Question d'origine :
Sait-on en quelle année et à quelle occasion Auguste Lumière voulut offrir un lion vivant à la ville de Lyon
et pourquoi la ville refusa son offre ?
Merci.
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 03/05/2012 à 12h29
Les biographies rapportent effectivement une anecdote concernant Auguste Lumière et des lions qui date de l’époque où Auguste, passionné de biologie puis de médecine, a travaillé en clinique et est réquisitionné à l’hôpital.
Pendant la première guerre mondiale, en 1915 ou 1916, Auguste Lumière récupère deux lionceaux :
« Auguste opère et soigne une dompteuse qui en cadeau lui offre deux jolis lionceaux. Symbole de sa vitalité, peut-être, et de son indomptable force. Il se prend d'affection pour eux et les nourrit au biberon. […] Lorsqu'ils sont grands, il les installe dans une cage, au fond de son jardin. Louis aura quelque peine à convaincre Auguste de les donner au cirque Rancy. » (Antoine, Auguste et Louis Lumière, Jacques Rittaud-Hutinet).
Certains biographes parlent d'un dompteur. Louis Lumière aurait eu peur pour ses enfants et aurait demandé à son frère de s'en débarrasser. Selon Michel Faucheux dans Auguste et Louis Lumière:
« Le professeur Bérard [sous la tutelle duquel travaille Auguste Lumière à l’hôpital], ayant opéré une dompteuse, reçoit de celle-ci, en guise de remerciement deux lionceaux. Ne sachant que faire, il les donne à Auguste qui, enchanté, les amène à Montplaisir. Il s’est trouvé une nouvelle occupation : il donne quotidiennement le biberon aux lionceaux qui gambadent dans le jardin de la villa. Lorsqu’ils grandissent, il leur fait fabriquer une cage et demande à Gabillat, un employé de l’usine, ancien opérateur de cinéma, de s’occuper d’eux. Louis, inquiet pour ses enfants, ne partage pas la passion de son frère pour les animaux qui deviennent de plus en plus encombrants. Il finit par persuader Auguste de confier les deux petits fauves au cirque Rancy. »
Peut-être les a-t-il proposés à cette occasion à la ville de Lyon mais il n'en reste pas de trace: les ouvrages sur le Parc de la Tête d’Or, comme Le Parc de la Tête d'Or ou Les Animaux du Parc de la Tête d'or, lieux où auraient pu être accueillis ces animaux, n’en parlent pas et expliquent que les lions sont introduits dans le parc entre les années 1918 et 1920. Mais ce sont des lions de l’atlas, une espèce particulière qui disparaît de la nature en 1922 et qu’il faut préserver en zoo. C’est peut-être une raison qui expliquerait un hypothétique refus de la part de la ville : ne pas mélanger deux espèces. Les cirques Rancy, qui les accueillent, étaient installés dans plusieurs villes comme Amiens, Genève, Boulogne. Ils présentèrent des spectacles à Lyon de 1882 à 1941.
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