Question d'origine :
certains animaux ont-ils une mémoire plus importante que d'autres ?
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 22/02/2012 à 14h48
Bonjour,
Il sera peu aisé de vous apporter une réponse précise car la mémoire est une chose complexe et il n’existe pas une mémoire mais plutôt une mosaïque de mémoires différentes, hétérogènes.
En effet, Georges Chapoutier explique dans Biologie de la mémoire (p. 65) que la mémoire peut revêtir diverses formes et peut-être analysée selon :
* une perspective sensorielle, la modalité sensorielle principale des souvenirs
* un axe temporel, « une mémoire de travail » transitoire et une « mémoire de référence » plus définitive.
* un axe d’abstraction, une mémoire des gestes et des habitudes et une mémoire des significations.
En outre, Robbert Jaffard rappelle qu’ il y a très peu d'études sur le sujet. On sait que les animaux font des associations avec les odeurs ou des couleurs. C'est le cas chez le rat et l'abeille. On pense que les animaux sont capables de se représenter les conséquences de leurs actes. On sait aussi qu'ils sont capables de mobiliser une mémoire épisodique, mais on ignore s'ils effectuent un voyage mental dans le passé.
Source : Entretien de Robert Jaffard, « Notre mémoire est notre identité », propos recueillis par Hélène Rouquette-Valeins, Sud –ouest, 13 octobre 2008.
D’où la difficulté de se prononcer sur la supériorité, en terme de mémoire, de telle ou telle espèce et l’article Le corbeau a-t-il une mémoire d'éléphant ? , publié sur figaro.fr, illustre parfaitement cette ambivalence.
Les études montrent d’ailleurs que certaines espèces pourront avoir une grande mémoire transitoire mais une faible mémoire de référence, rendant par compte une hiérarchisation illusoire.
Si jusqu’à présent nous pensions que seuls les primates et les cétacés étaient dotés de capacités mémorielles, de récentes expériences ont montré que des espèces comme les oiseaux étaient également capables de prouesses de mémorisation.
De même, Le CRCA vient de démontrer que les capacités cognitives de reconnaissance des formes visuelles des abeilles domestiques sont similaires à celles des hommes et des primates.
Source : cnrs.fr
Dans cette continuité, Georges Chapoutier relate que certains invertébrés développent ces capacités de conditionnement d’une manière étonnante notamment les insectes sociaux comme les abeilles ainsi que les mollusques céphalopodes comme la pieuvre ou la seiche (…) nulle par ailleurs même pas chez les insectes sociaux comme les abeilles, on ne trouve cette capacité de mémoire compliquée et faisant appel à une simulation de l’espace, à une carte cognitive.
il note aussi que de nombreux travaux effectués ces dernières années sur les anthropoïdes comme le chimpanzé ou le gorille, visant notamment à leur apprendre des rudiments ou des prémices du langage, montrent que ces capacités sont également très développées chez les primates proches de l’homme. (…) Mais, ailleurs que chez les primates, des exemples innombrables d’apprentissage de règles peuvent être mis en évidence chez tous les animaux à sang chaud, mammifères et oiseaux et chez les mollusques céphalopodes.
Source : Biologie de la mémoire p.63 ; p. 70
Pour conclure, nous reviendrons sur un cas « célèbre », celui de la mémoire des éléphants :
L’éléphant a la réputation d’avoir une excellente mémoire. Cette croyance populaire est peut-être due à la taille de son crâne qui laisse supposer un très gros cerveau. C’est d’ailleurs le cas : l’éléphant est le mammifère terrestre qui a le plus gros cerveau (…) En plus d’être gros, le cerveau de l’éléphant possède un hippocampe très développé. Cette structure cérébrale étant primordiale pour al rétention d’informations, on peut dire que la mémoire de l’éléphant a le double avantage d’un gros cerveau et d’un très gros hippocampe. Ce développement cérébral exceptionnel peut s’expliquer par les besoins importants de cette espèce en ternes de navigation spatiale et de reconnaissance sociale. (…) cependant, l’éléphant, que l’on cite souvent comme exemple, n’est pas une exception dans le règne animal, loin s’en faut. Bien que les oiseaux aient un cerveau structuré différemment de celui des mammifères, ils sont aussi capables de retenir des informations à long terme. L’idée selon laquelle les oiseaux ne sont pas très intelligents est fausse … néanmoins, l’auteur stipule, après avoir effectué une comparaison entre les pigeons et les babouins que les pigeons ont une excellente mémoire à long terme, mais celle des babouins est encore meilleure…
Source : Toutes les questions que vous vous posez sur votre cerveau, p. 208-210.
