Question d'origine :
Bonjour,
Nous voyons de plus en plus d'offres, dans nos boites mails, à la télé ou dans la rue, d'http://obseques.c-mon-assurance.com/alptis.htmlassurance obsèques.
La question que je me pose est la suivante : si je meurs, je ne serais pas là pour voir comment je serais enterrée, si cela sera bien fait, etc.
Donc : quel est l’intérêt d'organiser ses obsèques à l'avance ??? Pourquoi les hommes tiennent ils à avoir un beau caveau, quand ils ne sont pas célèbre ??
Est ce que cette (grosse) dépense est importante ?
Réponse du Guichet
bml_soc
- Département : Société
Le 18/10/2012 à 14h38
Réponse du département Société
Il existe une abondante littérature pouvant répondre à vos interrogations. En guise de réponse nous vous proposons ci après une bibliographie sélective :
« Alors je voudrais partir d’un constat simple : c’est qu’effectivement depuis quelque temps, il y a un développement très rapide des contrats d’obsèques. Et donc, ce fait-là, cette irruption des contrats d’obsèques dans le paysage funéraire suppose un changement que l’on peut considérer comme radical ; pourquoi ? (…) :
Les articles suivants vous éclaireront également sur cette pratique
Page 7 à 10 : François Michaud Nérard Éditorial
Page 11 à 27 : Caroline Tête Les français et la mort : sondages d'opinion
Page 29 à 40 : Christian Biot Des rites humains autour de la mort
Page 41 à 54 : Alain Burtscher La sémantique de la mort et des funérailles en legs symbolique de nos ancêtres
Page 55 à 61 : Jean Ruellan Les cérémonies « civiles » en développement et en quête de sens
Page 63 à 79 : Laurence Hardy Du rite aux cérémonies : prégnance du modèle religieux
Page 81 à 90 : Jean-Paul Guetny Religions et crémation
Page 91 à 102 : Thierry Jandrok Des femmes et des cendres
Page 103 à 112 : Jean-Paul Rocle Une cérémonie pour les tout-petits
Page 113 à 122 : Françoise Biotti-Mache Un rite social de mort: seppuku aspects historiques
Page 123 à 136 : Élisabeth Hardouin-Fugier Corrida de muerte, ritualisations et symbolismes
Colloque du comité national d'éthique du funéraire (CNEF). Pourquoi organiser ses obsèques a l'avance ? Lille 24 janvier 2011
Page 137 à 154 : Damien Le Guay Pourquoi organiser ses obsèques à l'avance ?
Page 155 à 173 : Tanguy Chatel La communication en matière de contrat obsèques : quelques repères et représentations
Page 175 à 190 : Gaëlle Clavandier Des funérailles d'antan à la planification des obsèques - vers une mutation radicale du rapport a la mort ?
Page 191 à 194 : Saïd-Ali Koussay La religion est-elle une assurance obsèques ? comment et pourquoi préparer ses funérailles ?
Page 195 à 198 : Jean-Marie Humeau La religion est-elle une assurance obsèques ? comment et pourquoi préparer ses funérailles ?
Page 199 à 203 : Stuart Ludbrook La religion est-elle une assurance obsèques ? Comment et pourquoi préparer ses funérailles ?
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Cet article porte sur le développement récent des contrats de prévoyance funéraire, qui permettent de financer et d’organiser à l’avance ses propres obsèques. Il vise à montrer que ce dispositif d’anticipation n’est pas investi de la même façon selon la situation familiale et le niveau de ressources culturelles des souscripteurs, mais aussi selon l’expérience qu’ils ont de la fin de vie et de la mort de leurs proches.
