Question d'origine :
bonjour,
je vous écris au sujet de l'oeuvre de Balzac, le père Goriot. Pour être plus précis, vers la fin du livre, on peut trouver ses phrases : "Le jour tombait, un humide crépuscule agaçait les nerfs, il regarda la tombe et y ensevelit sa dernière larme de jeune homme, cette larme arrachée par les saintes émotions d'un cœur pur, une de ces larmes qui, de la terre où elles tombent, rejaillissent jusque dans les cieux. Il se croisa les bras, contempla les nuages, et le voyant ainsi, Christophe le quitta.
Rastignac, resté seul, fit quelques pas vers le haut du cimetière et vit Paris tortueusement couché le long des deux rives de la Seine, où commençaient à briller les lumières. Ses yeux s'attachèrent presque avidement entre la colonne de la place Vendôme et le dôme des Invalides, là où vivait ce beau monde dans lequel il avait voulu pénétrer. Il lança sur cette ruche bourdonnant un regard qui semblait par avance en pomper le miel, et dit ces mots grandioses :
- A nous deux maintenant !"
Plusieurs personnes m'ont dit que ces phrases sont symboliques, mais je n'ai pas eu de réponses concernant l'explication de ces symboles.
Balzac voulait peut être remarquer aux lecteurs, que Rastignac a compris qu'il ne fallait pas être trop humain pour accèder vers le sommmet de l'échelon sociale, et de laisser de côté ces états d'âmes...?
merci par avance pour votre réponse, il n'y a pas d'urgence... un grand bravo pour votre travail
cordialement,
Abdel
Réponse du Guichet
bml_litt
- Département : Langues et Littératures
Le 23/02/2005 à 16h16
Vous avez vous-même trouvé une explication quant au sens que l’on peut donner à ce texte.
Eugène de Rastignac est un des personnages important de la Comédie Humaine d’Honoré de Balzac figurant en particulier dans Le Père Goriot, Les Illusions perdues, La peau de chagrin, et La Maison Nucingen.
Etudiant en droit, issu d’une bonne famille provinciale, digne dans sa pauvreté, Rastignac découvre la vie parisienne avec son luxe et ses convoitises et ses tentations de facilité.
La mort du Père Goriot marque un moment très important de son évolution.
Dans l’ouvrage de Jeannine Guichardet qui commente Le Père Goriot on trouve ce commentaire par rapport au passage qui vous intéresse :
« Après ses pérégrinations en pays parisien, voici notre héros au faîte du cimetière de l’Est …lieu où l’homme est appelé à une confrontation avec lui-même…Nous sommes entre lumière et obscurité. Eugène de Rastignac est exactement au point d’intersection de la terre où l’on vient d’ensevelir le père Goriot, du ciel qu’il contemple une dernière fois et de l’enfer parisien. Paris, serpent monstrueux étiré aux dimensions dune ville entière sur laquelle le héros prêt au combat darde son regard. Il est désormais parvenu au point d’où l’homme peut contempler le cours de sa vie et la juger. Le cours de cette vie et le cours de la Seine se confondent. L’initiation s’achève, Eugène dépouille le vieil homme et l’on voir naître l’homme nouveau : Rastignac. R comme rapace, R comme roué et comme roue de la fortune.
A Rastignac appartiendront bientôt la puissance et la gloire terrestres. Regardez le, debout, bras croisés lançant son défi : il y a du Napoléon en lui comme en tous les jeunes gens de sa génération, nostalgiques du grand modèle »
cet ouvrage est disponible à la bibliothèque : Le Père Goriot d'Honoré de Balzac
Vous pouvez trouver également une explication de ce texte sur le site suivant : Textes et Etudes en Français
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter