Question d'origine :
Bonjour,
Je voudrais savoir d'où vient la tradition des aniverasires de mariage, et combien il y en a. Est-ce que c'est un phénomène interculturel que l'on peut retrouver dans d'autres pays européens ? Et dans ce cas-là, est-ce que la symbolique et l'objet sont les mêmes ? Par ailleurs, est-ce que les mariés sont censés se l'offrir entre eux, ou bien est-ce à leurs amis et invités de leur offrir la matière de l'année ?
merci beaucoup !
Une lyonnaise expatriée
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 22/06/2012 à 14h58
Bonjour,
Il semble que l’origine des anniversaires de mariage ne soit pas très précisément connue. Arnold Von Gennep, dans Le Folklore français, T. 1, p. 527 note seulement :
« Pour le mariage comme pour la naissance, la première communion et les funérailles, il existe des commémorations qui rappelle le geste primitif. Après vingt-cinq ans de mariage, on célèbre les noces d’argent ; après cinquante, les noces d’or, et après soixante-quinze, les noces de diamant. Ce sont toujours des occasions de rassembler de nouveau toute la parenté, surtout les descendants directs, les amis et les voisins ; autrement dit, c’est un renouvellement, au moyen d’un repas et de cadeaux, du lien social restreint inauguré par le mariage des héros du jour.
Répandues dans la petite bourgeoisie des villes, ces commémorations ne se sont transmises dans les campagnes qu’au cours du XIXe siècle. »
En note, il précise : « Roy, Montbéliard, n° 794, p. 41, est très affirmatif sur ce point et suppose que les noces d’or et d’argent sont venues en Franche-Comté d’Alsace ou d’Allemagne »
Nous n’avons pas trouvé beaucoup d’autres informations. Les articles Anniversaire de mariage, Hochzeitstag, Nozze, Wedding anniversary des différents Wikipedia montrent que cette tradition existe dans les différents pays européens, ainsi que dans les pays anglo-saxons, avec des noms parfois variables mais approchants. La tradition semble bien s’être répandue au XIXe. Les noces année par année datent plutôt du 20e siècle (avec quelques intentions commerciales et une provenance sans doute américaine), les noces fêtées plus traditionnellement étant celles des 25, 50 et 75 ans. Le fait que l’article allemand mentionne plus de noms et plus de variations suivant les régions, ainsi qu’une attestation de la tradition vers 1600, et les précisions de l’article en anglais peuvent corroborer la note de Van Gennep sur une provenance allemande.
La tradition s’est-elle répandue en France en partie à cause de son acceptation par l’Eglise ?
« l’anniversaire individuel de naissance fut d’abord prétexte à d’orgiaques agapes dans l’antiquité latine, avant d’être condamné en tant que péché d’orgueil par l’église catholique qui lui substitua, sous l’impulsion de saint Augustin, la fête du saint patronymique pendant près de mille ans ! Il fallut attendre que la réforme protestante conteste le culte des saints et que l’âge d’état civil devienne un puissant régulateur des parcours de vie pour voir réapparaître l’anniversaire de naissance à l’époque moderne, au XVIIe siècle en terres protestantes et au XXe siècle en terres catholiques. C’est pourquoi les langues anglo-saxonnes distinguent l’anniversaire de naissance (birthday, Geburtstag) des autres anniversaires (anniversary,Gedenkstag). Et c’est ainsi que, jusque dans les années 1950, les anniversaires des enfants étaient très peu fêtés en France, voire interdits dans les institutions catholiques. Longtemps réservé aux enfants, aujourd’hui encore réfuté par l’islam, le bouddhisme et les témoins de Jéhovah, l’anniversaire ne s’étend en France à tous les âges qu’à partir des années 1970. Car les seuls anniversaires traditionnellement reconnus par l’église catholique étaient ceux de la naissance et de la mort du Christ (Noël et Pâques) et ceux du sacrement du mariage (noces d’argent à vingt-cinq ans de mariage, noces d’or à quarante ans)".
Heslon Christian, « Anniversaires et psychologie des âges de la vie », Le Journal des psychologues, 2008/8 n° 261, p. 45-49, en ligne à la BML sur Cairn.
Ce que l’on peut dire, c’est qu’il est prévu par l’Eglise de célébrer son mariage par une messe, comme l’indique le site Liturgie catholique
Enfin, Le livre de bord de toutes les fêtes, indique que pour les « vieux mariés » « enfants et petits-enfants s’unissent pour offrir aux mariés le cadeau dont ils rêvent ». Pour des noces plus récentes, la tradition ne semble pas fixée. Si les époux font une fête, les invités peuvent prévoir fleurs ou cadeaux, mais les époux peuvent bien sûr échanger des cadeaux. Voir aussi L’album du mariage p. 231.
