Question d'origine :
Nous aimerions avoir des informations sur le choc des générations.
Si ce choc est dû à internet ?
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 27/09/2012 à 10h17
Bonjour,
« Le mot génération peut prendre plusieurs sens selon qui l’emploi. Pour un démographe, le terme est synonyme de « cohorte de naissance » et s’applique à la totalité des individus nés une même année. Du point de vue généalogique, la génération désigne à la fois une relation de filiation et l’ensemble des personnes classées selon celle-ci. En histoire, elle représente une période correspondant à la durée du renouvellement des hommes dans la vie publique ou encore au nombre d’années séparant l’âge du père de celui du fils. Généralement évaluée à trente ans, elle peut aussi se réduire à une décennie, quand elle se rapporte aux idées ou aux modes. »
Finalement la notion de génération est une notion sociologique servant à désigner un groupe de personnes d’un âge similaire ou ayant vécu une même époque voire les mêmes changements structurels et sociétaux. C’est Auguste Comte qui en a posé les bases et le sociologue Karl Mannheim en revendique l’héritage avec la notion d’« unité de génération ».
« on peut dire que les unités de génération ne sont pas des formations construites, mais qu'elles émanent à chaque fois d'entéléchies propres; toutefois elles ne sont absolument pas concevables en elles-mêmes et pour elles-mêmes, mais seulement comme éléments des entéléchies des courants. C'est pourquoi il faut encore ajouter qu'on ne peut absolument pas fixer et compter les générations intellectuelles, les unités de génération, et qu'on ne peut le faire qu'à l'intérieur de courants déterminés. L'entéléchie de courant précède l'entéléchie de génération, ce n'est qu'à l'intérieur d'une entéléchie de courant qu'une entéléchie de génération peut se faire valoir et s'en détacher ; ce qui ne signifie pas que chacun des courants qui se combattent à un moment précis donne naissance à de nouvelles entéléchies de générations.
Le problème des générations Karl Mannheim (Paris : Armand Colin, DL 2011)
Louis Chauvel dans Le destin des générations en donne une lecture plus claire :
« L'argument de Mannheim est le suivant : contrairement à ses prédécesseurs, il est vain de rechercher une temporalité et un rythme générationnel mécanique qui aurait des conséquences sur le déroulement historique. La génération n'a de sens que lorsqu’elle est relation : relation avec les pairs, les générations antérieures, les institutions et les évolutions historiques. Ces relations peuvent être aussi bien directes et concrètes que globales en transitant par une idée ancrée dans l’esprit du temps – Zeitgeist. »
Les sociologues ou les artistes ont donné des noms aux générations. Les plus connues sont les Baby-Boomers (ou Boomers) pour les gens nés entre 1943 et 1959, la génération X pour les personnes nées entre 1960 et 1979, la génération Y pour celles nées entre 1980 et 2000. Il n’y a pas de consensus pour les enfants nés après 2000. Ainsi certains les appellent la génération Z, d’autre la génération C, ou encore la nouvelle génération silencieuse. Les dates ne sont que des indicateurs, et en aucun cas des frontières hermétiques.
Les caractéristiques des générations :
Les baby-boomers sont les enfants nés au début des Trente glorieuses, une période à forte croissance économique où le plein emploi était la norme. Le nom de baby-boomer vient de l’explosion démographique que les pays industrialisés ont connue. Les baby-boomers sont entrés dans la vie active et ont rapidement cotisé pour la retraite dont le système s’est mis en place à la fin de la Seconde guerre mondiale. Le niveau de vie des boomers s’est continuellement accru, grâce notamment à un accès facilité à la propriété. Parallèlement ce sont développées les prémices d’une mentalité individualiste, en rupture avec le lien social villageois. Le boomer a travaillé, travaillé dur, pour offrir à ses enfants le confort qu’il n’avait pas étant jeune.
Source: generationdidees.ca
Selon le sociologue Fernand Dumont, cette jeunesse des années 1980 a été en attente. Cette période s’est étirée jusqu’à l’âge de 30 ans, en raison des études. Ce sont les enfants issus de la Révolution tranquille, enfants-rois, enfants du divorce, qui ont grandi à l’ombre des baby-boomers précédents. Le mode de vie adopté par ceux qui étaient dans la vingtaine, au début des années 1980, a modifié le modèle de la jeunesse. Par rapport à la génération précédente, ces jeunes sont demeurés plus longtemps chez leurs parents.
