Question d'origine :
bonjour,
je n'aime pas le café, et donc n'en bois pas.
à la fin d'un repas on me demande souvent si je veux un petit café, ce qui à tendance à m'agacer un peu puisque je ne considère pas qu'un café fasse parti intégrante d'un repas.
pourquoi et comment aujourd'hui le café à la fin d'un repas est-il devenu monnaie courante?
merci
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 01/10/2012 à 09h49
Bonjour,
Il faudra vous faire à l’idée que les français sont accros au café et qu’il est donc entré dans les mœurs de boire du café tout au long de la journée, celui après le déjeuner étant tout particulièrement prisé.
Comment alors expliquer cet engouement ?
Dans Boire et manger. Traditions et symboles Silivia Malaguzzi rappelle comment s’est effectuée la diffusion du café :
Originaire de la région d’Ethiopie, nommée kaffa, le café arrive en Europe, via la Turquie au XVIIe siècle. A Paris, en 1669, Soliman Aga, ambassadeur du sultan Mehmet IV, prend l’habitude de recevoir ses hôtes de l’aristocratie française en servant aux dames cette boisson noire dans des tasses splendidement décorées. Le café devient un sujet mondain, et le noble sicilien Procopio, devinant que le café peut être une marchandise rémunératrice, francise son nom en Procope et ouvre une boutique de café à côté de la salle d’alors de la Comédie-Française. La boisson connaît un succès immédiat et donne son nom au lieu même (…) Initialement, le café est une denrée de luxe (…) Au XIXe siècle, le café cesse d’être l’apanage de la noblesse pour devenir un produit de consommation courante dans la bourgeoisie montante. Le prix du café diminue, et sa consommation, devenue bon marché, favorise les relations sociales ou renforce l’intimité domestique, puisqu’il est aussi destiné aux femmes.
Par ailleurs, dans La table des Français: une histoire culturelle (XVe-début XIXe siècle) Florent Quellier étudie plus précisément l’usage du café et explique que profitant de cet engouement, des cafés sont ouverts à Paris dans les années 1670_1680 et, après le dîner, les élites prennent l’habitude de se faire servir du café entérinant ainsi son statut de boisson digestive (…) l’engouement pour le café ne se dément pas au XVIIIe siècle ; Louis XV lui-même ne dédaigne pas faire du café pour ses intimes dans les Petits appartements de Versailles (…) Pour Montesquieu, dans sa trente-sixième lettre persane (1721), c’est le triomphe de l’échange intellectuel car « il donne de l’esprit à ceux qui en prennent « (...) le succès du café, la boisson et le lieu de sa consommation est assurée par les Lumières. Mais l’originalité du café est ailleurs : sa très marge diffusion sociale dès le XVIIIe siècle.
Sur cet aspect là, nous vous conseillons également la lecture de Vigarello, Histoire des pratiques de santé : Le sain et le malsain depuis le Moyen Age
Conclusion : difficile d’être à contre-courant !!
pour aller plus loin :
L'esprit des cafés en Europe/ texte de Danilo Reato ; trad. de l'italien par Anne Peabody, 1999.
toutsurlecafé.fr
moncafe.fr
une histoire de café
Il faudra vous faire à l’idée que les français sont accros au café et qu’il est donc entré dans les mœurs de boire du café tout au long de la journée, celui après le déjeuner étant tout particulièrement prisé.
Comment alors expliquer cet engouement ?
Dans Boire et manger. Traditions et symboles Silivia Malaguzzi rappelle comment s’est effectuée la diffusion du café :
Originaire de la région d’Ethiopie, nommée kaffa, le café arrive en Europe, via la Turquie au XVIIe siècle. A Paris, en 1669, Soliman Aga, ambassadeur du sultan Mehmet IV, prend l’habitude de recevoir ses hôtes de l’aristocratie française en servant aux dames cette boisson noire dans des tasses splendidement décorées. Le café devient un sujet mondain, et le noble sicilien Procopio, devinant que le café peut être une marchandise rémunératrice, francise son nom en Procope et ouvre une boutique de café à côté de la salle d’alors de la Comédie-Française. La boisson connaît un succès immédiat et donne son nom au lieu même (…) Initialement, le café est une denrée de luxe (…) Au XIXe siècle, le café cesse d’être l’apanage de la noblesse pour devenir un produit de consommation courante dans la bourgeoisie montante. Le prix du café diminue, et sa consommation, devenue bon marché, favorise les relations sociales ou renforce l’intimité domestique, puisqu’il est aussi destiné aux femmes.
Par ailleurs, dans La table des Français: une histoire culturelle (XVe-début XIXe siècle) Florent Quellier étudie plus précisément l’usage du café et explique que profitant de cet engouement, des cafés sont ouverts à Paris dans les années 1670_1680 et, après le dîner, les élites prennent l’habitude de se faire servir du café entérinant ainsi son statut de boisson digestive (…) l’engouement pour le café ne se dément pas au XVIIIe siècle ; Louis XV lui-même ne dédaigne pas faire du café pour ses intimes dans les Petits appartements de Versailles (…) Pour Montesquieu, dans sa trente-sixième lettre persane (1721), c’est le triomphe de l’échange intellectuel car « il donne de l’esprit à ceux qui en prennent « (...) le succès du café, la boisson et le lieu de sa consommation est assurée par les Lumières. Mais l’originalité du café est ailleurs : sa très marge diffusion sociale dès le XVIIIe siècle.
Sur cet aspect là, nous vous conseillons également la lecture de Vigarello, Histoire des pratiques de santé : Le sain et le malsain depuis le Moyen Age
Conclusion : difficile d’être à contre-courant !!
pour aller plus loin :
L'esprit des cafés en Europe/ texte de Danilo Reato ; trad. de l'italien par Anne Peabody, 1999.
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