En complément, nous vous suggérons de lire notre réponse apportée sur l’animal le plus intelligent du monde
Il sera peu aisé de vous apporter une réponse précise car la mémoire est une chose complexe et il n’existe pas une mémoire mais plutôt une mosaïque de mémoires différentes, hétérogènes.
En effet, Georges Chapoutier explique dans Biologie de la mémoire (p. 65) que la mémoire peut revêtir diverses formes et peut-être analysée selon :
* une perspective sensorielle, la modalité sensorielle principale des souvenirs
* un axe temporel, « une mémoire de travail » transitoire et une « mémoire de référence » plus définitive.
* un axe d’abstraction, une mémoire des gestes et des habitudes et une mémoire des significations.
En outre, Robbert Jaffard rappelle qu’ il y a très peu d'études sur le sujet. On sait que les animaux font des associations avec les odeurs ou des couleurs. C'est le cas chez le rat et l'abeille. On pense que les animaux sont capables de se représenter les conséquences de leurs actes. On sait aussi qu'ils sont capables de mobiliser une mémoire épisodique, mais on ignore s'ils effectuent un voyage mental dans le passé.
Source : Entretien de Robert Jaffard, « Notre mémoire est notre identité », propos recueillis par Hélène Rouquette-Valeins, Sud –ouest, 13 octobre 2008.
D’où la difficulté de se prononcer sur la supériorité, en terme de mémoire, de telle ou telle espèce et l’article Le corbeau a-t-il une mémoire d'éléphant ? , publié sur figaro.fr, illustre parfaitement cette ambivalence.
Les études montrent d’ailleurs que certaines espèces pourront avoir une grande mémoire transitoire mais une faible mémoire de référence, rendant par compte une hiérarchisation illusoire.
Si jusqu’à présent nous pensions que seuls les primates et les cétacés étaient dotés de capacités mémorielles, de récentes expériences ont montré que des espèces comme les oiseaux étaient également capables de prouesses de mémorisation.
De même, Le CRCA vient de démontrer que les capacités cognitives de reconnaissance des formes visuelles des abeilles domestiques sont similaires à celles des hommes et des primates.
Source : cnrs.fr
Dans cette continuité, Georges Chapoutier relate que certains invertébrés développent ces capacités de conditionnement d’une manière étonnante notamment les insectes sociaux comme les abeilles ainsi que les mollusques céphalopodes comme la pieuvre ou la seiche (…) nulle par ailleurs même pas chez les insectes sociaux comme les abeilles, on ne trouve cette capacité de mémoire compliquée et faisant appel à une simulation de l’espace, à une carte cognitive.
il note aussi que de nombreux travaux effectués ces dernières années sur les anthropoïdes comme le chimpanzé ou le gorille, visant notamment à leur apprendre des rudiments ou des prémices du langage, montrent que ces capacités sont également très développées chez les primates proches de l’homme. (…) Mais, ailleurs que chez les primates, des exemples innombrables d’apprentissage de règles peuvent être mis en évidence chez tous les animaux à sang chaud, mammifères et oiseaux et chez les mollusques céphalopodes.
Source : Biologie de la mémoire p.63 ; p. 70
Pour conclure, nous reviendrons sur un cas « célèbre », celui de la mémoire des éléphants :
L’éléphant a la réputation d’avoir une excellente mémoire. Cette croyance populaire est peut-être due à la taille de son crâne qui laisse supposer un très gros cerveau. C’est d’ailleurs le cas : l’éléphant est le mammifère terrestre qui a le plus gros cerveau (…) En plus d’être gros, le cerveau de l’éléphant possède un hippocampe très développé. Cette structure cérébrale étant primordiale pour al rétention d’informations, on peut dire que la mémoire de l’éléphant a le double avantage d’un gros cerveau et d’un très gros hippocampe. Ce développement cérébral exceptionnel peut s’expliquer par les besoins importants de cette espèce en ternes de navigation spatiale et de reconnaissance sociale. (…) cependant, l’éléphant, que l’on cite souvent comme exemple, n’est pas une exception dans le règne animal, loin s’en faut. Bien que les oiseaux aient un cerveau structuré différemment de celui des mammifères, ils sont aussi capables de retenir des informations à long terme. L’idée selon laquelle les oiseaux ne sont pas très intelligents est fausse … néanmoins, l’auteur stipule, après avoir effectué une comparaison entre les pigeons et les babouins que les pigeons ont une excellente mémoire à long terme, mais celle des babouins est encore meilleure…
Source : Toutes les questions que vous vous posez sur votre cerveau, p. 208-210.
En complément, nous vous suggérons de lire notre réponse apportée sur l’animal le plus intelligent du monde
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