La génération X a été sévèrement jugée. Certains l’ont considérée comme une génération de jeunes désabusés, portés à jeter un regard méprisant sur leurs aînés. Ces jeunes ont été taxés d’opportunistes, d’américanisés, de corporatistes, conservateurs, etc. Ceux de la génération X ont lancé, à leur tour, une campagne de dénigrement contre les jeunes de la génération suivante, les taxant d’aphasiques, d’illettrés, d’incultes, sans idéaux, dépourvus d’ambition, etc.
Selon Daniel Tanguay, la génération X devrait cesser ses récriminations anti-boomers, qui ne mènent à rien. Trop de jeunes de la génération X se sont complus dans un discours misérabiliste. Pour s’en sortir, la génération X devrait cesser de nourrir une culture de ressentiment à l’égard des boomers, dit-il !
(…)
Selon Mathieu-Robert Sauvé, si ça continue, la génération X va atteindre les mêmes avantages que ceux de la génération précédente, qu’elle a tant dénoncée. L’identité X qui s’est essentiellement construite sur l’opposition à la précédente, va se dissoudre à mesure que les disparités vont s’amenuiser.
M. Sauvé poursuit : "À quoi cette génération d’enfants gâtés aura-t-elle servi ?" Ces trentenaires ou quarantenaires, qui se retrouvent coincés, matin et soir, dans des bouchons de circulation, sont incapables d’adopter le covoiturage ou de prendre le métro.
Source : Génération X
La Génération Y
Cette génération Y est celle qui pose le plus de problème à la génération X. Elle remet tout en cause, détruit les modèles de management existant, révolutionne la manière classique de vendre un produit et privilégie la créativité, l’innovation, et le culot. Ceux de la génération précédente ne comprennent pas ces nouvelles valeurs, cette nouvelle façon de penser. Ce mode de communication qui auparavant ne pouvait fonctionner autrement que verticalement part désormais dans tous les sens. L’efficacité devient beaucoup plus importante que l’ancienneté.
La première ligne de défense de la gen X est d’ailleurs de remettre en cause le manque d’expérience latent de cette relève. La critique est commune et c’est seulement en gagnant du temps de cette manière qu’elle s’achète un peu de répit. La génération X a bien souvent du mal à comprendre la génération Y et vice versa.
Mais les écoles ne sont plus les mêmes, le temps n’est plus le même. Une stratégie qui fonctionnait il y a 20 ou même 10 ans est vouée à l’échec aujourd’hui. Les nouveaux riches ont la trentaine et n’ont pas attendu 70 ans pour devenir aussi influents que le président. Mais cette génération Y ne veut pas remplacer la génération X ni prendre leur place aux employés. Elle aimerait juste que sa voix soit entendue et que la justesse de ses stratégies modernes s’allie avec l’expérience des méthodes traditionnelles.
La génération Y sait s’adapter et est multitâches. Il ne faut plus la catégoriser dans un emploi ou une compétence.
Source : leprinceduweb.com
Par choc des générations, on comprend ce phénomène qui rend le dialogue entre les générations difficiles. Les modèles de représentation du réel et les référents sociaux ne sont pas les mêmes. Les attentes, les espoirs, les perspectives d’avenir sont autant de points de divergences.
L’Internet n’est pas le Deus ex machina à qui l’on devrait les chocs entre générations. Néanmoins, le choc entre les X et les Y pourrait trouver une explication dans la toile. En effet, les X ont inventé internet, et les Y le web 2.0. Facebook et Twitter en sont les meilleurs exemples. Les X peinent à entrer dans les réseaux sociaux, développant des stratégies de méfiance alors que pour les Y l’acte semble naturel.
Source : Avec le Web 2.0 c’est la génération Y qui prend la relève de la génération X
Quant à la génération montante, les C, les Z ou quel que soit son nom, elle sera la génération des perpétuellement connectés, celle de la télévision 3D … et forcément, elle sera en choc avec les générations précédentes, et les autres à venir.
« Le mot génération peut prendre plusieurs sens selon qui l’emploi. Pour un démographe, le terme est synonyme de « cohorte de naissance » et s’applique à la totalité des individus nés une même année. Du point de vue généalogique, la génération désigne à la fois une relation de filiation et l’ensemble des personnes classées selon celle-ci. En histoire, elle représente une période correspondant à la durée du renouvellement des hommes dans la vie publique ou encore au nombre d’années séparant l’âge du père de celui du fils. Généralement évaluée à trente ans, elle peut aussi se réduire à une décennie, quand elle se rapporte aux idées ou aux modes. »
Finalement la notion de génération est une notion sociologique servant à désigner un groupe de personnes d’un âge similaire ou ayant vécu une même époque voire les mêmes changements structurels et sociétaux. C’est Auguste Comte qui en a posé les bases et le sociologue Karl Mannheim en revendique l’héritage avec la notion d’« unité de génération ».
« on peut dire que les unités de génération ne sont pas des formations construites, mais qu'elles émanent à chaque fois d'entéléchies propres; toutefois elles ne sont absolument pas concevables en elles-mêmes et pour elles-mêmes, mais seulement comme éléments des entéléchies des courants. C'est pourquoi il faut encore ajouter qu'on ne peut absolument pas fixer et compter les générations intellectuelles, les unités de génération, et qu'on ne peut le faire qu'à l'intérieur de courants déterminés. L'entéléchie de courant précède l'entéléchie de génération, ce n'est qu'à l'intérieur d'une entéléchie de courant qu'une entéléchie de génération peut se faire valoir et s'en détacher ; ce qui ne signifie pas que chacun des courants qui se combattent à un moment précis donne naissance à de nouvelles entéléchies de générations.
Le problème des générations Karl Mannheim (Paris : Armand Colin, DL 2011)
Louis Chauvel dans Le destin des générations en donne une lecture plus claire :
« L'argument de Mannheim est le suivant : contrairement à ses prédécesseurs, il est vain de rechercher une temporalité et un rythme générationnel mécanique qui aurait des conséquences sur le déroulement historique. La génération n'a de sens que lorsqu’elle est relation : relation avec les pairs, les générations antérieures, les institutions et les évolutions historiques. Ces relations peuvent être aussi bien directes et concrètes que globales en transitant par une idée ancrée dans l’esprit du temps – Zeitgeist. »
Les sociologues ou les artistes ont donné des noms aux générations. Les plus connues sont les Baby-Boomers (ou Boomers) pour les gens nés entre 1943 et 1959, la génération X pour les personnes nées entre 1960 et 1979, la génération Y pour celles nées entre 1980 et 2000. Il n’y a pas de consensus pour les enfants nés après 2000. Ainsi certains les appellent la génération Z, d’autre la génération C, ou encore la nouvelle génération silencieuse. Les dates ne sont que des indicateurs, et en aucun cas des frontières hermétiques.
Les caractéristiques des générations :
Les baby-boomers sont les enfants nés au début des Trente glorieuses, une période à forte croissance économique où le plein emploi était la norme. Le nom de baby-boomer vient de l’explosion démographique que les pays industrialisés ont connue. Les baby-boomers sont entrés dans la vie active et ont rapidement cotisé pour la retraite dont le système s’est mis en place à la fin de la Seconde guerre mondiale. Le niveau de vie des boomers s’est continuellement accru, grâce notamment à un accès facilité à la propriété. Parallèlement ce sont développées les prémices d’une mentalité individualiste, en rupture avec le lien social villageois. Le boomer a travaillé, travaillé dur, pour offrir à ses enfants le confort qu’il n’avait pas étant jeune.
Source: generationdidees.ca
Selon le sociologue Fernand Dumont, cette jeunesse des années 1980 a été en attente. Cette période s’est étirée jusqu’à l’âge de 30 ans, en raison des études. Ce sont les enfants issus de la Révolution tranquille, enfants-rois, enfants du divorce, qui ont grandi à l’ombre des baby-boomers précédents. Le mode de vie adopté par ceux qui étaient dans la vingtaine, au début des années 1980, a modifié le modèle de la jeunesse. Par rapport à la génération précédente, ces jeunes sont demeurés plus longtemps chez leurs parents.
La génération X a été sévèrement jugée. Certains l’ont considérée comme une génération de jeunes désabusés, portés à jeter un regard méprisant sur leurs aînés. Ces jeunes ont été taxés d’opportunistes, d’américanisés, de corporatistes, conservateurs, etc. Ceux de la génération X ont lancé, à leur tour, une campagne de dénigrement contre les jeunes de la génération suivante, les taxant d’aphasiques, d’illettrés, d’incultes, sans idéaux, dépourvus d’ambition, etc.
Selon Daniel Tanguay, la génération X devrait cesser ses récriminations anti-boomers, qui ne mènent à rien. Trop de jeunes de la génération X se sont complus dans un discours misérabiliste. Pour s’en sortir, la génération X devrait cesser de nourrir une culture de ressentiment à l’égard des boomers, dit-il !
(…)
Selon Mathieu-Robert Sauvé, si ça continue, la génération X va atteindre les mêmes avantages que ceux de la génération précédente, qu’elle a tant dénoncée. L’identité X qui s’est essentiellement construite sur l’opposition à la précédente, va se dissoudre à mesure que les disparités vont s’amenuiser.
M. Sauvé poursuit : "À quoi cette génération d’enfants gâtés aura-t-elle servi ?" Ces trentenaires ou quarantenaires, qui se retrouvent coincés, matin et soir, dans des bouchons de circulation, sont incapables d’adopter le covoiturage ou de prendre le métro.
Source : Génération X
La Génération Y
Cette génération Y est celle qui pose le plus de problème à la génération X. Elle remet tout en cause, détruit les modèles de management existant, révolutionne la manière classique de vendre un produit et privilégie la créativité, l’innovation, et le culot. Ceux de la génération précédente ne comprennent pas ces nouvelles valeurs, cette nouvelle façon de penser. Ce mode de communication qui auparavant ne pouvait fonctionner autrement que verticalement part désormais dans tous les sens. L’efficacité devient beaucoup plus importante que l’ancienneté.
La première ligne de défense de la gen X est d’ailleurs de remettre en cause le manque d’expérience latent de cette relève. La critique est commune et c’est seulement en gagnant du temps de cette manière qu’elle s’achète un peu de répit. La génération X a bien souvent du mal à comprendre la génération Y et vice versa.
Mais les écoles ne sont plus les mêmes, le temps n’est plus le même. Une stratégie qui fonctionnait il y a 20 ou même 10 ans est vouée à l’échec aujourd’hui. Les nouveaux riches ont la trentaine et n’ont pas attendu 70 ans pour devenir aussi influents que le président. Mais cette génération Y ne veut pas remplacer la génération X ni prendre leur place aux employés. Elle aimerait juste que sa voix soit entendue et que la justesse de ses stratégies modernes s’allie avec l’expérience des méthodes traditionnelles.
La génération Y sait s’adapter et est multitâches. Il ne faut plus la catégoriser dans un emploi ou une compétence.
Source : leprinceduweb.com
Par choc des générations, on comprend ce phénomène qui rend le dialogue entre les générations difficiles. Les modèles de représentation du réel et les référents sociaux ne sont pas les mêmes. Les attentes, les espoirs, les perspectives d’avenir sont autant de points de divergences.
L’Internet n’est pas le Deus ex machina à qui l’on devrait les chocs entre générations. Néanmoins, le choc entre les X et les Y pourrait trouver une explication dans la toile. En effet, les X ont inventé internet, et les Y le web 2.0. Facebook et Twitter en sont les meilleurs exemples. Les X peinent à entrer dans les réseaux sociaux, développant des stratégies de méfiance alors que pour les Y l’acte semble naturel.
Source : Avec le Web 2.0 c’est la génération Y qui prend la relève de la génération X
Quant à la génération montante, les C, les Z ou quel que soit son nom, elle sera la génération des perpétuellement connectés, celle de la télévision 3D … et forcément, elle sera en choc avec les générations précédentes, et les autres à venir.
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