La souscription d’un contrat obsèques renvoie à la volonté de ne pas être un poids pour ses proches ; elle se veut le signe d’un certain sens de la famille et des responsabilités. En même temps, le souscripteur entend réaffirmer son autonomie financière et « existentielle » vis-à-vis d’eux. La démarche est aussi entreprise dans l’idée de personnaliser ses propres obsèques, d’en faire le reflet de sa singularité. Elle comporte ainsi une logique identitaire, plus ou moins affirmée et élaborée selon les ressources culturelles de l’individu, que l’on tentera de mettre au jour. Mais l’individualisation des obsèques ne signifie pas pour autant leur appropriation par le défunt lui-même : les volontés des souscripteurs s’expriment dans un cadre rituel préexistant, plus qu’elles ne donnent lieu à des cérémonies réinventées.
La montée en puissance de la prévoyance funéraire suggère par ailleurs que l’anticipation de sa propre disparition est devenue un critère normatif de la « bonne » mort, et constitue une « avance » symbolique faite aux proches. En effet, la souscription d’un contrat obsèques s’effectue dans la perspective de sa propre dégradation physique et mentale. Elle procède donc d’une logique compensatoire, voire conjuratoire : il s’agit de donner la preuve de son autonomie présente, pour contrebalancer son éventuelle dépendance future.
PLAN DE L'ARTICLE
•Introduction
•Anticiper ses obsèques : un acte conjugal ou individuel
◦La revendication de son autonomie
◦Le cas des personnes sans descendance
•Des logiques identitaires différenciées
•Une volonté de mise en cohérence de soi
◦La garantie d’obsèques « dignes »
◦L’exemple du choix de la crémation
◦Les limites de la personnalisation des obsèques
•La prévoyance funéraire, une nouvelle forme d’autocontrainte
◦L’expérience de la mort des proches
◦Une « avance » symbolique faite aux autres
◦Une redéfinition des normes statutaires des relations intergénérationnelles ?
•Conclusion
•Annexe
*Une économie de la captation : les dynamiques concurrentielles au sein du secteur funéraire / Pascale Trompette in Revue française de sociologie, 2005/2 (Vol. 46)
*Se préparer à sa mort / Françoise Biotti-Mac in Les fins de vie in
*Face à la mort, des ritualités nouvelles / Michel Hanus in
Dans quelque relégation que notre société actuelle veuille renvoyer la mort, celle-ci n’en existe pas moins, aussi inébranlable que la vie sa complice. Ce sont ses modalités qui changent, et plus encore les représentations que nos contemporains s’en font. Des modifications dans les pratiques funéraires et de nouvelles ritualités au moment de la mort en découlent naturellement.
Parmi les trois fonctions des rites funéraires – les devoirs rendus au mort, l’accompagnement des proches endeuillés et le resserrement du lien social – la seconde prend actuellement de plus en plus de place. Les volontés du défunt avaient jusqu’ici – et ont encore en bonne partie – force de loi, mais elles commencent à être relativisées au profit de ce qui semble apparaître maintenant comme le droit des survivants. N’est-ce pas l’une des raisons pour lesquelles les contrats-obsèques se multiplient, même si les contractants prétendent qu’ils désirent soulager leurs enfants de ce souci ? Il s’agit bien souvent d’un manque de confiance et d’une volonté de maîtriser encore les événements après sa disparition. Quant à la troisième fonction du rite funéraire, elle revient au premier plan lors des catastrophes collectives, en particulier lors des attentats auxquels nous avons assisté récemment. En de telles circonstances, l’instauration de cérémonies de commémoration, et la construction de monuments sont de la première importance
*Mourir à l’aube du xxie siècle / Jean-Hugues Déchaux in
(…) les initiatives professionnelles ont aussi profondément évolué au cours de la dernière décennie. Les entreprises de pompes funèbres vont de plus en plus loin dans l’offre de services : choix entre différents types de cérémonies, mise à disposition de funérariums (ou maisons funéraires),
*Le marché des défunts / Pascale Thomas, Presses de Sciences Po, 2008
Le secteur des pompes funèbres constitue un cas de création d'un service public concurrentiel dans un domaine aux enjeux civiques et sociaux. Analyse de la construction historique et politique du marché funéraire, de la concurrence des régulations entre l'Etat et les professionnels face à la loi de la libéralisation, et du repositionnement des acteurs sur l'échiquier économique
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