D'où viennent les lambrequins de Lyon ?
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 02/02/2012 à 11h55
845 vues
Question d'origine :
Nouvelle arrivante à Lyon, je suis frappée par le nombre important de lambrequins - ces frises d'ornements ajourées en bois ou en métal - qui décorent les fenêtres des immeubles anciens de Lyon et que l'on retrouve aussi, modernisées, dans les constructions récentes.
D'où vient cette tradition ornementale et architecturale ? De quelle époque date-elle ? Pourquoi est-elle aussi présente à Lyon ? Est-ce une spécificité lyonnaise ou bien retrouve-t-on des lambrequins dans d'autres villes du Rhône-Alpes ?
Je suis très étonnée car je pensais qu'il s'agissait historiquement d'une création typique des îles (notamment de l'Ile de la Réunion, où les lambrequins décorent et protègent les toits des cases créoles).
Merci de votre aide !
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 06/02/2012 à 08h33
Bonjour,
Vous pouvez commencer par consulter cette réponse à une question qui nous a déjà été posé sur le sujet (l’étymologie du mot lambrequin est également développée dans celle-ci)
Nous avons consulté l’ouvrage Lyon : l’art et la ville ; au cours d’un chapitre consacré à l’architecture domestique, celui-ci passe en revue toutes les innovations et transformations de l’habitation au cours des siècles à Lyon. On y trouve bien quelques références aux lambrequins, et à leur corollaire les jalousies, qui confirment leur spécificité très lyonnaise, mais aucune indication sur leur origine.
Extrait du chapitre sur le XVIII » s. :
Aux panneaux de bois intérieurs ou volets du XVIIes. – le mot apparait dans ce sens en 1611 – succèdent les volets extérieurs ou contrevents dont rêve Rousseau pour sa maison, puis les persiennes (féminin de persien, 1752)
Façades lyonnaises consacre quant à lui tout un chapitre à « l’évolution des baies et l’apparition des stores ». C’est à la disparition de la traditionnelle pièce à tout faire qu’on doit les plus grandes transformations de la physiologie des habitations : l’attribution d'une fonction aux différents espaces composant le logis entraine progressivement un besoin d’intimité plus important.
Caractéristique de ce besoin d’intimité et de cette évolution, la jalousie fait son apparition. Ce store en lamelles de bois d’inspiration orientale est placé à l’extérieur et peut être incliné, et donc orienté ; la jalousie s’enroule dans la partie supérieure autour d’un axe dissimulé sous une plaque de métal ou de bois, souvent ornée, appelée lambrequin. (…) Les considérations architecturales priment néanmoins, l’étroitesse, la profondeur des parcelles et la densité d’occupation des logements ne laissant en effet guère d’espace à des volets qui auraient doublé l’ouverture des fenêtres.
Particularité lyonnaise, cet objet décoratif et fonctionnel a été généralisé à l’ensemble des ouvertures et perdure jusqu’à nos jours tout en suivant les évolutions stylistiques propres aux modes de chaque époque. C’est ainsi qu’il constitue un patrimoine exceptionnel puisque seule Venise possède un art des baies aussi développé. Le classicisme méridional s’exprime ici dans cette architecture de moucharabiehs qui couvre les façades et en constitue un relief essentiel.
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter