Renseignement sur la mairie du 9ème Pierre Bourdeix

Réponse de la Documentation Lyon et Rhône-Alpes

Bonjour,

cet architecte lyonnais a déjà par le passé intéressé un internaute, car une question avait été posée à son sujet en 2005 (le Guichet du savoir a déjà sept années, l’âge de raison !) : architecte et construction du théâtre du 8ème. Vous retrouverez dans la réponse tout son parcours, qui montre que Pierre Bourdeix fut un architecte important, reconnu de son vivant. Les informations sont extraites d’une somme sur l'important sujet qu'est l'évolution de la ville de Lyon : Forma Urbis (Archives municipales de Lyon).

Pierre Bourdeix est avant tout connu pour la Maison de la Danse (8ème arrondissement), qui vit le jour en 1968 et pour la pont de la Guillotière (1955). Par ailleurs, en recherchant dans d’autres ouvrages, notamment dans Sculpteurs et architectes à Lyon, 1910-1960 de Philippe Dufieux et alii, nous avons trouvé des mentions de ses autres réalisations. En effet, il a également été le penseur de l’entrée du cimetière de Caluire-et-Cuire, du pavillon du lyonnais à l’exposition de 1937 (avec Cuminal et Giroud), du monument aux morts de la Police (1945, Lyon, cimetière de Loyasse), des laboratoires de l’Ecole vétérinaire de Lyon (1954-1963), de la mairie et du théâtre du 8ème arrondissement de Lyon (1953-1954), de l’hôtel de ville de Bron (Rhône), du tribunal administratif de la Part-Dieu (1973), et aussi, bien sûr, de la mairie qui vous intéresse, celle du 9ème arrondissement. On connaît moins son association à Laprade pour la construction du barrage d’Injoux-Génissiat (Ain).
Dans cet ouvrage, il est décrit comme une « figure majeure de l’architecture publique à Lyon dans les années 1950-1960 ».
Héritier de Tony Garnier, il œuvra avec Louis Piessat, à relever son atelier. Pourtant il est absent de l’ouvrage Lyon : architectes d'Alain Charre, publié à l'occasion d’une exposition organisée par la Maison de l'architecture Rhône-Alpes en 1991.

Dans Lyon, cité radieuse : une aventure du Mouvement moderne international, de Jacques Rey, un passage explique les relations de Pierre Bourdeix avec le mouvement moderne international. A Bron-Parilly, Bourdeix propose un projet de porte monumentale, qui est rejeté au profit du projet de René Gagès et Franck Grimal, jeunes tenants de ce courant. On voit bien ici la révolution qu’a constituée le mouvement moderne international pour des architectes formés à l’école de Tony Garnier. Pierre Bourdeix est décrit comme « éberlué » et « les modernes de l’équipe [René Gagès et Franck Grimal] marginalisent Pierre Bourdeix, qui les laisse faire volontiers ».

Sur le plan de la théorie, Pierre Bourdeix a écrit peu d’ouvrages, ce qui explique peut-être pourquoi, en opposition avec le nombre de ses réalisations, son nom est moins connu que ceux d’autres architectes lyonnais. On lui connaît un essai de six pages dans la revue L'Ingénieur Constructeur, datée de mai-juillet 1918 Des Avantages de l'adoption du système lyonnais de construction en béton dit "de machefer"(G. Grassin, 1918), dans Association générale des hygienistes et techniciens municipaux Les Facteurs du développement urbain. Les voies d'accès, (L’Ouest-Eclair, 1928, 12 pages), et L'Urbanisme et la question financière, L’Ouest-Eclair, 1928, huit pages.

Dans le Dictionnaire historique de Lyon, il est fait mention du fait qu’il est nommé architecte départemental du Rhône. Vous pourriez donc retrouver des archives le concernant aux Archives départementales du Rhône. Il est décrit au sein de cet ouvrage comme « prolifique ».

Une exposition fut organisée en mars 1988, à la mairie du 8ème arrondissement de Lyon, suite à sa mort en 1987. Des textes de Louis Piessat, Charles Delfante et Eugène Gachon apportaient de la matière aux panneaux de la manifestation, dont il a été fait une plaquette. Il serait peut-être intéressant de consulter les archives de cette mairie, pour trouver trace des textes de ceux qui furent ses collaborateurs.
En 1985, une autre exposition intéressant cet architecte a été organisée à Lyon, à la Maison de l’Architecture Rhône-Alpes. Un petit catalogue donne quelques indications 100 ans d'architecture : 1885-1985. Mais il est absent de Lyon : architectes. Dans l’ensemble, Pierre Bourdeix n’a jamais fait l’objet d’une publication généraliste.

Il bénéficie pourtant d’une reconnaissance post-mortem, car une rue porte son nom dans le 7ème arrondissement de Lyon depuis 2008. De plus, en 2003, deux constructions auxquelles il a participé ont été labellisées Patrimoine du 20ème siècle. Le barrage d’Injoux-Génissiat et la maison des infirmières (dit Home des infirmières ou Home Lacassagne), dans le 3ème arrondissement de Lyon, avec Alain Chomel (architecte) et Tekhne (agence d'architecture).

Concernant cette époque riche pour le patrimoine architectural lyonnais, certains ouvrages méritent d’être cités : Exposition. Lyon-Europe : 100 ans d'architecture moderne, (exposition présentée en 1988 à l’Espace lyonnais d'art contemporain en 1988, qui était à Perrache). Dans cette publication est d’ailleurs mentionné un architecte contemporain de Bourdeix, Michel Roux-Spitz, à propos duquel nous avons tout récemment répondu à une question du Guichet du Savoir.

Voilà une référence empruntable à la bibliothèque, pour mieux connaître le patrimoine régional du XXème Guide Rhône-Alpes de l'architecture XXe. Bourdeix y est cité à plusieurs reprises, ce qui est plutôt rare dans les autres ouvrages en notre possession.