonniers. Avec leur aide, le colonel respirant encore fut placé sur un cheval abandonné qui errait à l'aventure. Ghesquière attacha les Anglais à la queue du cheval et retourna au camp.
« Ghesquière avait reçu une légère blessure au bras gauche. Il fut transporté à Thôpital d'Alméida et de là à celui de Burgos, d'où il sortit rétabli. «Blessé à la poitrine dans une autre affaire, Ghesquière voit arriver vers lui le chirurgien, qui lui dit d'un ton brusque : « Allons, arrive, troupier, que je recouse ta basane » , et se met en devoir d'opérer le pansement; mais, à la grande surprise des assistants, Ghesquière s'y oppose, et s'obstine à repousser la main secourable qu'on lui tend. Cet intrépide sergent était une femme nommée Virginie Ghesquière. »
Nous avons vu une feuille imprimée avec gravure représentant un maréchal de France remettant à une belle dame, vêtue d'une robe jaune à traîne, la croix de la Légion d'honneur. Dans le lointain, des soldats combattent. En tête de la gravure, ce titre :
Virginie Ghesquière, ou la nouvelle héroïne française.
En bas, cette note : « Virginie Ghesquière, née à Delemont, département du Nord, arrondissement de Lille. » Et plus bas la signature « Cadot » , avec cette mention : « Dominoté par Mme Croisssy, rue de la Huchette, n° 19. "En marge se trouve une chanson.
La romance "Partant pour la Syrie", dont la musique avait été composée, en 1810, par la reine Hortense sur des paroles du comte A. de Laborde, était alors (1812) à la mode. Aussi est-ce la musique qui sembla convenir à Gadot pour sa chanson sur Virginie Ghesquière.
[...]
Virginie Ghesquière avait une figure agréable, si l'on en juge par le surnom qui lui fut donné, celui de "joli sergent". Elle servit encore un an après avoir été décorée et eut son congé à la fin de 1812 : Son frère qu'elle avait remplacé était mort. Elle retourna dans son pays natal , où elle mourut vers 1855.
(1) Faute d'impression. Le nom de famille de Virginie était Ghesquière, et non Chesquière. Elle était originaire de Delemont, département du Haut-Rhin, et non département du Nord.
(2) Détails pris dans les Beautés des victoires et conquêtes des Français, par Emile de la Bédollière. Paris, Georges, 1839.
D'autres sources indiqueront qu'elle est décédée à l'âge de 99 ans dans une maison de retraite d'Issy en 1867.
D'autres encore qu'elle n'a pas vraiment obtenu la légion d'honneur : Amis et passionnés du Père Lachaise.
D'ailleurs, elle n'apparaît pas dans la base LEONORE...
Nous vous invitons également à consulter ces documents numérisés sur Gallica :
- Aux femmes / par Eugène de Mirecourt fils (L. Sauvaitre (Paris), 1895) pages 86-89
- Journal du dimanche - 16 mai 1894
- Le petit parisien - 14 avril 1894
Voir aussi Google Livres :
- Les femmes militaires de la France: depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours / Par Alfred Tranchant et Jules Ladimir
- La légion d'honneur et les femmes décorées : étude d'histoire et de sociologie feminine
- Virginie Ghesquière, le joli sergent / Rodolph Vagnair
Nous n'avons pas trouvé trace d'un article paru en 1867. Auriez-vous davantage d'informations quant au titre du journal ?
Nous avons trouvé une biographie de Virginie Ghesquière dans l'ouvrage intitulé "Madame Sans-Gêne et les femmes-soldats : 1792-1815 d'Emile Cère :
Malheureusement les documents qui se rapportent à elle sont peu nombreux ; elle n'a pas dicté de mémoires comme fit Sans-Gène. Elle eut sur celle-ci l' avantage d'être décorée de l'ordre de la Légion d'honneur. Le Journal de l'Empire, à la date du 31 octobre 1812, fait ainsi mention de cette héroïne :
« On parle beaucoup du courage et du dévouement d'une demoiselle qui a remplacé son frère, conscrit de 1800, et qui est revenue de l'armée couverte d'honorables blessures. La chose est rare, et les détails méritent qu'on les connaisse.
« Virginie Chesquière (1), née à Delemont, département du Nord, arrondissement de Lille, voyant que son frère, appelé à marcher, ne pourrait supporter les fatigues de la guerre et qu'il avait des dispositions pour continuer ses études, obtint de ses parents la permission de partir pour lui. Ils étaient jumeaux et se ressemblaient beaucoup. Elle se présenta au départ sous l'habit de son frère et fut désignée pour le 27'' régiment de ligne, dans lequel elle a servi pendant six ans. Elle parvint au grade de sergent à la bataille de Wagram, pour avoir sauvé la vie à son capitaine, tombé dans le Danube et en danger de périr. A l'affaire du 2 mai, près de Lisbonne, où commandait le duc d'Abrantès, son colonel étant enveloppé par l'ennemi, elle demanda six hommes de bonne volonté avec lesquels elle a été à son secours, malgré un coup de feu qu'elle avait reçu au bras gauche, et elle parvint à le sauver, faisant encore prisonniers deux officiers insurgés. Elle reçut à cette occasion un coup de baïonnette au côté gauche, fut transférée à l'hôpital d'Alméida et de là à celui de Burgos, où elle a été guérie de sa blessure sans qu'on ait découvert son sexe ; mais une maladie l'a trahie, et elle vient de passer par la ville de Gourtrai pour aller à son dépôt recevoir la récompense due à sa valeur et a été décorée par la main même du colonel qu'elle a sauvé de la marque honorable due aux braves. »
Sur son action d'éclat du 2 mai 1808, voici quelques autres détails (2) :
« Le 27'' de ligne, repoussé dans un engagement par des forces supérieures, le 2 mai 1808, auprès de Lisbonne, avait laissé un colonel sur le champ de bataille. Ghesquière, sergent des voltigeurs, aperçoit ce brave au pied d'un arbre et à demi couché sous son cheval abattu. Il dit à deux de ses camarades : « Le corps d'un colonel est un drapeau qui appartient au régiment, et le 27e le reprendra. »
Il s'élance suivi de deux soldats ; mais ceux-ci, blessés en route, ne peuvent atteindre le but de leur course ; Ghesquière arrive seul ; mais, faible et de petite taille, il essaye en vain de charger le colonel sur ses épaules.
« Deux officiers anglais le troublent dans cette tâche honorable et pénible. Le sergent saisit son fusil, atteint l'un des assaillants à l'épaule, attaque l'autre à l'arme blanche, et les fait tous deux prisonniers. Avec leur aide, le colonel respirant encore fut placé sur un cheval abandonné qui errait à l'aventure. Ghesquière attacha les Anglais à la queue du cheval et retourna au camp.
« Ghesquière avait reçu une légère blessure au bras gauche. Il fut transporté à Thôpital d'Alméida et de là à celui de Burgos, d'où il sortit rétabli. «Blessé à la poitrine dans une autre affaire, Ghesquière voit arriver vers lui le chirurgien, qui lui dit d'un ton brusque : « Allons, arrive, troupier, que je recouse ta basane » , et se met en devoir d'opérer le pansement; mais, à la grande surprise des assistants, Ghesquière s'y oppose, et s'obstine à repousser la main secourable qu'on lui tend. Cet intrépide sergent était une femme nommée Virginie Ghesquière. »
Nous avons vu une feuille imprimée avec gravure représentant un maréchal de France remettant à une belle dame, vêtue d'une robe jaune à traîne, la croix de la Légion d'honneur. Dans le lointain, des soldats combattent. En tête de la gravure, ce titre :
Virginie Ghesquière, ou la nouvelle héroïne française.
En bas, cette note : « Virginie Ghesquière, née à Delemont, département du Nord, arrondissement de Lille. » Et plus bas la signature « Cadot » , avec cette mention : « Dominoté par Mme Croisssy, rue de la Huchette, n° 19. "En marge se trouve une chanson.
La romance "Partant pour la Syrie", dont la musique avait été composée, en 1810, par la reine Hortense sur des paroles du comte A. de Laborde, était alors (1812) à la mode. Aussi est-ce la musique qui sembla convenir à Gadot pour sa chanson sur Virginie Ghesquière.
[...]
Virginie Ghesquière avait une figure agréable, si l'on en juge par le surnom qui lui fut donné, celui de "joli sergent". Elle servit encore un an après avoir été décorée et eut son congé à la fin de 1812 : Son frère qu'elle avait remplacé était mort. Elle retourna dans son pays natal , où elle mourut vers 1855.
(1) Faute d'impression. Le nom de famille de Virginie était Ghesquière, et non Chesquière. Elle était originaire de Delemont, département du Haut-Rhin, et non département du Nord.
(2) Détails pris dans les Beautés des victoires et conquêtes des Français, par Emile de la Bédollière. Paris, Georges, 1839.
D'autres sources indiqueront qu'elle est décédée à l'âge de 99 ans dans une maison de retraite d'Issy en 1867.
D'autres encore qu'elle n'a pas vraiment obtenu la légion d'honneur : Amis et passionnés du Père Lachaise.
D'ailleurs, elle n'apparaît pas dans la base LEONORE...
Nous vous invitons également à consulter ces documents numérisés sur Gallica :
- Aux femmes / par Eugène de Mirecourt fils (L. Sauvaitre (Paris), 1895) pages 86-89
- Journal du dimanche - 16 mai 1894
- Le petit parisien - 14 avril 1894
Voir aussi Google Livres :
- Les femmes militaires de la France: depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours / Par Alfred Tranchant et Jules Ladimir
- La légion d'honneur et les femmes décorées : étude d'histoire et de sociologie feminine
- Virginie Ghesquière, le joli sergent / Rodolph Vagnair
Nous n'avons pas trouvé trace d'un article paru en 1867. Auriez-vous davantage d'informations quant au titre du journal ?
Commentaire de
ginhelen :
Publié le 22/10/2012 à 05:04
Sa nécrologie aurait été publiée dans un journal daté du vendredi 13 decembre 1867. Peut-être l'intermédiaire des chercheurs et curieux.
En vous remerciant.Ginette Helène
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 23/10/2012 à 09h15
Bonjour,
Nous sommes allés effectuer quelques recherches dans L'Intermédiaire des chercheurs & curieux.
La date que vous nous avez donnée est fausse : le n°95 date du 10 décembre 1867 et le n°96 du 25 décembre 1867.
Grâce aux tables, nous avons pû retrouver l'article en question. Il parle de Virginie Chesquière et non Ghesquière, mais il s'agit bien de la même personne. Vous le trouverez en pièce jointe de cette réponse.
L'article date du 10 février 1886.
Nous sommes allés effectuer quelques recherches dans L'Intermédiaire des chercheurs & curieux.
La date que vous nous avez donnée est fausse : le n°95 date du 10 décembre 1867 et le n°96 du 25 décembre 1867.
Grâce aux tables, nous avons pû retrouver l'article en question. Il parle de Virginie Chesquière et non Ghesquière, mais il s'agit bien de la même personne. Vous le trouverez en pièce jointe de cette réponse.
L'article date du 10 février 1886.
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