Bons anniversaires !
Il semble que l’origine des anniversaires de mariage ne soit pas très précisément connue. Arnold Von Gennep, dans Le Folklore français, T. 1, p. 527 note seulement :
« Pour le mariage comme pour la naissance, la première communion et les funérailles, il existe des commémorations qui rappelle le geste primitif. Après vingt-cinq ans de mariage, on célèbre les noces d’argent ; après cinquante, les noces d’or, et après soixante-quinze, les noces de diamant. Ce sont toujours des occasions de rassembler de nouveau toute la parenté, surtout les descendants directs, les amis et les voisins ; autrement dit, c’est un renouvellement, au moyen d’un repas et de cadeaux, du lien social restreint inauguré par le mariage des héros du jour.
Répandues dans la petite bourgeoisie des villes, ces commémorations ne se sont transmises dans les campagnes qu’au cours du XIXe siècle. »
En note, il précise : « Roy, Montbéliard, n° 794, p. 41, est très affirmatif sur ce point et suppose que les noces d’or et d’argent sont venues en Franche-Comté d’Alsace ou d’Allemagne »
Nous n’avons pas trouvé beaucoup d’autres informations. Les articles Anniversaire de mariage, Hochzeitstag, Nozze, Wedding anniversary des différents Wikipedia montrent que cette tradition existe dans les différents pays européens, ainsi que dans les pays anglo-saxons, avec des noms parfois variables mais approchants. La tradition semble bien s’être répandue au XIXe. Les noces année par année datent plutôt du 20e siècle (avec quelques intentions commerciales et une provenance sans doute américaine), les noces fêtées plus traditionnellement étant celles des 25, 50 et 75 ans. Le fait que l’article allemand mentionne plus de noms et plus de variations suivant les régions, ainsi qu’une attestation de la tradition vers 1600, et les précisions de l’article en anglais peuvent corroborer la note de Van Gennep sur une provenance allemande.
La tradition s’est-elle répandue en France en partie à cause de son acceptation par l’Eglise ?
« l’anniversaire individuel de naissance fut d’abord prétexte à d’orgiaques agapes dans l’antiquité latine, avant d’être condamné en tant que péché d’orgueil par l’église catholique qui lui substitua, sous l’impulsion de saint Augustin, la fête du saint patronymique pendant près de mille ans ! Il fallut attendre que la réforme protestante conteste le culte des saints et que l’âge d’état civil devienne un puissant régulateur des parcours de vie pour voir réapparaître l’anniversaire de naissance à l’époque moderne, au XVIIe siècle en terres protestantes et au XXe siècle en terres catholiques. C’est pourquoi les langues anglo-saxonnes distinguent l’anniversaire de naissance (birthday, Geburtstag) des autres anniversaires (anniversary,Gedenkstag). Et c’est ainsi que, jusque dans les années 1950, les anniversaires des enfants étaient très peu fêtés en France, voire interdits dans les institutions catholiques. Longtemps réservé aux enfants, aujourd’hui encore réfuté par l’islam, le bouddhisme et les témoins de Jéhovah, l’anniversaire ne s’étend en France à tous les âges qu’à partir des années 1970. Car les seuls anniversaires traditionnellement reconnus par l’église catholique étaient ceux de la naissance et de la mort du Christ (Noël et Pâques) et ceux du sacrement du mariage (noces d’argent à vingt-cinq ans de mariage, noces d’or à quarante ans)".
Heslon Christian, « Anniversaires et psychologie des âges de la vie », Le Journal des psychologues, 2008/8 n° 261, p. 45-49, en ligne à la BML sur Cairn.
Ce que l’on peut dire, c’est qu’il est prévu par l’Eglise de célébrer son mariage par une messe, comme l’indique le site Liturgie catholique
Enfin, Le livre de bord de toutes les fêtes, indique que pour les « vieux mariés » « enfants et petits-enfants s’unissent pour offrir aux mariés le cadeau dont ils rêvent ». Pour des noces plus récentes, la tradition ne semble pas fixée. Si les époux font une fête, les invités peuvent prévoir fleurs ou cadeaux, mais les époux peuvent bien sûr échanger des cadeaux. Voir aussi L’album du mariage p. 231.
Bons anniversaires !
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